La Nation Bénin...
Le Rwanda n’est plus membre de la Communauté
économique des États d'Afrique centrale. Le pays de Kagamé a décidé de rompre
les amarres avec l’organisation sous-régionale qu’il accuse de se plier au bon
vouloir de la République démocratique du Congo. Une décision qui, côté
Kinshasa, fait plutôt jubiler.
La décision du Rwanda de quitter la Communauté
économique des États d'Afrique centrale (Ceeac) ne devrait pas pour autant
surprendre. Dans le contexte de crise à l’Est de la République démocratique du
Congo où Kigali est indexé comme instigateur et bras opérationnel. Paul Kagamé
et les siens n’ignorent rien des accusations portées contre leur pays. « Le
Rwanda dénonce l’instrumentalisation de la Ceeac par la République démocratique
du Congo, avec le soutien de certains États membres. En conséquence, le Rwanda
ne voit aucune justification pour demeurer au sein d'une organisation dont le
fonctionnement actuel va à l'encontre de ses propres principes fondateurs », a
indiqué dans un communiqué, le ministère rwandais des Affaires étrangères.
La Conférence des chefs d'État et gouvernement de la
communauté économique des États d'Afrique centrale (Ceeac) avait prolongé
samedi au terme de sa 26e session ordinaire tenue à Malabo, le mandat du
président de Guinée équatoriale, Obiang Nguema Mbasogo. « La Conférence a
différé à un autre moment le passage de la présidence en exercice tournante de
la communauté à la République du Rwanda et a par conséquent décidé de maintenir
Obiang Nguema Mbasogo comme président en exercice de la communauté pour une
durée supplémentaire d'une année », a indiqué le communiqué final du sommet. Un
« complot » dans l’entendement de Kigali qui ne veut plus appartenir à ce
cercle suite à cette violation du principe de la présidence tournante.
La décision de Kigali a aussitôt fait régir le
porte-parole du gouvernement congolais.
Kigali fait bien de partir, a semblé dire Patrick Muyaya Katembwe. Cette
décision de retrait, selon lui, est « cohérente vis-à-vis de différents textes
qui régissent cette organisation sous régionale, notamment l’inviolabilité des
frontières des pays membres ». Patrick Muyaya Katembwe estime que Kigali a
excellé dans la violation de l’intégrité territoriale de son pays. Cette
décision qui pourrait exacerber les rapports entre les deux pays et la guerre
froide entre Kigali et Kinshasa s’analyse néanmoins comme un coup d’épée dans
l’eau. Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique de l’Institut
français des relations internationales, pense que son impact sera faible et
cela ne coûte pas grand-chose au Rwanda de quitter l'organisation.