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Communauté économique des États d'Afrique centrale: Kigali claque la porte, Kinshasa applaudit !

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Le Rwanda n’est plus membre de la Communauté économique des États d'Afrique centrale. Le pays de Kagamé a décidé de rompre les amarres avec l’organisation sous-régionale qu’il accuse de se plier au bon vouloir de la République démocratique du Congo. Une décision qui, côté Kinshasa, fait plutôt jubiler. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 09 juin 2025 à 11h46 Durée 2 min.
#Paul Kagamé #Ceeac

La décision du Rwanda de quitter la Communauté économique des États d'Afrique centrale (Ceeac) ne devrait pas pour autant surprendre. Dans le contexte de crise à l’Est de la République démocratique du Congo où Kigali est indexé comme instigateur et bras opérationnel. Paul Kagamé et les siens n’ignorent rien des accusations portées contre leur pays. « Le Rwanda dénonce l’instrumentalisation de la Ceeac par la République démocratique du Congo, avec le soutien de certains États membres. En conséquence, le Rwanda ne voit aucune justification pour demeurer au sein d'une organisation dont le fonctionnement actuel va à l'encontre de ses propres principes fondateurs », a indiqué dans un communiqué, le ministère rwandais des Affaires étrangères.

La Conférence des chefs d'État et gouvernement de la communauté économique des États d'Afrique centrale (Ceeac) avait prolongé samedi au terme de sa 26e session ordinaire tenue à Malabo, le mandat du président de Guinée équatoriale, Obiang Nguema Mbasogo. « La Conférence a différé à un autre moment le passage de la présidence en exercice tournante de la communauté à la République du Rwanda et a par conséquent décidé de maintenir Obiang Nguema Mbasogo comme président en exercice de la communauté pour une durée supplémentaire d'une année », a indiqué le communiqué final du sommet. Un « complot » dans l’entendement de Kigali qui ne veut plus appartenir à ce cercle suite à cette violation du principe de la présidence tournante.

La décision de Kigali a aussitôt fait régir le porte-parole du gouvernement congolais.  Kigali fait bien de partir, a semblé dire Patrick Muyaya Katembwe. Cette décision de retrait, selon lui, est « cohérente vis-à-vis de différents textes qui régissent cette organisation sous régionale, notamment l’inviolabilité des frontières des pays membres ». Patrick Muyaya Katembwe estime que Kigali a excellé dans la violation de l’intégrité territoriale de son pays. Cette décision qui pourrait exacerber les rapports entre les deux pays et la guerre froide entre Kigali et Kinshasa s’analyse néanmoins comme un coup d’épée dans l’eau. Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique de l’Institut français des relations internationales, pense que son impact sera faible et cela ne coûte pas grand-chose au Rwanda de quitter l'organisation.