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Communications électroniques au Bénin: Arcep-Bénin encadre les tarifs des services

Société
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 30 nov. 2018 à 03h07

De nouveaux tarifs des services de communications électroniques fournis par les opérateurs mobiles entreront bientôt en vigueur au Bénin. Des prix planchers et des prix plafonds fixés à travers une proposition d’encadrement tarifaire ont été rendus publics, ce jeudi 29 novembre à Cotonou, par l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin).

La seconde de communication (voix) coûtera bientôt entre 0,4 et 1 F Cfa, soit 24 F Cfa au minimum et 60 F Cfa au maximum la minute, suivant l’option libre ou le forfait activé au Bénin. Le coût du mégaoctet (Mo) variera entre 1,2 F à 3,1 F Cfa suivant les forfaits, soit entre 1200 F et 3100 F Cfa le gigaoctet (Go). Le prix d’un message SMS est fixé entre 2 F et 5 F Cfa. Il s’agit des tarifs toutes taxes comprises (Ttc).
Ainsi se présente la nouvelle proposition d’encadrement tarifaire faite par l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin) par décision n°2018-266/ARCEP/PT/SE/DAJRC/DRI/DMP/GU en date du 19 novembre dernier et rendue publique, ce jeudi 29 novembre à Cotonou.
La segmentation des offres indique que les forfaits compris entre 0 et 500 F Cfa auront une validité entre 1 et 7 jours ; ceux de la tranche de 500 à 1000 F Cfa seront valides entre 2 et 7 jours ; les forfaits de 1000 à 2500 F Cfa auront une validité entre 7 et 30 jours. Les forfaits d’un montant supérieur à 2500 F Cfa auront une validité d’un mois au moins.
Selon le secrétaire exécutif de l’Arcep-Bénin, Hervé C. Guèdègbé, cette décision vise à « mettre en adéquation les modalités de fournitures des services de communications électroniques avec les nouveaux usages et les besoins des consommateurs ; à assurer la pérennisation du marché en vue de son maintien pour la consommation durable des services des communications électroniques, notamment la fourniture des services de qualité aux consommateurs ». Il s’agit également d’atteindre les objectifs fondamentaux de la régulation à travers la réalisation d’un équilibre pour toutes les parties prenantes du secteur des télécommunications : opérateurs, consommateurs et gouvernement, ajoute-t-il.
Se faisant plus précis, Hervé Guèdègbé rappelle que depuis décembre 2017 deux opérateurs dominents sur les marchés des communications électroniques mobiles (contre cinq il y a quelques années). Cette situation est favorable à la pratique de tarifs d’éviction pouvant entraîner une concurrence déloyale et ne garantissant pas la pérennisation du marché et la sauvegarde des intérêts des consommateurs.

Vigilance !

La segmentation des services de communications électroniques pratiquée jusque-là n’est pas adaptée aux besoins et nouveaux usages des populations et engendre de nombreuses plaintes des consommateurs relatives à la jouissance des avantages commerciaux proposés (forfaits et bonus contraignants et peu fiables), indique le secrétaire exécutif de l’Arcep-Bénin. « Nous voulons désormais la vérité des prix pour que le consommateur n’ait pas l’impression d’acheter moins cher alors qu’il est grugé », insiste-t-il.
Le président de l’Association des consommateurs des technologies de l’information et de la communication (Actic), Robin Accrombessi, se réjouit, pour sa part, de l’encadrement des tarifs proposé. Il rappelle que la hausse récente des coûts de communication a créé beaucoup de tumultes, ce qui a amené le gouvernement à rapporter sa décision et laisser la structure en charge de la règlementation du secteur s’en occuper. « Cet encadrement nous permettra de jouir des temps normatifs de communication par rapport aux durées contractuelles. On n’aura plus des forfaits contraignants de 0 h à 18 h puis de 23 h à 0 h, après déconnection entre 18 h et 23 h. On pourrait a priori se dire qu’il y aura une légère hausse lorsque les nouveaux tarifs seront fixés. Mais en termes de durée, de transparence des forfaits et des bonus, les abus et les contraintes seront corrigés », analyse-t-il.
Il revient aux associations de consommateurs non seulement de convaincre les opérateurs GSM d’adopter les bornes minimales fixées pour le bonheur de leurs clients, mais aussi d’exiger la qualité des services proposés et la transparence dans le système de facturation.