La Nation Bénin...
Le
Bénin accueille pour la troisième fois, du 19 au 21 mai, la Conférence mondiale
dédiée à la filière karité. Experts, producteurs, institutions et partenaires échangent
autour d’un objectif commun : bâtir un commerce équitable, durable et inclusif,
où les femmes, véritables piliers de cette chaîne de valeur, occupent une place
centrale.
Le
hall du palais des Congrès de Cotonou s’est transformé en vitrine vivante du
génie africain autour du « beurre d’or ». Beurre comestible, savons artisanaux,
huiles à lèvres, pommades, shampoings et autres produits cosmétiques naturels
issus du Vitellaria paradoxa (Karité) y sont exposés avec soin. Cette foire,
véritable ode à l’arbre de vie, attire visiteurs et experts venus de plusieurs
pays, fascinés par la richesse et la valeur ajoutée de cette ressource
endogène. Une effervescence qui accompagne la Conférence mondiale du karité
2025 ouverte ce lundi 19 mai.
Procédant
au lancement des travaux, la ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya
Alimatou Assouman, a salué la fidélité de l’Alliance globale Karité (Agk) qui
choisit le Bénin pour la troisième fois, après 2012 et 2017. Ce choix témoigne,
selon elle, de « la reconnaissance du rôle moteur que joue notre pays dans le
développement de la filière karité sur le continent africain ».
Placée sous le thème « L’avenir du karité : créer un commerce gagnant-gagnant », cette édition appelle à un changement de paradigme. Il s’agit d’assurer une redistribution plus équitable des revenus au sein de la chaîne de valeur, tout en promouvant la transformation locale, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale.
Un avenir à construire ensemble
Représentant
le ministre de l’Agriculture, Didier Agonyissa a mis en lumière le rôle
stratégique du karité dans la politique agricole du Bénin. Il a insisté sur la
nécessité de structurer davantage la filière, de moderniser les chaînes de
valeur et d’améliorer la qualité des produits, tout en intégrant davantage les
femmes rurales.
De
son côté, la présidente de l’Alliance globale du karité, Mme Mamatou Djaffo,
elle-même ancienne collectrice, a plaidé pour une reconnaissance accrue du rôle
des femmes, actrices centrales de la filière. Elle a lancé un appel à l’action
à travers l’initiative Action pour les parcs à karité, qui vise à replanter et
préserver les arbres, face à leur disparition progressive.
Même son de cloche chez Gilles Roger Adamon, président de l’Interprofession Karité Bénin (Ikb), qui a exhorté à renforcer la transformation locale, l’innovation et l’inclusivité. « La Conférence est surtout la vôtre », a-t-il lancé aux femmes collectrices, les invitant à être « au cœur des décisions qui concernent notre avenir à tous ».
Des soutiens concrets sur le terrain
Parmi
les partenaires techniques présents, la Fondation Mastercard, représentée par
Gottfried Odamtten-Sowah, a partagé les résultats du programme Shea Business
Empowerment (Sbep) mis en œuvre au Ghana. Grâce à ce dispositif, des centaines
de jeunes femmes ont accédé à la formation, au financement et aux marchés,
transformant leurs activités en entreprises viables.
L’ambassadrice
de Belgique près le Bénin, Sandrine Platteau, a salué l’engagement des femmes
rurales et rappelé l’appui de la coopération belge à travers le Programme
d’Appui à l’entrepreneuriat féminin artisanal (Paefa), mis en œuvre avec
l’Agence de développement des petites et moyennes Entreprises (Adpme) et l’agence
de coopération belge Apefe. « Nous espérons que cette conférence permettra
réellement de créer un commerce gagnant-gagnant pour ce noble produit»,
a-t-elle déclaré, appelant à concilier valorisation économique et protection de
la planète.
Outre les hommages rendus aux collectrices et transformatrices, la Conférence mondiale du karité 2025 s’impose comme une plateforme d’échanges stratégiques portée par une ambition commune, celle de faire du karité un levier de développement social, économique et environnemental durable.