La Nation Bénin...
Aujourd’hui, les maladies non transmissibles (Mnt), maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, affections respiratoires chroniques, représentent la première cause de mortalité dans le monde. Elles frappent de plein fouet les pays à revenus faibles et intermédiaires, provoquant chaque année 32 millions de décès, soit près de trois quarts des morts liées aux Mnt et aux troubles de santé mentale. Dans un rapport intitulé « Saving lives, spending less » (Sauver des vies, dépenser moins), l’Organisation mondiale de la santé (Oms) affirme qu’un investissement supplémentaire de seulement trois dollars par habitant, et par an, pourrait sauver jusqu’à 12 millions de vies d’ici à 2030, tout en générant plus de 1 000 milliards de dollars de bénéfices économiques.
« Les Mnt et les maladies mentales sont des tueurs silencieux, qui nous privent de vies et d’innovation », alerte le directeur général de l’Oms, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en appelant à une action urgente de la communauté internationale.
Entre 2010 et 2019, 82 % des pays ont réduit la mortalité prématurée due aux Mnt. Mais le rythme s’essouffle. 60 % ont vu leurs progrès ralentir, voire s’inverser. Le Danemark affiche les meilleurs résultats, tandis que la Chine, le Nigéria, l’Egypte, le Brésil et la Russie enregistrent également des améliorations notables. Ces avancées sont dues principalement à la baisse des maladies cardiovasculaires et de certains cancers (estomac, colorectal, sein, col de l’utérus). Mais dans d’autres domaines (cancers du pancréas, du foie ou pathologies neurologiques) la mortalité repart à la hausse.
Les solutions existent, souligne l’Oms. Taxer le tabac et l’alcool, réguler la publicité destinée aux enfants, élargir le dépistage du cancer du col de l’utérus, renforcer la prise en charge de l’hypertension : ces mesures, regroupées dans le paquet « Best Buys » de l’Oms, coûteraient en moyenne trois dollars par habitant et par an. Elles permettraient d’éviter 28 millions de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux, d’ajouter 150 millions d’années de vie en bonne santé et de générer des bénéfices économiques colossaux.
Mais la mise en œuvre se heurte au lobbying des industries du tabac, de l’alcool et de l’alimentation ultra-transformée, promptes à retarder ou affaiblir les politiques publiques. « Il est inacceptable que des intérêts commerciaux profitent de la maladie et de la mort », a dénoncé le Dr Etienne Krug, directeur du département Santé de l’Oms.
Rendez-vous politique à New York
Le 25 septembre, les chefs d’État et de gouvernement se réuniront à New York pour la quatrième réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la prévention des Mnt et à la promotion de la santé mentale. Objectif : adopter une Déclaration politique ambitieuse, susceptible de redonner un élan à la lutte mondiale. Le rendez-vous de New York pourrait bien être, selon l’Organisation, « l’occasion politique la plus significative de la décennie » pour changer durablement le cours des choses.
Agir contre les Mnt et les maladies mentales, des tueurs silencieux