La Nation Bénin...
Cotonou a abrité les 14 et 15 novembre, une réunion régionale sur la lutte contre la traite des êtres humains et l’exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Initiative de l’Interpol, le projet vise à assister les pays concernés dans ce combat.
La problématique de la traite des êtres humains et de l’exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest et au Sahel était au cœur de la rencontre régionale initiée dans ce cadre à Cotonou. La réunion consacre la formation d’un réseau solide et efficace en faveur de la lutte contre ces fléaux.
C’est une initiative de l’Interpol qui se focalise sur deux objectifs : renforcer les capacités des agents chargés de l’application de la loi à lutter efficacement contre la traite des personnes et apporter un appui opérationnel aux pays membres afin de démanteler des réseaux criminels qui opèrent dans le domaine de la criminalité.
Pour Innocentia Akpovo Monteiro, coordonnatrice du projet d’Interpol sur la lutte contre la traite des personnes au Sahel, le phénomène ronge l’humanité et viole gravement la dignité de la personne humaine.
« La traite des êtres humains est un crime qui touche directement la personne humaine, l’individu dans sa dignité. Ce crime aux contours multiples a des liens directs ou indirects avec d’autres formes de la criminalité transnationale organisées comme le trafic des migrants, le blanchiment d’argent, le trafic de la drogue, le trafic des armes », insiste-t-elle.
Elle explique que l’Afrique de l’Ouest, en particulier la région du Sahel est connue comme étant une région à la fois d’origine et de transit des migrants et des victimes de la traite à destination de l’Europe, des pays du Golfe. Autant de raisons qui confortent la position d’Interpol qui entend installer des dispositifs de veille contre le phénomène à travers les volets prévention, protection, répression et partenariat.
Entre autres outils entrant dans le cadre de la lutte contre le fléau, Innocentia Akpovo Monteiro souligne l’opération ‘’Epervier’’, conduite « au Mali, Niger, Mauritanie, Sénégal et au Tchad, dont la mise en œuvre a permis de secourir et d’assister plus de 400 personnes (adultes comme mineurs des deux sexes) et d’interpeller environ 23 trafiquants suspects ».
Pour le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, le choix de Cotonou pour abriter cette rencontre se trouve fondé. « Au cours des cinq dernières années, le Bénin a été un pays ouvert à la traite des femmes, des enfants et des hommes. Il est à la fois un pays d’origine de transit et de destination de la traite », relève-t-il. Il souligne que le phénomène est si préoccupant que « le département d’Etat des Etats-Unis dans son rapport sur la traite des personnes, éditions 2015 et 2016 l’a classé dans la catégorie des pays qui ne se conforment pas entièrement aux normes minimales pour l’élimination du phénomène sur son sol ».
Au terme de la réunion, les participants provenant de quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont formulé différentes recommandations à l’endroit des acteurs intervenant dans la lutte. Ils suggèrent aux organisations internationales d’appuyer les actions des différents acteurs en vue d’un bon rendement, de fédérer les actions des organisations internationales elles-mêmes dans le domaine de la lutte contre la traite des êtres humains. Ils invitent par ailleurs les pays membres n’ayant pas de législations relatives à la lutte contre la traite des êtres humains à s’en doter. Ils souhaitent également la mise en place d’un mécanisme opérationnel de suivi-évaluation dans ce cadre, l’organisation et l'intensification des campagnes de sensibilisation dans les langues locales des différents pays?