La Nation Bénin...
En
prélude à la Journée internationale du droit à l’avortement sécurisé (Jias),
célébrée le 28 septembre, le Réseau des journalistes spécialisés sur les droits
en santé sexuelle et reproductive (Rj-Dssr) et d’autres organisations ont fait
une déclaration à la presse ce lundi 23 septembre. Ils annoncent le lancement
d’une campagne de sensibilisation pour éradiquer les avortements clandestins.
L’avortement
clandestin est un fléau persistant contre lequel, journalistes et organisations
de la société civile se mobilisent, à travers la campagne Doxami. « Venez,
parlons-en. Ce ne seront plus des discussions isolées entre élèves ou
apprenties, qui mènent souvent à des choix dangereux. Doxami, c’est un dialogue
ouvert et inclusif autour de la santé sexuelle et reproductive », explique Dr
Raphaël Totongnon, membre du Collège national des gynécologues et obstétriciens
du Bénin (Cngob). Cette campagne d’information veut promouvoir un dialogue
constructif autour de la loi N° 2021-12 modifiant et complétant la loi N°
2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et reproductive au Bénin.
L’enjeu
est de réduire les décès liés aux avortements clandestins, qui représentent
environ 15 % des décès au Bénin, selon l’Enquête Démographique et de Santé
(Eds, 2018). « Oui, faute d’écoute et par peur de la stigmatisation, certaines
de nos sœurs, mères et filles se tournent vers des pratiques dangereuses,
devenant ainsi de nouvelles statistiques tragiques. Nous saluons une fois de
plus la volonté politique de nos dirigeants, notamment le chef de l'État, qui a
pris le décret N° 2023-151 du 19 avril 2023 encadrant la pratique de l’Ivg », a
souligné Nafissate Hounkpatin, présidente de l'Ong Iléwa.
Il
devient impératif d’aller à la rencontre des jeunes et des communautés pour
favoriser ce dialogue sur la santé sexuelle et reproductive. La Jias sera
marquée par une journée récréative, un ciné-débat et un flashmob thématique sur
les Dssr. « Nous veillerons à ce que, jusqu’au dernier kilomètre, les
communautés soient informées sur la santé sexuelle et reproductive. Nous
agissons dans le but de réduire les décès maternels évitables», a ajouté
Raphaël Totongnon.
Le
gynécologue note que le nouveau cadre légal sur la santé sexuelle et
reproductive a des effets perceptibles en matière de réduction des décès liés
aux avortements clandestins. « De manière générale, nous constatons que les
établissements de santé reçoivent de moins en moins de cas de complications
liées aux avortements clandestins. Les prochaines données officielles viendront
sans doute confirmer cette lueur d’espoir », a-t-il conclu■