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Réduction des risques de catastrophes 2024: Un nouveau rapport

International
Le rapport met en lumière des exemples concrets de réduction des risques  grâce à des politiques résilientes Le rapport met en lumière des exemples concrets de réduction des risques grâce à des politiques résilientes

Le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Undrr) a annoncé la publication de son Rapport d'évaluation mondiale sur la réduction des risques de catastrophes - 2024. Ce rapport, fruit d’une analyse approfondie des 10 dernières années de catastrophes majeures, met en lumière les causes des pertes importantes et les mesures nécessaires pour réduire les risques futurs. A un moment où on assiste à une augmentation des catastrophes naturelles, cet outil s’annonce essentiel pour aider les pays à prendre des décisions adaptées au contexte actuel. C'est un appel à l'action pour les décideurs politiques, les gouvernements et les citoyens du monde entier, afin de bâtir un avenir plus sûr et résilient pour tous.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 23 sept. 2024 à 08h42 Durée 2 min.
#Réduction des risques de catastrophes 2024

C’est à Genève (Suisse) que Kamal Kishore, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes, a présenté le nouveau rapport du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Undrr). Lors de sa rencontre avec la presse, il a déclaré que « le monde fait face à une augmentation notable de la fréquence et de l’intensité des catastrophes, qui est en grande partie liée aux effets du changement climatique et à des dangers géophysiques comme les tremblements de terre ou les tsunamis ». Il a précisé que ces événements ne devraient pas nécessairement conduire à des pertes en vie humaine ou économiques. Selon l’expert d’origine indienne, cette conséquence découle d’un manque de mise en place de mesures suffisantes dans des zones exposées aux catastrophes naturelles.

Le rapport met en lumière des exemples concrets de réduction des risques grâce à des politiques résilientes. En Asie du Sud, notamment au Bangladesh et en Inde, les pertes humaines dues aux cyclones ont chuté de 98 % au cours des 20 dernières années. Cette baisse spectaculaire est attribuée aux efforts soutenus en matière de renforcement des infrastructures et de préparation aux catastrophes.

Dans les Caraïbes, bien que les pertes économiques causées par les cyclones soient encore considérables, la mortalité est aujourd'hui largement réduite. Il s'agit d'une avancée majeure par rapport à la situation d’il y a 20 ans, où les mêmes événements auraient causé de lourdes pertes humaines.

Nécessité urgente de renforcer la résilience

Le représentant spécial a souligné l’importance d’intégrer la résilience dans les systèmes de développement pour garantir que les populations soient mieux préparées et protégées face aux catastrophes. Le rapport 2024 de l'Undrr s’inscrit dans cette dynamique en offrant une analyse détaillée des facteurs qui ont contribué aux pertes massives lors des catastrophes passées. L’accent est mis sur des éléments essentiels comme la planification urbaine, la qualité des constructions et les normes de sécurité parasismiques. Il est impératif, selon Kamal Kishore, d’apprendre de chaque catastrophe et de mettre en place des mesures préventives pour éviter que ces mêmes erreurs ne se reproduisent.

Les défis environnementaux dans la Corne de l'Afrique, y compris les événements météorologiques extrêmes, l'augmentation des températures et des taux anormaux de dépérissement des plantes, sont des préoccupations majeures. Entre 2020 et 2022, l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie,ont été gravement affectés par un événement, La Niña, le plus sévère en 70 ans, provoquant quatre saisons consécutives de pluies insuffisantes. Depuis 2010, la région a connu huit saisons des pluies infructueuses, avec des impacts dévastateurs sur l'agriculture, l'eau et la santé. La dégradation environnementale, exacerbée par la déforestation, compromet la résilience de ces pays face aux catastrophes climatiques.

Cependant, des développements positifs incluent l'intégration d'initiatives de reboisement et d'autres projets environnementaux. Un exemple notable est l'Initiative de la Grande Muraille Verte, lancée par l'Union européenne, l'Union africaine et d'autres partenaires. En Éthiopie seulement, l'initiative a restauré 151 448 hectares de terres et formé plus de 62 759 personnes en matière de sécurité alimentaire et énergétique.

Depuis 2009, l'Undrr produit des rapports d'évaluation mondiale tous les trois ans, fournissant des connaissances précieuses et des outils analytiques pour aider les gouvernements à mieux comprendre et à anticiper les risques de catastrophes. L'édition spéciale 2024 ne fait pas exception et vise à nourrir le débat international sur l’importance de renforcer la résilience face aux catastrophes. Ce document s'inscrit dans le cadre du Sommet pour l'Avenir qui se tiendra à New York les 22 et 23 septembre. Le but est de promouvoir une approche globale et intégrée des risques, qui prenne en compte à la fois les défis climatiques, les risques géophysiques et les vulnérabilités sociales et économiques■

Catherine Fiankan-Bokonga