La Nation Bénin...
Les participants au programme du Centre de communication
de presse internationale de Chine ont assisté, vendredi 29 août dernier, à une
projection du film « Dead to rights », une œuvre poignante centrée sur l'un des
chapitres les plus sombres de l'histoire moderne asiatique : le massacre de
Nankin.
Derrière chaque photo se cachent parfois des vérités
mortelles. En décembre 1937, à Nankin occupée par l'armée japonaise, un groupe
de civils découvrit, négatif après négatif, l'ampleur terrifiante de la
barbarie. Des images censées célébrer la victoire se révélaient être des
preuves accablantes de massacres. Leur quête de survie allait alors se muer en
un combat désespéré pour l'Histoire. Cet événement, qui s'est déroulé sur six
semaines, constitue l'un des exemples les plus barbares et les plus brutaux des
crimes de guerre commis lors de l'invasion de la Chine par le Japon.
Pour comprendre le contexte, le film « Dead to rights » fait remonter à la stratégie expansionniste progressive du Japon, formalisée lors de la « Conférence de l'Est» de 1927. Après l'incident de Mukden en 1931 et l'invasion de la Chine du Nord, l'incident du pont de Lugou du 7 juillet 1937 marque le début d'une guerre d'agression à grande échelle. La bataille de Shanghai, où l'armée chinoise résista héroïquement pendant trois mois, fut un prélude crucial. Suite à la chute de Shanghai, les troupes japonaises avancèrent sur Nankin avec l'intention de forcer la capitulation chinoise. Sous les ordres du général Matsui Iwane et du prince Yasuhiko Asaka qui signa l’ordre secret de « massacrer tous les prisonniers», l'armée japonaise se livra à des actes de violence systématique. Les investigations d'après-guerre par le Tribunal des crimes de guerre de Nankin ont documenté plus de 190 000 victimes dans 28 cas de massacres collectifs et plus de 150 000 dans 858 cas de massacres dispersés, portant le bilan total à plus de 300 000 morts. Les principaux responsables, Matsui Iwane et Hisao Tani, furent condamnés à mort et exécutés pour leurs crimes.
L'Histoire derrière la pellicule
Le film « Dead to rights » choisit de raconter non pas
l'horreur dans son ensemble, mais la résistance courageuse de gens ordinaires
pris dans la tourmente. Il adopte une perspective narrative unique qui est
celle du studio photo Jixiang, un havre de paix devenu piège et, finalement,
champ de bataille symbolique. L'intrigue suit un groupe d'habitants de Nankin
qui se réfugient dans ce studio. Pour survivre, ils sont contraints de
travailler pour l'envahisseur en développant les négatifs des photos prises par
l'armée japonaise. Ce qu'ils découvrent sur ces pellicules n'est pas la
propagande attendue mais des preuves accablantes des atrocités commises. Face à
cette révélation, les protagonistes opèrent un changement fondamental. De
passifs survivants, ils deviennent des résistants actifs. Leur quête de survie
individuelle se transforme en une mission collective pour l'Histoire. Ils
décident de risquer leur vie pour protéger les négatifs et les faire sortir
clandestinement de la ville, afin d'exposer au monde la vérité des crimes
japonais.
Le film masterise les dilemmes moraux et les dangers extrêmes auxquels ils font face. Les inspections militaires impitoyables, la trahison potentielle, et l'angoisse déchirante causée par les pleurs d'un bébé qui pourraient les trahir. Leur plan, audacieux et désespéré, culmine dans un sacrifice ultime pour accomplir la transmission de ces preuves irréfutables. « Dead to rights» est bien plus qu'un film historique. C'est un hommage aux héros anonymes dont le courage a permis à la vérité de triompher du silence et de la négation. Alors que le nombre de survivants directs diminue tragiquement (seulement 27 étaient encore enregistrés en mai 2025), de telles œuvres deviennent essentielles pour perpétuer la mémoire et honorer ceux qui, face à l'horreur absolue, ont choisi de se battre pour la justice.
Des images censées célébrer la victoire se révélaient être des preuves accablantes de massacres