La Nation Bénin...
Telle
une trainée de poudre, la nouvelle a envahi la toile. Un énième cas de naufrage
dans lequel ont péri plusieurs voyageurs clandestins à destination de
l’Occident, parmi lesquels figuraient des Béninois.
Dans
un contexte de chômage ambiant et davantage inquiétant, des jeunes résilients
décident de poursuivre la recherche de leur trésor en Occident. Cette décision
est fondée par la caricature reluisante faite de l’Occident. Sans aucune
prudence, ils mordent à l’hameçon de l’eldorado occidental. Désormais, aller y
goûter pour rafraîchir leur situation de vie hélas, prétendue précaire dans
leur pays, devient leur objectif. Un objectif qu’ils s’efforcent d'atteindre à
tous les prix et par tous les moyens.
En
vérité, les prix ne sont jamais pareils. S’il est vrai que certains paient le
prix par la vente de leurs biens et ceux de leurs parents pour répondre aux
exigences d’une telle aventure, d’autres malheureusement n’ont que leur vie à
offrir comme prix pour se retrouver avec toutes les acrobaties possibles dans
l’univers vanté paradisiaque de l’Occident. ‘’Qui ne risque rien, n’a rien’’
vous répondront-ils.
Cependant,
le constat déplorable est que leur voyage vers l’Occident effectué dans des
conditions incommodes et clandestines, souvent par voie maritime tourne au
drame. Ces ‘’risquologues’’ à la recherche du trésor croupissent et s’éteignent
en mer. L’aventure aurait ainsi pris fin aux grandes douleurs de leurs familles
et de leur patrie. Jeunes pour la plupart, ils retrouvent précocement leur
eldorado dans les eaux salées de la mer.
A
qui la faute ? ‘’Tout le monde est coupable’’, a chanté l’artiste Afia Mala
dans l’un de ses refrains.
Oui
nous le sommes, tous. Cependant, situons mieux les responsabilités.
Quid des responsabilités ?
• Responsabilité des jeunes
La philosophie nous enseigne que l’Homme est le premier responsable de tout ce qui lui arrive. Ainsi, le jeune étant sujet et auteur de sa décision de se rendre en Occident pour se chercher comme on le dit en français ordinaire, il est le premier responsable de tout ce qui lui arriverait en bien comme en mal dans l’expérience d’une telle aventure.
Cette
responsabilité imputée au jeune peut être mieux appréhendée à travers deux (02)
questions :
- Quelle est la probabilité d’une insertion professionnelle réussie du jeune dans son pays ?
Cette question met en exergue l’aptitude du jeune à être inséré professionnellement dans son pays. Bien que le chômage soit une réalité, tout jeune ne peut se prévaloir être en situation de chômage au point de s’en prétexter pour prendre le chemin de l’aventure. Avant de se déclarer en situation de chômage, il faut préalablement être éligible à un emploi ou à l’entrepreneuriat.
Est
éligible à un emploi ou à l’entrepreneuriat celui qui dispose d’une compétence
ou aptitude certaine, attestée et vérifiable. A cet effet, le jeune doit
pouvoir suivre avec succès une formation qui renforce son aptitude et lui
confère une compétence requise pour être employé ou entreprendre en vue de
satisfaire les besoins de sa communauté.
- Sa décision d’aller en aventure est-elle suffisamment mûrie et préparée ?
Cette seconde question fait suite à une réponse favorable de la première. Elle s’intéresse aux dispositions préalables et fondamentales à prendre si le chemin de l’aventure devenait la panacée ou l’opportunité à saisir. Il faudrait bien se renseigner sur les formalités à accomplir et s’employer à les satisfaire afin de s’offrir un voyage en toute légalité et dans les conditions adaptées.
Au-delà
du voyage, il faudrait en amont prendre les dispositions pour un séjour
sécurisant. S’il est vrai que tout ne peut être prévu, prévoir les fondamentaux
n’est que prudence.
• Responsabilité des parents et de l’entourage
Reconnaissons que parfois, la pression de nos parents et de notre entourage nous pousse à prendre certaines décisions dont la mise en œuvre nous porte plus tard des préjudices. Celle des jeunes d’aller en aventure n’échappe non plus à cette réalité.
La
pression sociale associée à l’envie précoce de réussir et de montrer des
signaux apparents de succès ne sont pas à négliger en la matière.
Face
aux conséquences d’une telle décision prise de façon hasardeuse et ceci sur des
bases purement superficielles, les parents doivent davantage conseiller leurs
enfants, les aider et les accompagner dans le processus de sa mise en œuvre, si
elle s’impose.
•Responsabilité des gouvernants
Les difficultés d’insertion professionnelle entretiennent le jeune dans une situation de précarité à laquelle il compte renoncer par des tentatives d’aventures dans un espace où des promesses du bonheur lui sont faites.
Et
si l’effort des gouvernants renforçait chez le jeune la croyance qu’il peut espérer
et trouver un tel bonheur dans son pays ? Bien sûr qu’il ne prendrait plus la
route d’une quelconque aventure qui le ferait périr en mer.
Tout
ceci peut être possible grâce à la mise en place d’un écosystème qui
favoriserait l’insertion professionnelle des jeunes et qui offre à chaque
citoyen le sentiment d’une juste et équitable répartition des ressources.
Toutes
ces responsabilités assumées par chacune des parties sus-évoquées accompagnées
d’une sensibilisation, amèneront la population migrante en l’occurrence les
jeunes à rester dans leur pays et travailler dans l’assurance d'y trouver le
trésor qu’ils recherchent, loin des bruits alarmants et endeuillés de la mer.
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». Martin Luther King
Coach
en Développement personnel et en Entrepreneuriat des jeunes