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Femmes : Plus que jamais présentes dans les parlements

International
Par   Collaboration extérieure, le 08 mars 2021 à 10h02
L’Union interparlementaire (UIP) vient de lancer son Rapport intitulé Femmes dans les Parlements. L’étude constate qu’à la suite des élections tenues en 2020, la proportion de femmes parlementaires dans le monde a atteint un taux record de 25,5%. Plusieurs parlements, comme celui du Mali et de l'Égypte, ont surmonté des défis remarquables pour introduire ou améliorer les quotas électoraux. Au 1er janvier 2021, seuls trois parlements, ceux du Rwanda, de Cuba et des Émirats Arabes Unis, comptaient au moins 50% de femmes parmi leurs membres. Chaque année, l’Union InterParlementaire (UIP), organisation mondiale basée à Genève, publie un rapport sur la présence féminine dans les parlements peu avant la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Comme l’UIP étudie depuis des décennies la participation des femmes dans les parlements, il est un parfait observateur de l’évolution de leur présence. Ainsi, si des progrès ont été régulièrement accomplis ces dernières années, ils restent extrêmement lents. « Au rythme actuel, il faudra encore 50 ans pour atteindre la parité entre les hommes et les femmes au sein des parlements dans le monde et ce n’est pas ce que nous souhaitons », a déclaré le Secrétaire Général de l’UIP, Martin Chungong. Il ajoute que « les parlements doivent davantage s’ouvrir aux femmes. Il leur faut intégrer la question du genre et transformer leur mode de fonctionnement et leurs structures pour offrir aux femmes et aux hommes un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ne tolérer aucune forme de violence à l’égard des femmes en politique, promouvoir des changements juridiques pour une meilleure inclusion des femmes, et devenir des acteurs clés de l’autonomisation politique des femmes. » Effets de la Covid19 Le rapport de l’UIP indique que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions négatives sur les élections et les campagnes en 2020. Bien que des élections parlementaires nationales ont pu se tenir dans 57 pays, elles ont été reportées dans une vingtaine de pays. Le ralentissement économique n’a fait que renforcer les inégalités entre les sexes qui prévalaient déjà au niveau socio-économique. La violence à l’égard des femmes est de plus en plus répandue sur Internet et menace leur participation à la vie publique . Néanmoins, l’adoption du format de travail à distance et d’outils technologiques pour les travaux parlementaires peuvent, à terme, avoir des retombées positives sur les femmes au parlement. La tenue d’élections et de réunions en ligne a favorisé la participation de membres ne pouvant se déplacer facilement, comme les personnes handicapées ou ayant des enfants en bas âge. Des pratiques flexibles permettent à davantage de femmes et d’hommes de conjuguer obligations familiales et carrière politique. Le travail à distance permet aussi de partager plus facilement les expériences au travers de réseaux virtuels de femmes à l’échelle internationale. Cela permet de renforcer leur résilience et leur autonomisation dans le contexte de la pandémie. Des femmes aux plus hautes fonctions des parlements En 2020, 58 femmes occupaient la fonction de présidente de parlement dans le monde, un chiffre en augmentation qui représente une moyenne mondiale de 20,9%. L’élection de la première femme vice-présidente des États-Unis marquera l’histoire à jamais. En vertu de la Constitution, Kamala Harris est également devenue Présidente du Sénat. Avec Nancy Pelosi à la tête de la Chambre des représentants, les deux chambres du Congrès américain ont désormais des femmes pour présidentes. Importance des quotas Des quotas électoraux ont été appliqués dans 25 des 57 pays dont le parlement a été renouvelé en 2020. On constate que davantage de femmes ont été élues dans les parlements utilisant des quotas. En moyenne 11,8% en plus dans les chambres uniques et les chambres basses et 7,4% dans les chambres hautes. Les quotas servent aussi de véritable bouclier pour empêcher un recul des progrès. L'Égypte par exemple, a atteint des sommets historiques quant à la présence de femmes au parlement grâce à un nouvelle loi sur les quotas pour la Chambre des Représentants. Amériques Une fois de plus, les Amériques se placent en tête des régions, avec 32,4% de femmes parlementaires, et ce malgré les bouleversements politiques qui ont secoué l’Amérique latine, notamment au Chili, en Colombie et en Équateur. En 2020, les États-Unis ont affiché des taux historiques dans le corps législatif national, avec 26,9% de femmes parlementaires. Europe En Europe, le taux de représentation des femmes a dépassé 30% dans au moins une des chambres en Irlande, en Serbie, en Macédoine du Nord et en France. Les progrès les plus significatifs ont été enregistré en Croatie (+10,6%) et en Irlande (+10%). Trois pays, l’Azerbaïdjan, la République tchèque et la Roumanie, n’ont pas réussi à atteindre le seuil des 20%. Afrique subsaharienne En Afrique subsaharienne, le Mali et le Niger ont réalisé des avancées considérables en dépit de graves problèmes de sécurité. Grâce à l’adoption ou à la modification de politiques de quotas, ces avancées ont pu être préservées de l’instabilité. Ces pays démontrent que la participation des femmes aux processus de transition est essentielle à leur autonomisation politique. Les pays qui avaient atteint une forte représentation des femmes (30% ou plus) ont maintenu le cap. Cela inclus le Burundi, la Tanzanie et le Cameroun. La représentation demeure très faible dans certains pays comme le Libéria, Madagascar et le Ghana. Afrique du Nord & Moyen-Orient Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la représentation des femmes dans les parlements a augmenté de 1,2% pour atteindre 17,8% en 2020. Asie Des avancées ont été réalisées en Asie, où la représentation des femmes a augmenté dans les chambres hautes du Tadjikistan, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan. Lors des renouvellements de parlement en 2020, seul le Népal a franchi la barre des 30% de femmes, ce qui lui permet de maintenir les bons résultats obtenus depuis dix ans. Pacifique À l’exception de la Nouvelle-Zélande, la représentation des femmes dans les parlements du Pacifique est demeurée faible ou inexistante à la suite des élections tenues en 2020. Le nouveau Parlement néo-zélandais est entré dans l’histoire avec un nombre sans précédent de femmes parlementaires et de parlementaires de couleur, LGBTQ+ et maoris. Par Catherine Fiankan-Bokonga, correspondante accréditées auprès de l’office des Nations Unies à Genève (Suisse)