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Colloque international de philosophie: La problématique de l’être humain dans l’Afrique au menu

Société
Par   Didier Pascal DOGUE, le 01 déc. 2017 à 06h38

Le Centre africain des hautes études (Cahe) de l’Université d’Abomey-Calavi dirigé par le professeur Paulin Hountondji organise du 29 novembre au 1er décembre un colloque international à Cotonou. La rencontre ouverte par Bienvenu Koudjo, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, se tient en prélude au vingt-quatrième congrès mondial de philosophie qui se tiendra en août 2018 à Beijing en Chine.

« Etre humain dans l’Afrique d’aujourd’hui, being human in today’Africa ». C’est le thème autour duquel sont axées les réflexions du colloque international qu’organise le Centre africain des hautes études dirigé par le professeur Paulin Hountondji. La rencontre de Cotonou a l’ambition de préparer le vingt-quatrième congrès mondial de philosophie de Beijing en Chine, a déclaré le professeur Paulin Hountondji. La rencontre mondiale se tient tous les cinq ans sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et de la Fédération internationale des sociétés de philosophie qui parraine ledit colloque.
Adama Samasseko, président de la Conférence mondiale des humanités, a félicité ses amis résolument engagés dans la lutte pour humaniser un monde où mille menaces et mille promesses leur font tourner les méninges. Cela, le temps d’une rencontre dont le thème recouvre une résonnance particulière. Les importantes questions qui traversent et bousculent notre temps sont examinées par des chercheurs et il est heureux que 2017 ait été marquée par des convergences fortes consacrées à la problématisation de la place et du rôle de l’être humain dans les processus de transformation sociale. Ainsi la conférence mondiale des humanités et son processus préparatoire se sont-ils attachés à examiner les défis sur une planète en bouillonnement, sur la base de six thématiques : identité, diversité culturelle, relations interculturelles, frontières et migration, patrimoine-histoire-mémoire et politique et les humanités dans un monde qui change à l’ère du numérique.
Rappelant le thème de l’Assemblée générale de l’Onu tenue en septembre 2017 sur « Priorité à l’être humain, paix et vie décente sur une planète préservée », le président de la Conférence mondiale des humanités estime que les participants sont là pour questionner nos valeurs sociétales africaines et la place centrale accordée à l’être humain. La recherche permanente de rapports non conflictuels, apaisés, pour un consensus avec les autres et l’environnement doit être au centre des préoccupations. Etre humain dans l’Afrique d’aujourd’hui implique, selon lui, que «nous revenions à nos fondamentaux pour concevoir et mettre en œuvre un autre projet de société.»

Le bon sens

Il est urgent de désamorcer les menaces, les angoisses et les conflits dont la violence se passe de commentaire. Les philosophes constituent la porte de sagesse et doivent donner les moyens de retrouver du sens.
Ce que consent le vice-recteur honoraire de l’Agence universitaire de la Francophonie (Auf), Aloyse Raymond N’Diaye, pour qui le thème du colloque correspond à la vocation première de l’Auf qui vise à faire en sorte qu’il y ait plus d’humanité dans les pays et universités en Afrique, contribuer au développement et à la solidarité entre les chercheurs.
Pour Bienvenu Koudjo, le sujet du colloque est fédérateur et d’actualité. Concilier la densité et la diversité culturelle qui caractérisent l’Afrique. Pour autant, fait-il observer, « Nous n’avons pas progressé dans la quête de l’humain ». Il a demandé aux participants de confronter leurs expériences pour progresser dans la quête et la célébration de l’humain face à la montée en puissance de l’intégrisme et à l’exacerbation des conflits qu’il entraîne. Ce qui n’est pas l’apanage de l’Afrique, relève le directeur de cabinet. Loin s’en faut ! L’Afrique est solidaire et fraternelle et il faut que la présence de l’agent de santé rassure au lieu d’effrayer, que l’enseignant conduise effectivement l’apprenant au savoir et que la pression anthropique sur le milieu de vie cesse ou diminue, propose-t-il, entre autres. « Les populations ont confiance que vos réflexions y contribueront », espère Bienvenu Koudjo, conviant les chercheurs et autres philosophes à de fécondes réflexions.