La Nation Bénin...
En matière d’approvisionnement en eau potable des populations en milieux urbain et péri-urbain, le Bénin a déjà atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement. Des 75% exigés, il espère se retrouver plutôt à 82% à fin 2015. C’est pour informer l’opinion publique sur les actions que la Société nationale des Eaux du Bénin (SONEB) qu’il dirige, a entreprises pour parvenir à ce résultat, que David Babalola a organisé, vendredi 24 juillet dernier à Cotonou, une conférence de presse.
Le Bénin fait partie des rares pays d’Afrique à pouvoir répondre présents en septembre prochain, au rendez-vous de l’Organisation des Nations Unies, en matière d’accès à l’eau potable. Il a atteint le taux de 75% fixé par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le domaine bien avant la date butoir de septembre 2015 et devrait pouvoir se retrouver à 82% à la fin de cette année. C’est la preuve que la SONEB n’a pas attendu la fin des OMD pour commencer déjà par envisager les Objectifs pour le Développement durable (ODD).
Avant de justifier de cette prouesse enregistrée grâce à l’intérêt que le gouvernement accorde à la question de l’approvisionnement en eau potable des populations et aussi, aux efforts que sa société ne cesse de consentir, le directeur général David Babalola a tenu d’abord à apporter quelques précisions parce que la conférence, comme par hasard, a lieu au moment où la polémique ne cesse de s’enfler avec le dossier relatif au PPEAE II. Il a souhaité que l’on fasse la part des choses entre les deux institutions qui s’occupent de l’alimentation en eau potable des populations au Bénin. Il y a la SONEB qui s’occupe de la production industrielle de l’eau et a à charge l’alimentation en eau potable en milieux urbain et péri-urbain, puis aussi l’assainissement. La deuxième institution qui intervient dans le domaine, est la direction générale de l’Eau. Elle intervient dans les milieux ruraux. Ce préa-lable fait, le directeur général David Babalola a ensuite présenté l’état des lieux en matière d’alimentation en eau potable. «Jusqu’en 2004, à peine 38% des populations urbaines et péri-urbaines étaient alimentées convenablement en eau potable, soit environ un million de personnes. Aujourd’hui, nous sommes passés à plus de 74%, soit 2 603 249 de personnes alimentées. Mieux, le ratio des besoins en eau qui avoisinait à peine 26 litres par jour par habitant, tourne aujourd’hui autour de 52, voir 54 litres. Cela veut dire que les systèmes mis en place aujourd’hui, sont beaucoup plus confortables qu’il y a de cela 8 ans ou 10 ans», a-t-il laissé entendre.
Résultat d’une conjonction d’actions
S’agissant du taux de 75% déjà atteint au niveau des OMD, David Babalola a indiqué que le gouvernement responsable est celui qui sait anticiper. C’est dans ce cadre, expliquera-t-il, que plusieurs programmes ont été mis en place pour non seulement atteindre les OMD, mais aller au-delà. « Nous ne devons pas nous réjouir que 82% de la population a déjà d’eau potable. Les autres 18% qui resteront, il faut déjà envisager maintenant leur alimentation», a insisté David Babalola. Selon lui, ce qui a aidé le Bénin pour qu’il se retrouve parmi les rares pays ayant déjà atteint ce taux de 75%, il y a en premier lieu la vision du gouvernement, ainsi que la stratégie mise en place et la politique de l’eau au Bénin. En dehors des infrastructures, il y a aussi les mesures d’accompagnement comme les châteaux et les canalisations d'eau.
«Ces dernières huit années, plus de 400 km d’extension ont été réalisés pour amener de l’eau jusqu’aux abonnés. Il faudrait leur ajouter les branchements à coûts réduits estimés aujourd’hui à près de 10 000, puis la disponibilité du produit par rapport à la demande», a-t-il également cité comme actions entreprises. David Babalola est alors revenu sur le grand projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de Cotonou et ses environs d’un coût de 23 milliards F CFA, celui des villes de Comé, de Grand-Popo, de Malanville, de Bantè et de Kétou qui est en cours d’achèvement avec actuellement la phase des essais de fonctionnement. Il n’a pas occulté le projet d’alimentation en eau de la ville de Djougou avec ses forages qui sont déjà exécutés et les travaux de canalisation en cours, le projet de Parakou dont les députés ont procédé, il y a quelques jours, à la ratification de l’accord de prêts. En dehors de bien d’autres, il faudra leur ajouter le projet phase III de Cotonou qui va regrouper Cotonou, Sèmè-Podji et Abomey-Calavi en cours de financement presque par la Banque Européenne d’investissement pour près de 24 milliards. Ses études de faisabilité sont déjà achevées. Cependant, les journalistes présents à cette conférence ont émis différentes préoccupations dont l’une d’elle concerne le projet de Parakou. Ainsi, à la question de savoir si des mesures ont été prises pour la poursuite du projet au cas où le bailleur hollandais se désengagerait, le directeur général de la SONEB s’est voulu rassurant, au regard de l’aide-mémoire signé avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour venir à la rescousse dans ce cas.