La Nation Bénin...
Le
Tchad est confronté à l'une des pires catastrophes naturelles de son histoire.
Des pluies torrentielles et des inondations dévastatrices ont touché près de
1,5 million de personnes à travers le pays, selon Jens Laerke, porte-parole du
Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha).
Ce bilan accablant fait état d'au moins 340 victimes, des dizaines de milliers
de maisons détruites et des centaines de milliers d'hectares de terres
agricoles submergées.
Les autorités tchadiennes ont confirmé que plus de 250 000 hectares de cultures ont été engloutis par les eaux, causant la perte de 60 000 têtes de bétail. Ce désastre ne fait qu'aggraver une situation alimentaire déjà critique: 3,4 millions de personnes souffrent de faim aiguë, un chiffre record pour le pays. « Avec des terres agricoles inondées et du bétail noyé, la nourriture sera rare, non seulement aujourd'hui, mais aussi dans les mois à venir », a averti Jens Laerke.
Face à cette crise, les agences des Nations Unies et plusieurs Ong se mobilisent. Elles apportent des vivres, des produits nutritionnels, et vaccinent les enfants contre les maladies hydriques, tout en installant des abris et distribuant des tentes, bâches et couvertures. Ocha joue un rôle clé dans la coordination de ces efforts, s'assurant que les données sur la situation soient collectées et partagées pour une réponse efficace. Cependant, malgré ces efforts, les fonds disponibles restent insuffisants. L'Onu a relevé son aide d'urgence de 5 millions Usd à 8 millions Usd, mais cela demeure insuffisant, comparé aux besoins. Le plan de réponse aux inondations du gouvernement tchadien, qui nécessite près de 100 millions Usd, n'est financé qu'à 10 %. Quant au Plan de réponse humanitaire annuel coordonné par les Nations Unies, qui requiert 1,1 milliard Usd, il n'est financé qu'à 35 %.
Le Tchad, pays de 19 millions d'habitants, voit sa situation humanitaire se détériorer sous l'effet des intempéries, exacerbant une insécurité alimentaire déjà critique. Les populations les plus vulnérables, qui dépendent des récoltes et de l'élevage pour leur survie, sont les premières touchées. La perte massive de moyens de subsistance risque de provoquer une crise alimentaire majeure, qui pourrait encore s'aggraver si l'aide internationale ne se renforce pas rapidement.
L'Onu
et ses partenaires tirent la sonnette d'alarme : l'ampleur de cette catastrophe
dépasse de loin les ressources actuellement disponibles. Les appels au
financement et à la solidarité internationale se multiplient pour éviter une
aggravation de la crise humanitaire dans cette région d'Afrique centrale, déjà
fragilisée par des conflits et une pauvreté endémique.
Les
mois à venir seront cruciaux pour déterminer l'ampleur des conséquences de
cette catastrophe, alors que les agences humanitaires intensifient leurs
efforts pour venir en aide aux millions de personnes touchées par les
inondations au Tchad
Catherine fiankan-Bokonga