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Fête du travail: Des réflexions sur les métiers portuaires et la féminisation du port

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Dans le cadre de la fête du travail, le Port autonome de  Cotonou s’est ouvert à de jeunes filles et garçons... Dans le cadre de la fête du travail, le Port autonome de Cotonou s’est ouvert à de jeunes filles et garçons...

Le secteur portuaire est un milieu dit d'hommes. Le cœur de métier est dominé par des hommes et la présence féminine se manifeste par le moindre travail. Cette tendance, le Port autonome de Cotonou entend l’inverser. Dans le cadre de la fête du travail, il s’est ouvert, vendredi 3 mai dernier, à de jeunes filles et garçons pour des échanges et visites sur la plateforme portuaire avec pour ambition de susciter de nouvelles vocations. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 06 mai 2024 à 08h13 Durée 4 min.
#Fête du travail

« Cap sur les métiers portuaires». C’est autour de cette thématique que le Port autonome de Cotonou (Pac)) a entretenu, dans le cadre de la fête du travail, de jeunes apprenants venus des écoles et universités de la ville qui l’abrite, en majorité des filles. Pour les initiateurs de la rencontre, il faut inverser la tendance actuelle au sein du port côté métier. Les femmes sont très peu à y exercer. Elles sont en majorité loin des gros œuvres, confinées pour une bonne part dans les tâches administratives classiques. Bart Van Eenoo, directeur général du Pac, souhaite pour les années à venir, une présence féminine remarquée aussi bien dans les métiers portuaires, les métiers de gestion que ceux techniques. «Le pays change avec beaucoup de potentiels », s’est-il adressé aux jeunes apprenants, futurs cadres du pays et sans doute futurs travailleurs du port pour les engager à penser aux métiers portuaires pour leur orientation professionnelle. Il y a du travail et de la place à prendre, selon lui. Aussi, s’est-il fait le devoir de présenter le Pac à ses hôtes. De la première initiative en 1850 au port de 1960, Bart Van Eenoo a souligné les mutations qui se sont enchainées. Le port, laisse-t-il entendre, s’est agrandi et transformé peu à peu.

Celui de 1960 a pris de l’espace et enchaîné les innovations et transformations au point de devenir aujourd’hui une plateforme logistique qui dessert de nombreux pays voisins. Le port a même pris une place importante dans leur économie et c’est cela qui justifie aussi, soutient-il, l’ambition de le rendre plus moderne. Construire aujourd’hui un port dont les commodités répondent aux besoins des cinquante voire soixante années à venir, c’est le challenge en cours, assure-t-il. Et sur ce chantier, le port de Cotonou excelle à travers des investissements d’envergure. Aujourd’hui, il est capable d’accueillir des bâtiments allant jusqu’à 16 mètres de profondeur et peut contenir des charges de grands navires, poursuit-il. Avec de telles ambitions, il devient impératif, explique Bart Van Eenoo, de lever le voile sur les métiers portuaires et mieux encore d’exposer les spécialisations pour susciter des vocations.  A sa suite, Marie Christelle Balley, juriste et Point focal genre, s’est employée à présenter l’approche genre du Pac et le genre dans les métiers portuaires. Ce tableau, comme il fallait s’y attendre est loin d’être reluisant.

« Vous êtes la relève ! »

Au port de Cotonou, les métiers peuvent être classés en deux catégories. Aux métiers portuaires (pilote de navire, patron de remorqueur, timonier, amarreur, matelot, mécanicien, agent de police portuaire, officier de port, scaphandrier, plongeur…), s’ajoutent les métiers supports (secrétaire, comptable, juriste, informaticien, agent de liaison, chauffeur, médecin d'entreprise, agent administratif…). Dans cette seconde catégorie, les femmes sont plus présentes alors qu’elles se comptent au bout des doigts dans la première. Raison pour laquelle l'approche basée sur une politique Genre adoptée en mars 2024, vise à offrir «un environnement favorable à l'inclusion et à la prise en compte de toutes les vulnérabilités ». Offrir des opportunités pour réduire les inégalités constatées et en finir avec le spectre des métiers portuaires qui sont dits « masculins» mais peuvent être exercés aussi bien par les femmes que par les hommes, c’est le nouveau challenge et le port s’y attèle bien.

Pour susciter encore plus de vocations au sein des jeunes apprenants invités à l’occasion, plusieurs métiers portuaires leur ont été présentés. Patrick Amoussou, développeur fullstack et Serge Monnou, spécialiste information réseaux et bien d’autres ont assuré l’immersion métier de la séance. Les élèves et étudiants ont aussi visité plusieurs compartiments de l’enceinte portuaire. Ils ont eu droit à l’occasion à la présentation d’autres métiers. « Pensez aux métiers portuaires. Le Pac vous offre un environnement sûr pour votre épanouissement personnel et professionnel ». Ce sera l’essentiel du message à retenir de cette séance, sans oublier l’adresse spécifique faite aux filles. « Vous êtes la relève, vous devez féminiser le cœur de métier portuaire. A compétences égales, compétition ouverte », a insisté Marie Christelle Balley à l’endroit des jeunes filles.