La Nation Bénin...
Grâce
au projet d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel
(Swedd), 219 101 jeunes filles non scolarisées, scolarisées et déscolarisées
ont bénéficié d’un appui technique et financier du ministère des Affaires
so-ciales et de la Microfinance depuis 2021.
Le
ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, dans le but de favoriser
la scolarisation et le maintien des filles à l’école mais également pour leur
assurer une éducation de qualité, a mis en place plusieurs programmes
d’accompagnement des familles en situation de vulnérabilité sociale. Il s’agit
notamment de la distribution de kits scolaires et d’un fonds spécial dénommé
Tmc (Transfert monétaire conditionnel).
Des informations recueillies de sources proches du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, il ressort qu’avec l’implémentation de la composante 1 du projet Swedd financé par la Banque mondiale, 28 209 adolescentes et jeunes filles du primaire et du secondaire ont bénéficié de ce fonds spécial sur toute l’étendue du territoire béninois (16 663 dans la zone sud et 11546 dans la zone nord) sur une durée de deux ans. Soit 94 % de taux de réussite pour un objectif de 30 000 jeunes filles fixé au départ. Il convient de rappeler que l’objectif principal dudit projet est d'investir en faveur des couches les plus vulnérables en vue de leur éducation, leur autonomisation, leur formation et leur emploi, Le transfert monétaire conditionnel confié aux parents notamment aux mamans consiste en un dépôt quotidien sécurisé de 450 F Cfa pour les bénéficiaires du primaire et 650 F Cfa pour celles du secondaire. Cette stratégie ayant pour but de maintenir les filles à l’école et de les protéger des grossesses précoces et non désirées pour raison de précarité.
En ce qui concerne le don de kits scolaires, le projet est passé de 23 mille bénéficiaires en 2020 à 30 mille en 2021 et 2022, 38 000 en 2023 et 32 128 en 2024 soit 14 612 dans le nord et 17 516 dans le sud.
En
principe, les bénéficiaires du Tmc sont les mêmes que celles ayant reçu les
kits scolaires en début d’année. La légère différence constatée dans les
chiffres serait due aux abandons en pleine année scolaire et au renouvellement
de l’accompagnement de certaines redoublantes.
Elève
en Tle A au Ceg 1 de Bonou, Prisca V. âgée de 18 ans donne son témoignage :
«
Quand je commençais la seconde, tout était vraiment incertain. Ma mère n’avait
pas d’argent pour me payer les fournitures scolaires. J’en étais vraiment
soucieuse mais heureusement, il y a eu le projet Swedd qui m’a appuyée. De la
seconde jusqu’en terminale, j’ai bénéficié de kits scolaires et du transfert
monétaire conditionnel. »
Elsie
T., élève en classe de 6e au Ceg Dantokpa a, quant à elle, exprimé son
soulagement de pouvoir étudier en paix sans se soucier de détails comme
l’argent de poche. « Avant, je prenais 100 F Cfa comme argent de poche. Cela ne
me servait pas à grand-chose. Pour me gérer, je devais amadouer les camarades
pour avoir 100 F supplémentaires. Avec l’appui du gouvernement à travers le
projet Swedd, désormais, je bénéficie de 13 200 F par mois. »
Elle
fait le vœu de poursuivre ses études jusqu’à l’université afin de devenir un
cadre supérieur de cette nation.
Au-delà du sous-projet ‘‘Maintien des filles à l’école’’, le projet Swedd prend en charge d’autres cibles que sont les adolescentes et jeunes filles non scolarisées. Elles sont, en effet, au total 186 973 Ajf non scolarisées dans les 77 communes du Bénin à avoir bénéficié de formation au niveau des espaces sûrs du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance. Elles sont accompagnées par des mentors et suivent des formations en santé sexuelle et reproductive, sur l’hygiène menstruelle, en développement personnel (estime de soi, confiance en soi…). Elles sont également sensibilisées au harcèlement et comment s’en protéger et surtout comment se défendre en cas d’agression. De plus, elles reçoivent de petites formations en activités génératrices de revenu telles que l’héliciculture (élevage d’escargots).
Clarisse A., originaire d’Aplahoué, ne tarit pas de reconnaissance quant à la formation reçue en élevage d’escargots : « Je peux désormais subvenir à mes besoins grâce à la vente des escargots et cela n’aurait pas été possible sans le projet Swedd. Je ne connaissais rien à cette activité mais aujourd’hui, grâce à ça, je peux me faire de l’argent. »
Bénéficiaire
d’une machine de couture neuve grâce au projet Swedd, Blanchelle S. a pu ouvrir
son atelier de couture et développer son activité à Abomey : « Ce projet du
gouvernement m’a permis d’épargner et d’avoir une seconde machine de deuxième
main, toujours dans le but de mieux satisfaire ma clientèle. J'en suis vraiment
reconnaissante. »
Le
projet Swedd est financé par la Banque mondiale avec l’appui technique de
l’Unfpa et de l’Ooas. Il vise l’autonomisation des femmes en vue de
l’accélération de la transition démographique dans la région de l’Afrique de
l’Ouest et du Centre■