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L’Union nationale des sages-femmes du Bénin (UNASAF-Bénin) a animé, hier jeudi 2 avril, une conférence-débat au profit des sages-femmes et étudiantes de l’Institut national médico-social (INMES). L’initiative marque la célébration de la 20e édition de la Journée internationale des droits des femmes et a été animée par Marie-Elise Gbèdo, avocate à la Cour, dans les locaux de l’institut.
Loin des réjouissances folkloriques pour célébrer la Journée des droits des femmes, l’Union nationale des sages-femmes du Bénin (UNASAF), a opté pour une célébration en mode réflexion.
La conférence-débat animée à cet effet, par l’ancienne Garde des Sceaux, Marie-Elise Gbèdo, avocate à la Cour a mobilisé des sages-femmes et des étudiantes de l’Institut national médico-social (INMES). Durant plus de deux heures, elle a entretenu l’assistance sur un large éventail de sujets relatifs au Code des personnes et de la famille avec pour centre d’intérêt, le mariage, le divorce et la filiation.
Pour la secrétaire générale de l’UNASAF, Laurence Houndonougbo, au-delà des actions engagées pour promouvoir la loi n°2002-07 portant Code des personnes et de la famille en République du Bénin, la liberté et la dignité des femmes ne doivent pas être l’engagement d’une seule année, encore moins d’une journée. Ce combat, suggère-t-elle, doit se poursuivre chaque jour autour de trois principaux axes. Il s’agit de la place de la femme dans la sphère publique et politique, l’égalité professionnelle et la lutte contre les stéréotypes sexistes.
Le Code des personnes et de la famille faisant l’objet d’interprétations à géométrie variable, il importe de partager certains détails avec la jeunesse pour renforcer ses capacités dans le domaine du droit. Contrairement au Code coutumier, il présente plusieurs avantages pour les femmes. Il leur garantit plus de droits au niveau du cercle familial et sur le plan socioprofessionnel. Lesquels avantages ont été exposés dans les moindres détails par la conférencière principale, dont l’apport, selon les organisateurs, est inestimable en matière de célébration de la Journée de la femme au Bénin.
Etait aussi présent à cette rencontre, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), Dieudonné Lokossou. Pour lui, les sages-femmes et les femmes de façon générale sont des actrices incontournables de la vie. Aussi bien les Saintes écritures que les institutions nationales et internationales leur reconnaissent ce privilège, dit-il. Mais dans les faits, les pouvoirs publics contournent ce droit par tricherie en s’arrogeant certaines de leurs prérogatives. «Il n’est pas bon que vous nous donniez la vie et que nous vous rendions la vie dure», souligne-t-il. C’est pourquoi, il importe pour les femmes de connaître leurs droits pour mieux agir. D’où l’organisation de cette journée au profit des sages-femmes et étudiantes de l’INMES. Cet évènement qui est la première d’une série d’activités de l’UNASAF a permis aux participantes de cerner les contours du Code des personnes et de la famille, afin d’agir efficacement. Cette rencontre est d’autant plus importante que les tares dénoncées dans l’ancien code sont toujours d’actualité. Raison pour laquelle, Dieudonné Lokossou plaide un changement de comportement à tous les niveaux. Son adresse est allée notamment à l’endroit de la gent féminine, qui souligne-t-il, doit briser les tabous en innovant pour cesser d’être un complice passif.