La Nation Bénin...

Accès aux terres sécurisées dans la Réserve transfrontalière du delta du Mono: Les agricultrices marquent la Jif 2024 par des cris de cœur

Société
Enabel et les femmes agricultrices, toutes mobilisées pour faciliter l’accès à la terre sécurisée Enabel et les femmes agricultrices, toutes mobilisées pour faciliter l’accès à la terre sécurisée

Les femmes agricultrices installées dans la zone de la réserve transfrontalière du delta du Mono ont marqué, avec l’appui de l’Agence belge de développement -Enabel, l’édition 2024 de la Journée internationale des droits des femmes par une sensibilisation pour faciliter l’accès au foncier, à la terre sécurisée. Cet atelier a eu lieu, mercredi 27 mars à l’hôtel de ville d’Athiémé, sous la houlette d’Elie Tchatchabloukou, secrétaire exécutif de la mairie.

Par   Désiré C. VIGAN A/R Mono-Couffo, le 29 mars 2024 à 09h01 Durée 3 min.
#Accès aux terres sécurisées dans la Réserve transfrontalière du delta du Mono

L’accès à la terre sécurisée est particulièrement difficile pour les femmes agricultrices installées dans la zone de la réserve transfrontalière du delta du Mono. Ballotées d’un lopin de terre à l’autre au gré des intérêts des présumés propriétaires, Marie Aguewe, venue de Ouaké, et ses camardes d’Athiémé, de Lokossa, de Grand-Popo et des autres communes concernées par la problématique ont décidé de ne pas se résigner. C’est dans cette logique qu’en lieu et place des chants et danses pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes, elles ont sollicité, mercredi 27 mars dernier, le soutien de l’Agence belge de développement -Enabel pour aborder la problématique, lancer leurs cris de cœur à l’endroit de leurs époux ainsi qu’en direction des communautés locales, des autorités et chefs traditionnels en vue de leur implication pour tourner la page. L’hôtel de ville d’Athiémé, dans le département du Mono, a servi de cadre à cette activité où Enabel était représentée par Tayewo Jeanine Biaou, experte genre à Delta Mono pour le compte de l’Agence belge pour le développement.

En donnant le top des activités, Elie Tchatchabloukou, secrétaire exécutif de la mairie hôte, s’est réjoui que cette célébration en différé s’écarte des sentiers battus, en ajoutant la problématique d’accès au foncier au thème «Investir en faveur des femmes: accélérer le rythme » retenu par la communauté internationale. Etant donné que les femmes s’adonnent pour la plupart aux activités agricoles, décider de faire des plaidoyers et de réfléchir sur les voies et moyens pour leur faciliter la mise à disposition des terres est une approche pertinente. Il se dit convaincu qu’au-delà de la commune d’Athiémé ou des riverains du delta du Mono, cette réflexion doit concerner non seulement la gent féminine mais aussi les dirigeants à tous les niveaux en cette édition de la Journée internationale des droits des femmes. « La terre est un élément fondamental pour parler de l’investissement en la femme au Bénin », soutient-il.

Autonomisation

Avant l’atelier d’Athiémé qui a enregistré également la participation de la plupart des époux des femmes agricultrices conviées, plusieurs autres actions avaient été menées sous le leadership de l’Association nationale des femmes agricultrices du Bénin, présidée par Marie Aguewe. Laquelle association et ses membres demeurent, plus que par le passé, très engagées sur la problématique d’accès au foncier. La représentante du partenaire technique et financier, Tayewo Jeanine Biaou, confirme : « Elles sont là pour pousser leurs cris de cœur à l'endroit de toutes les personnes qui sont invitées. Elles crient pour leur autonomisation et c'est d'ailleurs ce qui nous a motivés à les accompagner pour célébrer cette Jif en faisant la sensibilisation à l'investissement pour le foncier aux femmes ». Elle poursuit qu’il ne sert à rien d'avoir la terre sans avoir le contrôle sur elle. « Les femmes ont des portions de terre qui leur sont léguées mais d'un jour à l'autre, cette terre-là peut être reprise, dénonce l’experte d’Enabel qui préconise qu’il faut contrer cette pratique et qu'on sensibilise tout un chacun pour qu'on puisse vraiment permettre aux femmes d'avoir des terres sécurisées ».

Avoir des terres sécurisées, insiste encore Tayewo Jeanine Biaou, permet aux femmes de mieux s'émanciper, de renforcer le développement de la filière agricole. A l’en croire, Enabel accompagne le combat des femmes agricultrices parce que, dit-elle, «On ne saurait les mettre de côté, quand on parle de l'alimentation. Mieux, quand nous parlons de la transition agroécologique, les tendances montrent qu'elles sont les plus habiles à transiter vers l'agroécologie »¦