La Nation Bénin...
Le processus de
benchmarking appliqué au Développement Economique Local entamé depuis juin 2023
dans les cinq communes pilotes que sont Porto-Novo, Sèmè-Kpodji, Abomey-Calavi,
Zè et So-Ava a abouti à la collecte et à la systématisation de 08 bonnes pratiques.
Fidèle à ses promesses, le Programme PartiCiP au DEL a mis en place un
dispositif de partage de ces bonnes pratiques à l’intention des 24 communes non
pilotes du programme. C’est à la faveur de deux ateliers dont le premier est
organisé les 28 et 29 novembre, à Ouidah, avec 13 communes et le second du 05
au 06 décembre 2023, à Bohicon, avec 11 communes.
Avez-vous déjà dégusté du
télibo à base de patate douce ? Savez-vous qu’il est possible aujourd’hui
d’avoir de jolis sacs biodégradables, fabriqués à base de jacinthe d’eau, pour
faire des emplettes au marché ou sortir entre amis ? Mieux, vous avez des terres
et vous cherchez la meilleure manière de les mettre en valeur avec un projet
agricole viable. Vous êtes invités à faire un tour dans les cinq communes
pilotes du programme PartiCiP au DEL (Porto-Novo, Sèmè-Kpodji, Abomey-Calavi,
Zè et So-Ava) et vous ferez le plein de belles idées. Vous aurez non seulement les réalisations,
mais aussi les secrets de fabrication que vous pouvez reproduire chez vous.
Mais en attendant, le Programme PartiCiP au DEL a pensé rapprocher cette
opportunité de tout le monde en organisant deux ateliers de partage des bonnes
pratiques qu’il a travaillé à collecter, à systématiser et à rendre
disponibles. Un à Ouidah les 28 et 29 novembre 2023. Un second atelier du 05 au
06 décembre 2023, à Bohicon. Ils ont réuni les 24 communes non pilotes du DEL
mais bénéficiaires des actions dudit programme. Il s’agit de Bonou, Adjohoun,
Dangbo, Aguégués, Klouékanmey, Aplahoué, Djakotomey, Bopa, Houéyogbé, Athiémé,
Lokossa, Kouandé, Kérou, Péhunco, Ouèssè, Savè, Toffo, Ouinhi, Zagnanado, Covè,
Kpomassè, Ouidah, Tori-Bossito, Allada.
Occasion pour Dr Koami
Gouton, Coordonnateur National du Programme PartiCiP au DEL de rappeler le sens
de l’engagement des trois organisations (ALCRER, SOCIAL WATCH et VNG
International) qui mutualisent leurs efforts pour la valorisation des
potentialités économiques des communes. « Le programme est basé sur la
philosophie que nous devons nous concentrer sur les enjeux du développement
économique local. Depuis le début de la décentralisation, l’enjeu de la
gouvernance locale a pris le pas sur celui du développement économique.
Aujourd’hui, les acquis en matière de gouvernance local sont palpables et les
documents de politiques sur la décentralisation au Bénin l’ont bien souligné.
Ce n’est pas qu’il n’y a plus d’enjeu mais il y a des acquis solides qui permettent
de soutenir et d’orienter les efforts sur le DEL», a précisé Monsieur
Gouton.
Pour avancer sereinement sur ce chantier, l’une des approches en cours et qui donne un sens à cette étape du processus de benchmarking appliqué au DEL est de mettre en place des «écoles» où il est possible d’apprendre les uns des autres, a indiqué Martin Vihoutou Assogba, président du comité de pilotage et de suivi. « Vous aurez l’occasion d’aller à l’école de ces communes, de poser les questions de compréhension dont vous avez besoin afin de sortir de ces ateliers avec l’ambition d’agir positivement sur les ressources que la nature vous a offertes pour opérer les transformations à même de vous conduire vers le développement», a affirmé Monsieur Assogba avant de convier les participants à s’associer aux actions en cours pour la valorisation des potentialités des communes. Des conseils qui, ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd puisque joignant le geste à la parole, les élus locaux, cadres des communes, CPC, acteurs du secteur privé ont suivi de bout en bout les explications et au-delà de simples engagements, ont commencé à poser les bases d’un partenariat entre communes pour un partage des connaissances.
Un partenariat entre Porto-Novo et Dangbo en gestation
Au-delà de l’émotion, des réflexions et des remises en cause suscitées par les deux ateliers de partage de bonnes pratiques, des bases d’un partenariat entre communes sont posées. A Ouidah, après avoir écouté les réponses que la ville de Porto-Novo apporte au chômage des jeunes et à l’autonomisation des femmes, le premier adjoint au maire de la commune de Dangbo a proposé sur place d’établir un partenariat qui peut permettre entre autres à sa commune de bénéficier de cette belle expérience, mais aussi de pérenniser cet acquis à Porto-Novo en veillant à ce que, par exemple, les transformatrices de patate douce ne manquent pas de matière première.
Atelier de partage de bonnes pratiques : les participants en parlent...
Zannou Hortense, opératrice économique d’Adjohoun « J’aime beaucoup l’initiative de maraichage mise en avant par Zè. Il sera facile de la reproduire chez nous. En plus, nous sommes proches du Nigéria et il nous sera facile d’écouler nos produits. J’ai beaucoup apprécié l’initiative de transformation de la Jacinthe d’eau de So-Ava. Nous avons aussi des plans d’eau qui regorgent de jacinthe d’eau. Je leur ai demandé s’ils peuvent venir nous apprendre les techniques de transformation. J’ai aussi aimé les expériences d’entreprenariat en cours à Porto-Novo. J’achète ces trois pratiques parce que je pense que nous pouvons les expérimenter dans ma commune. Quand je vois l’importance de ce que nous vivons ici aujourd’hui, je regrette l’absence des autorités de ma commune. Ils auraient pu constater par elles-mêmes ».
Agnès Kpakpo : transformatrice à So-AVA
« La première chose qui m’a fait plaisir dans ce marché de bonnes pratiques mis en place par le Programme PartiCiP au DEL est l’engouement autour de nos produits. La plupart des participants ont acheté au moins un produit qu’ils ont emporté chez eux. C’est de la publicité pour nous. Par ailleurs, sur les autres stands, j’ai constaté des produits transformés à base du manioc, de la banane, du riz. J’ai même vu de la farine pour préparer de la bouillie à base de banane. Cela m’a beaucoup intéressée pour ma commune. J’ai aussi remarqué des jus d’ananas pour cette période de fin d’année. Ce sont des idées que nous pouvons reproduire chez nous puisque nous avons du manioc, de la patate douce. J’en profite pour lancer un appel aux autorités à divers niveaux. Je leur demande d’accompagner ces belles initiatives parce que lorsque je prends la jacinthe d’eau que nous transformons, avant, c’était un produit qui intéressait uniquement les touristes, alors que nous aussi, nous pouvons l’utiliser chez nous ».
Dr Bertin Jesougnon LOKOSSOU, premier adjoint au maire de la commune de Dangbo
« Comme vous l’avez remarqué, j’ai beaucoup échangé avec les exposants de Porto-Novo pour bien comprendre leur projet parce que à Dangbo, nous avons un arrondissement appelé Dèkin, qui fait partie des leaders en matière de production de la patate douce et puisque Porto-Novo transforme cette patate en farine qui permet de préparer de la pâte chez nous, j’ai pensé à la possibilité de proposer à Porto-Novo un partenariat pour mettre à leur disposition cette matière première. Dans le même temps, à travers ce partenariat, il faut que Porto-Novo vienne également nous aider au niveau de cet arrondissement pour qu’au lieu d’exporter la patate, que cela puisse se faire chez nous et on peut également vulgariser ça. Voilà le sens du partenariat que je compte proposer à Porto-Novo.
Ensuite, je pense que l’initiative de So-Ava est possible chez nous. Vous savez, la commune de Dangbo est divisée en deux zones morphologiques. Il y a le plateau et il y a la vallée. La vallée regroupe quatre arrondissements à savoir Hetinhouétomey, Dèkin, Gbèko et Kessounou. Parmi ces quatre arrondissements, il y a trois qui sont concernés par la jacinthe d’eau, la réalité présentée par So-Ava est valable chez nous. En période de crue, la jacinthe d’eau devient un problème pour nous. Vous ne pouvez pas vous déplacer normalement. En cela, ce qui se fait à So-Ava peut nous intéresser également. Il y a également le maraichage dont la promotion est faite par la commune de Zè qui nous intéresse. Au niveau du plaidoyer, cela ne va pas poser problème, si c’est nous, en qualité d’élus, qui portons ce plaidoyer pour l’implémentation de ces pratiques chez nous ».