La Nation Bénin...

En pays agonlin, dans la région Covè-Zangnanado-Ouinhi, comme dans la plupart des localités du Bénin, la femme n’a pas droit à la terre. La terre demeure en effet une propriété exclusive de l’homme. La conséquence en est qu’avec l’exode rural les hommes abandonnent les terres qui ne sont plus mises en valeur. Malgré la disponibilité de vastes terres arables non exploitées, les femmes en sont privées pour diverses considérations d’ordre sociologique. Dans la plupart des sociétés traditionnalistes, la femme n’hérite pas et la terre est cédée aux hommes, s’agissant des droits successoraux. Quoiqu’elles éprouvent le besoin de s’adonner à l’agriculture, les femmes se retrouvent en difficultés et croupissent dans la misère par manque de terres. Or, selon Justin Semassoussi du Centre Africa Obota, corriger ce déséquilibre basé sur le genre dans le foncier, augmenterait le produit intérieur brut du Bénin de 20% car les femmes constituent plus de 51% de la population.
Aussi ces pesanteurs sociologiques freinent-elles les capacités entrepreneuriales de la femme dans un contexte où l’agriculture est l’activité principale.
En dépit d’un contexte juridique aujourd’hui favorable avec la Constitution de 1990, le Code des personnes et de la famille et le Code foncier et domanial en République du Bénin, la condition féminine en ce qui concerne l’accès à la terre, ne s’est guère améliorée.
La réalité quotidienne de la femme en milieu agonlin en matière d’accès à la terre suscite beaucoup d’inquiétudes. Toute chose appelant aujourd’hui à l’implication des Organisations de la Société civile dans la sensibilisation des pouvoirs publics pour une meilleure vulgarisation des textes de lois et une prise en compte des questions liées à l’accès des femmes à la terre.