La Nation Bénin...
Journaliste
économique, acteur de la société civile et acteur culturel, Abel Gbètoénonmon,
décédé le 15 septembre 2024, à l’hôpital Camp Guézo de Cotonou, a reçu les
hommages de ses pairs de l’Association des Journalistes économiques du Bénin
(Jeb), vendredi 22 novembre dernier à Cotonou.
Membre
fondateur de l’Association des Journalistes économiques du Bénin (Jeb), Abel
Gbètoénonmon a été honoré par ses pairs, au cours d’un mini-colloque consacré à
ses œuvres à la Maison des médias à Cotonou. “Toute sa vie durant, il va
osciller entre les chiffres et les lettres, comme un skieur expérimenté avec un
bâton scientifique et un bâton littéraire”, a déclaré le journaliste Jonas
Gbeffo, fidèle compagnon de l’illustre disparu. Abel Gbètoénonmon a fait son
entrée à l’Institut national d’Economie en 1986, d’où il sort avec le diplôme
d’économiste option Planification en 1991, après avoir obtenu son baccalauréat
série C. Il aurait pu s’en arrêter là, mais il ne pouvait résister à sa passion
pour le journalisme. Ainsi, il postule à la formation des journalistes
spécialisés pour les agences de presse d’Afrique de l’Ouest, formation qu’il a
suivie au Centre ouest-africain des médias, et à l’Agence Bénin presse, du 5
septembre 1994 au 28 février 1996. A cette formation de base s’jouteront
d’autres qui vont davantage forger sa pratique du journalisme, ainsi que sa
capacité à analyser les politiques économiques. De l’école de journalisme de
Lille en France, à la Banque islamique de développement, passant par la Banque
mondiale et l’Organisation mondiale du Commerce, feu Abel Gbètoénonmon a laissé
des traces sur le plan national, continental, voire international.
Entre
autres, il a été président de la Maison de la société civile et coordonnateur
régional de la Plateforme des organisations de la société civile d’Afrique de
l’Ouest pour le suivi des politiques industrielles, agricoles et de civilité
alimentaire. “Une carrière exceptionnelle décrit le parcours de l’homme, mais
au fond, on n’y voit pas assez toute la palette de qualités personnelles qui
expliquent cette carrière comme l’amitié et l’estime de tous ceux qui sont
attachés à sa personne”, a déclaré l’expert Jonas Gbeffo. Abel Gbètoénonmon a
été sollicité par Rufino d’Almeida, maire de la commune de Bohicon pour occuper
le poste de directeur de cabinet jusqu’aux derniers instants de sa vie. A juste
titre, Rufino d’Almeida a effectué le déplacement de Cotonou, pour non seulement
saluer cette initiative des journalistes économiques qu’il a d’ailleurs
parrainée, mais aussi rendre un hommage mérité à l’illustre disparu, avec qui
il a remporté de nombreux combats dont celui de l’intégration de la commune
dans le cercle des villes créatives de l’Unesco, deuxième commune du Bénin à
être hissée à ce rang.
“Je
corrige tous les documents qu’il produisait et j’ai eu la chance, lorsqu’il a
été nommé directeur de cabinet, d’être celle qu’il a choisie pour l’accompagner
à la mairie de Bohicon en tant que son assistante. Cela m’a permis de mieux me
former et de voir également la réalité de la vie professionnelle”, a indiqué sa
fille, Hilary Gbètoénonmon. Elle ajoute : “Quand les gens me disent qu’il ne
faut pas toujours penser à l’argent, la personne qui me l’a appris, c’est mon
père. Je vais continuer à jouir de tout ce qu’il m’a appris, et à faire sa
volonté. Je ne vais pas arrêter de travailler, d’être honnête dans ma vie”. Une
pluie de témoignages sur la vie de l’homme indique à dessein ce qu’il aura été
pour le Bénin, l’Afrique et le monde. Les participants à ce mini-colloque en
son honneur ont d’ailleurs formulé le vœu de le voir décoré à titre posthume.
En tout cas, pour Casimir Kpédjo, vice-coordonnateur de Jeb et les siens,
l’Association des Journalistes économiques du Bénin (Jeb), née en 1996, et dont
il est le père fondateur, ne mourra jamais. Pour feu Abel Gbètoénonmon, ils
s’engagent.