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Métier de technicien cinéaste: Des jeunes en formation pour pallier la pénurie de main-d’œuvre

Société
Lancement officiel du Citecib Lancement officiel du Citecib

Le cinéma béninois manque de main-d’œuvre technique locale. Pour contribuer à combler ce gap, des acteurs et techniciens béninois confirmés forment de jeunes au métier de technicien cinéaste à la faveur de la première édition du Carrefour international des techniciens cinéastes du Bénin (Citecib). La formation qui sera suivie de plusieurs autres activités, a été lancée, jeudi 21 novembre dernier, à Cotonou.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 27 nov. 2024 à 07h05 Durée 2 min.
#cinéma

Six formations seront dispensées à plusieurs dizaines de jeunes futurs techniciens cinéastes retenus par les organisateurs du Carrefour international des techniciens cinéastes du Bénin (Citecib). C’est la première fois qu’a lieu le Citecib et l’idée de former des jeunes au métier de technicien cinéaste vient d’un constat déplorable, explique Wilfried Dakin, auteur-réalisateur et responsable à la formation. La formation ouverte, jeudi 21 novembre dernier, et ce pour cinq jours permettra aux étudiants de se faire former aux métiers d’assistant en art-réalisation, d’administration de production, de script, de costumier, à la gestion d’un plateau, au métier de pointeur, de caméraman et d’ingénieur de son.

Si le Citecib a voulu former de jeunes béninois dans ces métiers, c’est bien parce que les compétences béninoises dans le domaine sont en manque cruel. « Nous avons un réel besoin de techniciens confirmés au Bénin. Nous avons remarqué que tout le monde fait tout à la fois. Ce n’est pas possible. Il faut se spécialiser. Si tu es directeur photo, tu es directeur photo. Si tu es pointeur, tu es pointeur. Si tu es script, tu es script. Si tu es assistant réalisateur, tu es assistant réalisateur. Mais il ne faut pas faire tout à la fois… On ne peut pas développer notre cinéma dans ces circonstances. Il faut la spécialisation dans le métier du cinéma », souligne Arlésienne Sovi, promotrice du Citecib.

L’autre chose qui motive l’organisation du Carrefour international est le chômage des jeunes diplômés. En tant qu’enseignante à l’Inmaac, Arlésienne Sovi a mal de voir ses apprenants et apprenantes tenir, par exemple, une cabine de Momo, ceci après l’obtention de leur parchemin. « Pour nous, au sein de l’équipe du Citecib, il s’agit d’aider ces jeunes à avoir confiance en eux, à savoir que le métier qu’ils ont choisi n’est pas un mauvais choix qu’ils ont fait. On peut bel et bien vivre du cinéma au Bénin, on peut bel et bien vivre du cinéma en Afrique », indique-t-elle.

Les formateurs proviennent de plusieurs pays dont le Sénégal et le Burkina Faso. La particularité du Citecib, selon la promotrice, c’est que le tapis rouge sera dressé aux techniciens cinéastes. « Ce sont des gens qu’il faut respecter, qu’il faut célébrer, qu’il faut honorer parce que ce qu’ils font, c’est louable », ajoute Arlésienne Sovi. De plus, un colloque scientifique, en collaboration avec l’Inmaac et d’autres structures, est prévu et sera l’occasion pour les acteurs du cinéma de répondre à plusieurs préoccupations et de faire des recommandations pour la vitalité du cinéma béninois et l’émergence de nouveaux talents locaux dans le domaine. Le Citecib est aussi l’occasion pour les participants et invités de découvrir le marché artistique, permettant de mettre en valeur les hommes et femmes de l’ombre dans le cinéma, tels que les costumiers et les accessoiristes.

Le Citecib est à sa première édition. L’initiative est une biennale. Ainsi, après 2024 rendez-vous sera pris en 2026 pour la deuxième édition.