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Parti communiste chinois: Un siècle de luttes, de résilience et de modernisation

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Din Yifan Din Yifan

En un siècle d’existence, le Parti communiste chinois (Pcc) a profondément transformé la Chine, passant d’un pays affaibli par les guerres à une puissance industrielle et technologique majeure. Lors d’une conférence animée à Pékin par Din Yifan, chercheur au Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'État, les participants au programme du Centre de communication et de presse internationale de Chine (Cipcc) ont revisité les grandes étapes de cette histoire faite de luttes, de résilience et de coopération internationale, notamment avec l’Afrique.

 

Par   De Pékin, Isidore GOZO, le 27 août 2025 à 08h37 Durée 3 min.
#Chine

De la guerre de l’opium à la modernisation industrielle, l’histoire du Parti communiste chinois est celle d’une ascension fulgurante. En un siècle, il a façonné le destin d’un pays longtemps humilié pour en faire une puissance mondiale. Pour mieux comprendre l’émergence de ce parti, Din Yifan a rappelé le contexte historique dans lequel il a pris naissance. Il souligne que la Chine, affaiblie par les guerres au XIXe siècle, à savoir la guerre sino-japonaise de 1895 et l’invasion de Pékin par huit puissances étrangères, est alors devenue un pays semi-colonial. La succession de traités inégaux, les révoltes populaires contre la dynastie Qing et le renversement de celle-ci en 1911 plongèrent le pays dans une instabilité profonde. « Les années qui suivirent, furent marquées par la tentative de restauration impériale par Yuan Shikai, la guerre civile entre seigneurs de guerre et un gouvernement très affaibli. C’est dans ce climat chaotique que le Pcc vit le jour, porté par l’espoir de restaurer la souveraineté et la dignité nationales », a laissé entendre Din Yifan.

Il souligne que dès ses débuts, le Parti communiste chinois s’engage dans la lutte armée. Le premier front uni avec le Guomindang (Gmt) contre les seigneurs de guerre fut vite rompu, et la trahison de ce dernier déboucha sur le massacre de communistes le 12 avril 1927. Le soulèvement armé du 1er août 1927 marqua une nouvelle étape de la résistance et la création de bases révolutionnaires. Face aux cinq campagnes d’encerclement lancées par le Guomindang, le chercheur précise que l’armée rouge opposa une résistance farouche. Mais en 1934, acculée, elle entreprit la Longue Marche, une retraite stratégique de plus de 9 000 kilomètres qui dura jusqu’en 1936. Cet épisode fondateur consolida le leadership de Mao Tsé-toung lors de la session plénière de Zunyi et réaffirma la capacité du Parti à s’adapter et à survivre malgré les épreuves.

Efficacité administrative

Selon Din Yifan, la force du Pcc repose sur trois piliers à savoir : l’organisation, la communication et la direction militaire. « Le parti a su combiner des traditions politiques chinoises avec des éléments modernes tels que la représentation démocratique interne et la méritocratie. Cette singularité lui a permis de traverser les vicissitudes de l’histoire et de s’imposer comme un acteur politique central », a-t-il lâché en ajoutant que le Parti communiste est probablement le plus puissant du monde, avec plus de 100 millions de membres. Sa capacité d’autocritique et d’ajustement stratégique lui a permis, selon lui, de corriger ses erreurs et de trouver, aux moments cruciaux, la voie du succès. « En un demi-siècle, la Chine est passée d’un pays essentiellement agricole à une puissance industrielle mondiale. Selon les statistiques des Nations Unies, la Chine est probablement le pays le plus industrialisé », rappelle Din Yifan qui indique que le pays est en effet le seul au monde à disposer de tous les secteurs de production manufacturière industrielle, un atout majeur pour son développement. Il déclare que l’industrialisation et la modernisation ont alors suivi un rythme accéléré, permettant à la Chine de réaliser en quelques décennies ce que les puissances occidentales ont mis des siècles à accomplir.

Au-delà de ses succès internes, le Pcc a aussi marqué l’histoire par son engagement auprès des pays africains. Dès les années 1960, alors que la Chine disposait de moyens encore limités, elle s’est investie en Afrique par des actions concrètes comme la construction de chemins de fer, d’hôpitaux, d’envoi d’équipes médicales, d’édification de routes, de ponts et de bâtiments gouvernementaux. Ces initiatives, selon le chercheur, ont contribué à renforcer les capacités des pays africains en matière d’infrastructures et de développement agricole. Din Yifan rappelle notamment que la Chine a introduit de nouvelles techniques agricoles qui ont permis à certains pays africains de progresser dans la lutte contre la faim.