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Burn-out ou épuisement profond: Les astuces pour prévenir, guérir et rebondir

Société
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Épuisement physique, mental et émotionnel, le burn-out touche de plus en plus de travailleurs, souvent piégés par des rythmes effrénés et des exigences démesurées. Dans cet entretien, Rébecca Alice Dahou, coach en performance, gestion du temps et productivité, décrypte les origines de ce mal insidieux et propose des pistes concrètes pour le prévenir et s’en sortir.

Par   Lhys DEGLA, le 30 janv. 2025 à 08h00 Durée 2 min.
#burn-out #santé physique, mental et émotionnel

Le burn-out se distingue d’un simple état de fatigue ou de stress passager. Selon Rébecca Alice Dahou, il s’agit d’un épuisement profond, physique, mental et émotionnel, provoqué par un stress chronique dans le cadre professionnel. «Contrairement à une fatigue temporaire, le burn-out s’installe durablement et s’accompagne d’un sentiment de désengagement, d’inefficacité et de perte de sens dans le travail», précise-t-elle. Le burn-out trouve ses racines dans plusieurs facteurs souvent présents en milieu professionnel. Parmi eux, la surcharge de travail, le manque de reconnaissance, l’absence de contrôle sur ses tâches ou encore les conflits de valeurs. «Lorsque les objectifs personnels ne s’alignent plus avec ceux de l’entreprise, le risque de burn-out augmente», note la spécialiste. Certaines professions sont plus à risque, notamment celles exposées à une forte pression émotionnelle, à l’instar des soignants, des enseignants ou des travailleurs du service client. «Les environnements compétitifs ou désorganisés constituent aussi un terreau fertile pour ce syndrome», ajoute-t-elle.

Avant d’atteindre un stade avancé, le burn-out envoie plusieurs signaux d’alerte. Une fatigue persistante malgré le repos, des difficultés à se concentrer, une irritabilité accrue ou un détachement émotionnel sont autant de symptômes évocateurs. «On peut aussi observer une baisse de performance accompagnée d’un cynisme croissant envers son travail ou ses collègues», avertit Rébecca Alice Dahou.

Il est essentiel de différencier le burn-out d’autres troubles psychologiques, comme la dépression ou l’anxiété. «Le burn-out est lié spécifiquement au contexte professionnel et à un stress prolongé dans ce cadre. En revanche, la dépression ou l’anxiété peuvent toucher toutes les sphères de la vie et ne sont pas nécessairement associées au travail», précise-t-elle.

Un travail quotidien

La prévention du burn-out repose sur des habitudes saines et un bon équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Pour Rébecca Alice Dahou, quelques stratégies simples peuvent faire toute la différence : «Planifiez des pauses régulières, apprenez à dire non et à déléguer, et fixez des limites claires entre vos responsabilités professionnelles et personnelles. Il est également important de pratiquer des activités qui permettent de se ressourcer, comme le sport, la méditation ou simplement des loisirs relaxants».

Lorsqu’une personne est déjà en situation de burn-out, la première étape essentielle est de reconnaître le problème et de demander de l’aide. «Beaucoup de personnes essaient de continuer malgré tout, ce qui aggrave leur état», souligne-t-elle. Un congé ou une diminution de la charge de travail est souvent nécessaire pour amorcer le processus de guérison. «La thérapie, qu’elle soit psychologique ou en coaching, peut aider à réaligner ses priorités et à retrouver un équilibre», ajoute-t-elle. Les approches alternatives, comme l’art-thérapie ou la méditation, peuvent également jouer un rôle dans la récupération. “Ces techniques permettent de relâcher la pression, de reconstruire son énergie et de reprendre confiance en soi, mais elles doivent être intégrées dans une prise en charge globale et adaptée à chaque individu,” précise Rébecca Alice Dahou. Dans ce processus de guérison, le soutien familial et social est un facteur clé. «Une écoute bienveillante de la part des proches aide à alléger le poids émotionnel et à se sentir moins isolé», insiste-t-elle. Ce filet de sécurité permet souvent de mieux affronter les étapes nécessaires à la reconstruction.

Le rôle des employeurs

Les employeurs ont un rôle crucial à jouer dans la prévention du burn-out. «Ils doivent instaurer une culture d’entreprise basée sur la bienveillance et la reconnaissance. Cela peut passer par des formations sur la gestion du stress et du temps, mais aussi par des pratiques simples comme des plages horaires sans e-mails ou des encouragements à prendre des pauses régulières», explique-t-elle. Promouvoir un équilibre sain entre travail et vie personnelle est également essentiel pour maintenir des équipes performantes et épanouies.

Pour les individus souhaitant retrouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, la spécialiste conseille de fixer des limites claires : «Évitez de travailler en dehors des heures prévues, déconnectez-vous des écrans lors des repas ou avant de dormir, et consacrez du temps à des activités hors ligne. Il s’agit de retrouver du temps pour soi et de réapprendre à écouter ses besoins».

Enfin, pour approfondir le sujet, Rébecca Alice Dahou recommande des ressources telles que Burnout : le syndrome d’épuisement professionnel de Marie Pezé ou encore des ateliers pratiques sur la gestion du stress. «Le burn-out n’est pas une fatalité. Avec les bonnes stratégies et un accompagnement adapté, il est possible de s’en sortir et de rebondir», conclut-elle.

Prévenir et guérir le burn-out nécessite une prise de conscience individuelle et collective. Rébecca Alice Dahou rappelle l’importance de mettre en place des stratégies concrètes, tout en appelant les employeurs à jouer un rôle clé pour limiter les risques. Un message qui résonne dans un monde du travail de plus en plus exigeant.