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Défis sécuritaires: L’investissement de l’Etat et le sacrifice des Fds redonnent espoir

Région
La lutte contre ce phénomène se mène à travers l’opération Mirador avec des actions coordonnées et structurées pour contrer le mal La lutte contre ce phénomène se mène à travers l’opération Mirador avec des actions coordonnées et structurées pour contrer le mal

Les départements du nord Bénin sont à l’épreuve de la montée de l’extrémisme violent. Devant des ennemis invisibles, une riposte nationale marquée par l’investissement de l’État, le sacrifice quotidien des Forces de défense et de sécurité et la résilience des populations permet de faire réculer le phénomène surgi dans les années 2021. 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 10 déc. 2025 à 04h52 Durée 3 min.
#Défis sécuritaires

Le Bénin n’entend pas capituler dans sa lutte contre l’extrémisme violent, un phénomène qui dicte sa loi dans les départements du nord Bénin depuis 2021. Mais face à cette situation qui inquiète les populations, une riposte du pays donne espoir aux citoyens. Le Bénin s’investit à tout point de vue pour venir à bout des attaques djihadistes. Dans sa lutte, il bénéficie du soutien des partenaires qui mettent en œuvre des stratégies d’appui et de lutte contre la pauvreté, source potentielle de l’enrôlement des couches vulnérables dans les groupes armés non identifiés. D'un autre côté, le sacrifice permanent des Forces de défense et de sécurité (Fds) assurant la sécurité du territoire sans relâche ne saurait passer inaperçu. Ces actions coordonnées sont salutaires aux yeux des personnalités et cadres qui appellent à plus d’engagement.

La lutte contre ce phénomène  se mène à travers l’opération Mirador avec des actions coordonnées et structurées pour contrer le mal qui perturbe la quiétude, le vivre-ensemble et l’état d’esprit des populations. L’engagement des Fds et de plus en plus, l’appel à la coproduction de la sécurité impactent face à cette guerre asymétrique dont les contours sont difficilement cernables, selon Barthélemy Kassa, lors d’une séance d’échanges avec les élus sur le phénomène à Natitingou. Il était question ce 11 septembre 2025 d’écouter la population, de la sensibiliser et de lui prodiguer des conseils sur les comportements à adopter et surtout l’avertir de certains dangers liés à ce phénomène. « Nous nous réjouissons de constater qu’il y a de moins en moins d’attaques. L’année 2025 a enregistré moins d’attaques globalement que les années précédentes. Cela veut dire que l’État joue son rôle, le gouvernement joue son rôle de pacification, de garant et de défense de l’intégrité territoriale de notre pays », souligne le député Abdoulaye Gounou.

Reconsidérer la question sécuritaire

Le député salue les forces de défense et de sécurité pour le sacrifice dans la défense de la patrie d’une part et le respect du serment. Il constate que les populations ont compris l’enjeu et se mobilisent aux côtés desdites forces. La presse aussi, dit-il, constitue un pilier dans l’information du public. Il félicite les hommes des médias pour l’information distillée de façon responsable, même s’il y a encore des brebis galeuses avec propension de la désinformation sur les réseaux sociaux. « Je salue les Forces de défense et de sécurité (Fds), parce que ce qu’ils font chaque jour est très important. Paix aux âmes de ceux qui sont tombés sur le champ de bataille. Le défi est très énorme. La question sécuritaire aujourd’hui n’est pas une question politique. C’est à prendre au sérieux. C’est une question pour laquelle il faut une forte collaboration. Population, forces de défense et de sécurité et élus locaux doivent se tenir la main pour vaincre l’ennemi, sans cela, nous n’aurons pas la paix, la sécurité et le développement», informe l’honorable Alassane Sabi Karim.

La lutte contre l’extrémisme violent parait un combat national dans lequel chaque citoyen, quel que soit son statut, est appelé à s’impliquer. Certains sages et têtes couronnées suggèrent le recours aux garants de la tradition. Okotti Tcha-Diéti, chef suprême des cultes Otammari, estime que le phénomène est un des plus gros défis que le département de l’Atacora et les zones touchées doivent relever. « Il faut constater que l’État béninois, à travers son gouvernement, fait des efforts pour davantage sécuriser le territoire national. Mais pour nous, la question sécuritaire est une question à la base. Quand les gens infiltrent nos communautés, c’est d’abord avec les populations, dans les contrées qu’ils entretiennent des relations et c’est parmi elles qu’ils identifient des gens pour les accompagner dans leur sale besogne. Donc, il faut travailler à ce que les communautés soient de plus en plus résilientes par rapport à cette question d’insécurité. Ce travail, nous essayons de le faire en sensibilisant les communautés, les populations, en leur montrant le bien-fondé de la coproduction de la sécurité», explique-t-il.

Le chef suprême des cultes Otammari suggère que l’Etat accompagne davantage les leaders religieux surtout ceux traditionnels dans les questions de sensibilisation et de prière pour que le Bénin soit mieux sécurisé. Selon ses dires, dans l’ancien temps, les aïeux avaient des moyens pour sécuriser leur territoire. En tant que Béninois, soutient-il, ces réalités sont encore d’actualité. « Nous pouvons utiliser ces méthodes pour davantage pacifier notre pays. Et pour cela, il faut que l’autorité suprême puisse prendre l'initiative. Si lui-même le fait, la puissance que cela dégage et sa portée dans le monde spirituel sont plus grandes », a affirmé Okotti. Il souhaite que les autorités prennent en compte ce pan de la sécurité et y travaillent pour que le Bénin d’aujourd’hui devienne le Bénin d’avant où chacun circule librement et vaque à ses occupations. Au regard du contexte électoral, dira le Pasteur Michel Alokpo, il ne faudrait pas que les djihadistes profitent pour intervenir sur le territoire.

Il faut reconnaitre que la question sécuritaire est portée par les citoyens. Dans l’Atacora classé zone rouge, des réflexions se mènent pour bouter le fléau hors du département. La liberté d’aller et de venir sans être inquiété est souhaitée par tous, et l’armée y travaille sous l’impulsion du gouvernement qui ne lésine pas sur les moyens à cet effet.