La Nation Bénin...
La Zone de libre-échange continentale (Zlec) annoncée, depuis janvier 2012 est devenue une réalité en Afrique. Elle a été lancée, ce mercredi 21 mars à Kigali au Rwanda, au cours d’une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Mais le Nigeria, dans un communiqué de presse en date du dimanche dernier déjà, a annoncé la suspension de sa participation à la signature de l’accord portant création de cette zone.
Le Nigeria suspend sa participation à l’accord de libre échange de l’Union africaine (Ua). C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence du Nigeria, rendu public dimanche dernier, quelques jours avant la réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Ua. Selon le communiqué, le président nigérian Muhammadu Buhari ne devrait pas assister au sommet extraordinaire de l’Ua à Kigali, où devrait être signé l’accord sur la zone de libre échange continentale (Zlec), ce mercredi 21 mars.
Selon le communiqué, « Le président nigérian ne fera plus le déplacement de Kigali pour cet événement parce que certains acteurs nigérians ont fait savoir qu'ils n'ont pas été consultés ». Ces acteurs ont quelques réticences quant aux conditions de ce traité. Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs syndicats du pays rejettent l’accord, dont l’une des implications directes résulterait en une plus grande ouverture du marché nigérian, au reste du continent. La décision de suspension de la présidence du Nigeria selon le communiqué, devrait permettre de « donner plus de temps pour les consultations ».
Le retrait du Nigeria qui représente l’une des deux plus grandes économies du continent, avec un marché potentiel de plus de 190 millions d’individus, porterait un coup dur au projet, dont la décision de lancement avait été prise depuis 2012.
La Zone de libre échanges continentale vise à réunir les 54 Etats d’Afrique, à travers leurs organisations sous-régionales, afin de réaliser la plus grande intégration commerciale africaine.
Selon un communiqué de la réunion des ministres du commerce de l’Ua tenue à Kigali les 8 et 9 mars derniers, cette zone doit raccorder la zone tripartite de libre-échange. Une zone qui doit inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (Cae), la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union du Maghreb arabe (Uma) et la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens.
Inscrite dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la Zlec veut supprimer les barrières douanières entre les Etats africains. Toutefois, le projet laissera libre cours à chaque pays d’appliquer sa politique commerciale. Cette décision a pour principal objectif de doubler le commerce intra-africain. Ce qui, à terme, devrait générer un bénéfice annuel d’environ 35 milliards de dollars d’ici à 2021. La Zlec s’étendra sur un marché africain de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (Pib) de 2500 milliards de dollars dans l’ensemble des 54 Etats membres de l’Ua.