La Nation Bénin...
Le
cinéma béninois manque de main-d’œuvre technique locale. Pour contribuer à
combler ce gap, des acteurs et techniciens béninois confirmés forment de jeunes
au métier de technicien cinéaste à la faveur de la première édition du
Carrefour international des techniciens cinéastes du Bénin (Citecib). La
formation qui sera suivie de plusieurs autres activités, a été lancée, jeudi 21
novembre dernier, à Cotonou.
Six
formations seront dispensées à plusieurs dizaines de jeunes futurs techniciens
cinéastes retenus par les organisateurs du Carrefour international des
techniciens cinéastes du Bénin (Citecib). C’est la première fois qu’a lieu le
Citecib et l’idée de former des jeunes au métier de technicien cinéaste vient
d’un constat déplorable, explique Wilfried Dakin, auteur-réalisateur et
responsable à la formation. La formation ouverte, jeudi 21 novembre dernier, et
ce pour cinq jours permettra aux étudiants de se faire former aux métiers
d’assistant en art-réalisation, d’administration de production, de script, de
costumier, à la gestion d’un plateau, au métier de pointeur, de caméraman et
d’ingénieur de son.
Si
le Citecib a voulu former de jeunes béninois dans ces métiers, c’est bien parce
que les compétences béninoises dans le domaine sont en manque cruel.
« Nous avons un réel besoin de techniciens confirmés au Bénin. Nous avons
remarqué que tout le monde fait tout à la fois. Ce n’est pas possible. Il faut
se spécialiser. Si tu es directeur photo, tu es directeur photo. Si tu es
pointeur, tu es pointeur. Si tu es script, tu es script. Si tu es assistant
réalisateur, tu es assistant réalisateur. Mais il ne faut pas faire tout à la
fois… On ne peut pas développer notre cinéma dans ces circonstances. Il faut la
spécialisation dans le métier du cinéma », souligne Arlésienne Sovi,
promotrice du Citecib.
L’autre
chose qui motive l’organisation du Carrefour international est le chômage des
jeunes diplômés. En tant qu’enseignante à l’Inmaac, Arlésienne Sovi a mal de
voir ses apprenants et apprenantes tenir, par exemple, une cabine de Momo, ceci
après l’obtention de leur parchemin. « Pour nous, au sein de l’équipe du
Citecib, il s’agit d’aider ces jeunes à avoir confiance en eux, à savoir que le
métier qu’ils ont choisi n’est pas un mauvais choix qu’ils ont fait. On peut
bel et bien vivre du cinéma au Bénin, on peut bel et bien vivre du cinéma en
Afrique », indique-t-elle.
Les
formateurs proviennent de plusieurs pays dont le Sénégal et le Burkina Faso. La
particularité du Citecib, selon la promotrice, c’est que le tapis rouge sera
dressé aux techniciens cinéastes. « Ce sont des gens qu’il faut respecter,
qu’il faut célébrer, qu’il faut honorer parce que ce qu’ils font, c’est
louable », ajoute Arlésienne Sovi. De plus, un colloque scientifique, en
collaboration avec l’Inmaac et d’autres structures, est prévu et sera
l’occasion pour les acteurs du cinéma de répondre à plusieurs préoccupations et
de faire des recommandations pour la vitalité du cinéma béninois et l’émergence
de nouveaux talents locaux dans le domaine. Le Citecib est aussi l’occasion
pour les participants et invités de découvrir le marché artistique, permettant
de mettre en valeur les hommes et femmes de l’ombre dans le cinéma, tels que
les costumiers et les accessoiristes.