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Avortements clandestins: Doxami, une croisade contre le péril

Société
Il devient impératif d’aller à la rencontre des jeunes et des communautés pour favoriser ce dialogue sur la santé  sexuelle et reproductive Il devient impératif d’aller à la rencontre des jeunes et des communautés pour favoriser ce dialogue sur la santé sexuelle et reproductive

En prélude à la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé (Jias), célébrée le 28 septembre, le Réseau des journalistes spécialisés sur les droits en santé sexuelle et reproductive (Rj-Dssr) et d’autres organisations ont fait une déclaration à la presse ce lundi 23 septembre. Ils annoncent le lancement d’une campagne de sensibilisation pour éradiquer les avortements clandestins.

Par   Isidore GOZO, le 25 sept. 2024 à 07h19 Durée 1 min.
#avortement clandestin #Doxami

L’avortement clandestin est un fléau persistant contre lequel, journalistes et organisations de la société civile se mobilisent, à travers la campagne Doxami. « Venez, parlons-en. Ce ne seront plus des discussions isolées entre élèves ou apprenties, qui mènent souvent à des choix dangereux. Doxami, c’est un dialogue ouvert et inclusif autour de la santé sexuelle et reproductive », explique Dr Raphaël Totongnon, membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens du Bénin (Cngob). Cette campagne d’information veut promouvoir un dialogue constructif autour de la loi N° 2021-12 modifiant et complétant la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et reproductive au Bénin.

L’enjeu est de réduire les décès liés aux avortements clandestins, qui représentent environ 15 % des décès au Bénin, selon l’Enquête Démographique et de Santé (Eds, 2018). « Oui, faute d’écoute et par peur de la stigmatisation, certaines de nos sœurs, mères et filles se tournent vers des pratiques dangereuses, devenant ainsi de nouvelles statistiques tragiques. Nous saluons une fois de plus la volonté politique de nos dirigeants, notamment le chef de l'État, qui a pris le décret N° 2023-151 du 19 avril 2023 encadrant la pratique de l’Ivg », a souligné Nafissate Hounkpatin, présidente de l'Ong Iléwa. 

Il devient impératif d’aller à la rencontre des jeunes et des communautés pour favoriser ce dialogue sur la santé sexuelle et reproductive. La Jias sera marquée par une journée récréative, un ciné-débat et un flashmob thématique sur les Dssr. « Nous veillerons à ce que, jusqu’au dernier kilomètre, les communautés soient informées sur la santé sexuelle et reproductive. Nous agissons dans le but de réduire les décès maternels évitables», a ajouté Raphaël Totongnon. 

Le gynécologue note que le nouveau cadre légal sur la santé sexuelle et reproductive a des effets perceptibles en matière de réduction des décès liés aux avortements clandestins. « De manière générale, nous constatons que les établissements de santé reçoivent de moins en moins de cas de complications liées aux avortements clandestins. Les prochaines données officielles viendront sans doute confirmer cette lueur d’espoir », a-t-il conclu■