La Nation Bénin...
Mécontents du calendrier des examens, les étudiants de l’Ecole des sciences et techniques du bâtiment et de la route (ESTBR) entité du Centre universitaire d’Abomey, l'ont bruyamment manifesté dans la matinée d’hier jeudi 15 janvier. Très tôt à l’aube, ils se sont mobilisés dans l’enceinte de l’établissement en bloquant toutes les issues avant d’allumer le feu.
L’ambiance qui a régné hier matin sur le site l’ESTBR était inhabituelle. La surprise, l’étonnement et l’inquiétude étaient bien perceptibles sur les visages. La situation était telle que les éléments de la Gendarmerie s’étaient déployés sur les lieux pour sécuriser l’essentiel et assister les autorités académiques menacées.
En effet, les étudiants ont bloqué tôt le matin toutes les portes avec un mélange de colle super-glue et du sable, puis ils ont disposé des tas de pneus aux entrées avant d'y mettre le feu. Face à un tel acte, les responsables académiques n’en reviennent pas de savoir que des étudiants contestent le calendrier des examens et en proposent un autre sous le prétexte qu’ils n’ont pas eu le temps nécessaire pour étudier.
Depuis le 4 décembre 2014, en effet, le calendrier des examens programmés a été rendu public pour démarrer le 5 janvier du retour des congés pour les fêtes de fin d'année. Mais à la reprise des activités le 5 janvier dernier, les étudiants se sont entendus pour ne pas venir composer. Raison avancée: les fêtes qui ne leur auraient pas donné le temps d’étudier. Ainsi, ont-ils exigé aux responsables de l’école de reporter les compositions à une date ultérieure.
Selon El Awal Mohamed Yékini, responsable des étudiants, ce mouvement vise à réclamer une semaine supplémentaire pour pouvoir composer dans de bonnes conditions. Car, dit-il, le calendrier tel qu’il se présente, ne permet pas aux étudiants de bien rendre ce qu’ils ont appris durant des mois.
Rencontré sur les lieux hier, le directeur de l’école ESTBR, le professeur Edmond Adjovi s’étonne de cette exigence des étudiants. Il soutient que nulle part, ce ne sont pas les étudiants qui fixent la date des examens. Il indique leur avoir servi en son temps que ce n’est pas possible et que l’école est tenue par un calendrier académique strict. D’ailleurs, ajoute-t-il, des contrôles continus ont été déjà faits dans les matières en question. Selon lui, les étudiants sont donc déjà préparés à cet effet, il ne leur reste qu’à faire un petit effort supplémentaire. Mais ceux-ci ont choisi de boycotter les examens et se sont plutôt organisés pour mettre le feu aux infrastructures universitaires.
Pour le directeur Edmond Adjovi et le recteur Norbert Awannou, c’est clair qu’on est ici dans une école professionnelle où les règles académiques sont strictes. Et dans le cas d’espèce, la sanction ne fait l’objet d’aucun doute. L’étudiant qui n’a pas composé a zéro comme note. Il n’y a pas à transiger là-dessus. Ils sont libres de ne pas composer, mais ils n’ont pas le droit de mettre le feu aux bâtiments de l’école, concluent les deux responsables.