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16 jours d’activisme contre les Vbg au Bénin: Un plaidoyer pour le respect des droits des patientes et des détenus

Société
Les participants à la campagne au terme de leur marche Les participants à la campagne au terme de leur marche

Amnesty International Bénin a saisi l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre pour donner une nouvelle ampleur à sa campagne nationale d’éducation au droit à la santé, initiée en septembre dernier. L’itinéraire Etoile Rouge- Ministère de la Santé publique a permis aux militants de cette cause de délivrer, ce mardi 26 novembre, leur plaidoyer au ministre Benjamin Hounkpatin.

Par   Lhys DEGLA, le 27 nov. 2024 à 07h51 Durée 3 min.
#16 jours d’activisme contre les Vbg au Bénin

Amnesty International Bénin en collaboration avec une vingtaine d’organisations de la société civile, cible particulièrement les violences subies par les femmes enceintes dans les structures de santé et les carences en soins dans les prisons béninoises.

La santé est un droit fondamental reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Constitution béninoise. ‘‘Pourtant, selon une étude menée en 2023 par Amnesty International Bénin, ce droit reste encore largement compromis dans les structures sanitaires et carcérales du pays’’, indique Eric-Orion Biao, coordonnateur de l’Education aux droits humains à Amnesty International Bénin.

Dans les hôpitaux, les relations entre soignants et patients sont souvent tendues, freinant le processus de guérison. Près de 71 % des usagers interrogés dénoncent une absence d’information adéquate sur les soins qu’ils reçoivent, tandis que des femmes enceintes signalent des violences verbales et physiques lors des consultations prénatales et des accouchements.

 

Violences : une réalité dans les hôpitaux


La campagne d’Amnesty International cible particulièrement les violences gynécologiques et obstétricales (Vgo). Ces pratiques incluent l’absence de consentement éclairé lors des soins prodigués ; des abus physiques et verbaux signalés par de nombreuses patientes ; un accueil déplorable dans les structures hospitalières, où l’intimité des femmes est fréquemment exposée.

Eric-Orion Biao affirme que ces réalités mettent en lumière l’urgence de sensibiliser les professionnels de santé aux obligations légales et éthiques, tout en informant les patientes de leurs droits.

Au-delà des structures de santé, Amnesty International Bénin alerte également sur les conditions sanitaires précaires des personnes en détention. Ces carences, dénoncées à plusieurs reprises par les organisations de défense des droits humains, affectent particulièrement les femmes enceintes et les enfants incarcérés.

« Les violences institutionnelles, qu’elles soient dans les hôpitaux ou les prisons, sont une atteinte grave aux droits humains fondamentaux. Notre campagne vise à interpeller les décideurs politiques pour un engagement concret », a déclaré le coordonnateur de l’Education aux droits humains à Amnesty International Bénin.

La campagne, qui s’étendra sur plusieurs semaines, mobilise une vingtaine d’Organisations de la société civile. Des activités d’éducation et de sensibilisation, notamment des ateliers et des forums communautaires, sont prévues à travers le pays.

 

Un appel lancé au gouvernement

Amnesty International Bénin appelle le gouvernement à renforcer les mécanismes de surveillance dans les structures sanitaires et les prisons. Des formations pour les professionnels de santé et les agents pénitentiaires sont également recommandées, ainsi qu’une meilleure allocation des ressources pour garantir un environnement respectueux des droits humains. Cette campagne marque un pas important vers une prise de conscience collective. Les semaines à venir permettront de mesurer l’impact de ce plaidoyer, qui place la dignité humaine au cœur des préoccupations. La campagne d’Amnesty International Bénin est bien plus qu’un simple plaidoyer : elle représente un combat pour une société plus juste et inclusive. En ciblant les femmes enceintes et les détenus, elle rappelle que le droit à la santé est inaliénable et universel. Si les actions entreprises aboutissent, elles pourront ouvrir la voie à des réformes indispensables pour des milliers de Béninois■