La Nation Bénin...
Le
Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Undrr)
a annoncé la publication de son Rapport d'évaluation mondiale sur la réduction
des risques de catastrophes - 2024. Ce rapport, fruit d’une analyse approfondie
des 10 dernières années de catastrophes majeures, met en lumière les causes des
pertes importantes et les mesures nécessaires pour réduire les risques futurs.
A un moment où on assiste à une augmentation des catastrophes naturelles, cet
outil s’annonce essentiel pour aider les pays à prendre des décisions adaptées
au contexte actuel. C'est un appel à l'action pour les décideurs politiques,
les gouvernements et les citoyens du monde entier, afin de bâtir un avenir plus
sûr et résilient pour tous.
C’est
à Genève (Suisse) que Kamal Kishore, Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes, a présenté le
nouveau rapport du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de
catastrophes (Undrr). Lors de sa rencontre avec la presse, il a déclaré que
« le monde fait face à une augmentation notable de la fréquence et de
l’intensité des catastrophes, qui est en grande partie liée aux effets du
changement climatique et à des dangers géophysiques comme les tremblements de
terre ou les tsunamis ». Il a précisé que ces événements ne devraient pas
nécessairement conduire à des pertes en vie humaine ou économiques. Selon
l’expert d’origine indienne, cette conséquence découle d’un manque de mise en
place de mesures suffisantes dans des zones exposées aux catastrophes
naturelles.
Le
rapport met en lumière des exemples concrets de réduction des risques grâce à
des politiques résilientes. En Asie du Sud, notamment au Bangladesh et en Inde,
les pertes humaines dues aux cyclones ont chuté de 98 % au cours des 20
dernières années. Cette baisse spectaculaire est attribuée aux efforts soutenus
en matière de renforcement des infrastructures et de préparation aux
catastrophes.
Dans
les Caraïbes, bien que les pertes économiques causées par les cyclones soient
encore considérables, la mortalité est aujourd'hui largement réduite. Il s'agit
d'une avancée majeure par rapport à la situation d’il y a 20 ans, où les mêmes
événements auraient causé de lourdes pertes humaines.
Le représentant spécial a souligné l’importance d’intégrer la résilience dans les systèmes de développement pour garantir que les populations soient mieux préparées et protégées face aux catastrophes. Le rapport 2024 de l'Undrr s’inscrit dans cette dynamique en offrant une analyse détaillée des facteurs qui ont contribué aux pertes massives lors des catastrophes passées. L’accent est mis sur des éléments essentiels comme la planification urbaine, la qualité des constructions et les normes de sécurité parasismiques. Il est impératif, selon Kamal Kishore, d’apprendre de chaque catastrophe et de mettre en place des mesures préventives pour éviter que ces mêmes erreurs ne se reproduisent.
Les
défis environnementaux dans la Corne de l'Afrique, y compris les événements
météorologiques extrêmes, l'augmentation des températures et des taux anormaux
de dépérissement des plantes, sont des préoccupations majeures. Entre 2020 et
2022, l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie,ont été gravement affectés par un
événement, La Niña, le plus sévère en 70 ans, provoquant quatre saisons
consécutives de pluies insuffisantes. Depuis 2010, la région a connu huit
saisons des pluies infructueuses, avec des impacts dévastateurs sur
l'agriculture, l'eau et la santé. La dégradation environnementale, exacerbée
par la déforestation, compromet la résilience de ces pays face aux catastrophes
climatiques.
Cependant,
des développements positifs incluent l'intégration d'initiatives de reboisement
et d'autres projets environnementaux. Un exemple notable est l'Initiative de la
Grande Muraille Verte, lancée par l'Union européenne, l'Union africaine et
d'autres partenaires. En Éthiopie seulement, l'initiative a restauré 151 448
hectares de terres et formé plus de 62 759 personnes en matière de sécurité
alimentaire et énergétique.
Depuis
2009, l'Undrr produit des rapports d'évaluation mondiale tous les trois ans,
fournissant des connaissances précieuses et des outils analytiques pour aider
les gouvernements à mieux comprendre et à anticiper les risques de
catastrophes. L'édition spéciale 2024 ne fait pas exception et vise à nourrir
le débat international sur l’importance de renforcer la résilience face aux
catastrophes. Ce document s'inscrit dans le cadre du Sommet pour l'Avenir qui
se tiendra à New York les 22 et 23 septembre. Le but est de promouvoir une
approche globale et intégrée des risques, qui prenne en compte à la fois les
défis climatiques, les risques géophysiques et les vulnérabilités sociales et
économiques■