La Nation Bénin...
L’accusé Firmin Akouesson a été reconnu
coupable, ce lundi 5 février, de viol sur une fillette de huit ans au moment
des faits en 2019 et condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Ce dossier est
le premier inscrit au rôle de la première session criminelle de la Chambre des
infractions commises à raison du sexe des personnes et protection de la femme
de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet)
au titre de l’année judiciaire 2023-2024.
Poursuivi et inculpé du crime de viol sur
mineure de moins de 13 ans, Firmin Akouesson été condamné à 30 ans de réclusion
criminelle par la Cour de répression des infractions économiques et du
terrorisme (Criet). L’accusé reste en prison jusqu’en mai 2049 si entretemps il
n’a pas relevé appel qui infirme éventuellement la décision de sa condamnation
prononcée, ce lundi 5 février. Ce dossier est le premier inscrit au rôle de la
première session criminelle de la Chambre des infractions commises à raison du
sexe des personnes et protection de la femme de la Criet au titre de l’année
judiciaire 2023-2024.
La cour, dans son verdict, a suivi les
réquisitions du ministère public représenté par le procureur spécial près la
Criet, Mario Mètonou. Ce dernier a proposé à la cour de déclarer Firmin
Akouesson coupable de viol sur mineure de moins de 13 ans et de le condamner à
30 ans de réclusion criminelle. Le procureur spécial de la Criet a trouvé grave
ce crime de viol qu’a subi la victime âgée d’à peine huit ans. Le cas de la
fillette vient grossir les rangs de ces 120 millions d’enfants victimes
d’agressions et violences sexuelles dans le monde, selon les données fournies
par l’Organisation des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), a condamné Mario
Mètonou. «A 8 ans on a l’innocence pour alliée, l’enchantement comme promesse !
A 8 ans on croit en la beauté des choses, en la bonté des hommes ! A 8 ans on a
la vie devant soi, radieuse, pleine de promesses, on a des rêves plein la tête
», a ajouté le ministère public. Mario Mètonou fera remarquer à la cour que
tout ce monde des merveilles s’est arrêté pour la victime cette funeste nuit du
7 mai 2019.
Depuis ce viol, l’élève brillante qu’a été la
fillette ne l’est plus. Elle multiplie les échecs scolaires depuis lors.
«L’innocence envolée, le corps souillé, l’esprit saccagé ! Qui pourra recoller
les morceaux, qui pour reconstruire, qui pour faire revivre les rêves d’enfant,
qui pour faire renaître la foi en l’humanité ? », s’est demandé le procureur
spécial près la Criet. Mario Mètonou trouve que seule la cour de céans pourra
rendre justice à la fillette. « Rendez justice. Je ne nous demande pas de vous venger
au nom de vos propres filles ou au nom de toutes les filles du monde, mais de
rendre justice. Rendez justice pour qu’au-delà de la froideur de cette salle
d’audience, le message rassurant parvienne à l’oreille de toutes les victimes
de violences sexuelles sur les mineurs : la République ne vous oublie pas !
Rendez sa dignité à cette enfant ! », a requis le patron du parquet spécial de
la Criet.
Punir sans ménagement
Depuis l’enquête préliminaire jusqu’à
l’audience de ce lundi, l’accusé n’a pas reconnu les faits mis à sa charge. Il
dit n’avoir jamais touché la fillette avant que la mère ne la retrouve. Mais
criblé de questions par la cour avec les examens médicaux à l’appui, Firmin
Akouesson finira par passer aux aveux. L’accusé dit avoir choisi durablement,
au départ, la dénégation systématique comme ligne de défense au regard du fait
qu’il avait honte de son acte. Il dit avoir agi sous le coup de l’ivresse. Me
Hugo Koukpolou, avocat de l’accusé, a plaidé la clémence de la cour. Il a
demandé pardon à la cour parce que son client serait en l’état d’ébriété et
donc n’était pas lucide d’esprit lors de la commission de l’infraction. Mieux,
Me Hugo Koukpolou invite la cour à ne pas suivre les réquisitions du ministère
public qu’il estime trop sévères. La condamnation à 30 ans de réclusion
criminelle équivaut à la peine de mort heureusement abolie au Bénin, a plaidé
le conseil pour tenter de convaincre la cour à ne pas avoir la main trop lourde
contre son client.
Mais à l’arrivée, la cour a condamné, au plan
pénal, l’accusé à la peine de 30 ans de réclusion criminelle. Au plan civil,
elle a condamné Firmin Akouesson à verser 500 mille F Cfa à titre de
dommages-intérêts à la victime présente à l’audience accompagnée de sa mère. En
outre, la cour a condamné l’accusé à payer le franc symbolique à l’Institut
national de la Femme (Inf) qui s’est constitué également partie civile.
Les faits
L’inculpé Firmin Akouesson, alias Doté est un
ami du père de la fillette. Dans la nuit du mardi 7 mai 2019, aux environs de
20 heures, l’inculpé est venu absenter son ami et a profité de l’occasion pour
demander à la fillette de l’accompagner chercher des feuilles. Connaissant
l’inculpé comme étant un ami à son père, elle l’a suivi naïvement. Sur le
trajet, Firmin Akouesson, alias Doté l’a conduite sur une parcelle inoccupée où
étaient entreposées des briques. Il a d’abord pris le soin de déshabiller sa
victime avant de faire de même. Ensuite, il s’est couché sur la fille et a
introduit son sexe dans le sien. C’est pendant qu’il commettait son forfait
qu’il a été surpris par la mère de la victime qui, entre temps, avait constaté
l’absence de sa fille et s’était mise à sa recherche. Conduite à l’hôpital, il
ressort du rapport médical que la victime s’est plainte de douleurs vulvaires.
En outre, il a été constaté par le médecin, la présence de traces de sang, une
défloration récente ainsi que deux déchirures hyménales récentes au niveau du
vagin de la fillette. Firmin Akouesson, alias Doté sera poursuivi et inculpé
des faits de viol sur mineure de moins de 13 ans; crime prévu et puni par les
articles 345 alinéa 2 du code de l’enfant et 553 alinéas 1 et 4 du code pénal.
Il a été placé sous mandat de dépôt le 23 mai 2019.