La Nation Bénin...
Inculpés pour des faits de
viol sur mineure de moins de 13 ans, Victorin Bonou et le Togolais Emmanuel
Amèdomè sont désormais libres de leurs mouvements après leur jugement par la
Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le
premier a été condamné à un temps déjà passé en détention provisoire et le
second acquitté au bénéfice du doute.
Les variations des
déclarations de la victime ont été profitables aux accusés Victorin Bonou, 23
ans et tailleur, et Emmanuel Amèdomè, alias le Togolais âgé de 22 ans et maitre
maçon de profession. Les deux inculpés poursuivis pour viol sur mineure de moins
de 13 ans, retrouvent le sourire. La Cour de répression des infractions
économiques et du terrorisme (Criet), statuant à huis clos en matière
criminelle et en premier ressort, sur des infractions commises à raison du sexe
des personnes et protection de la femme, a vidé leur dossier. L’on retient que
l’inconstance de la victime, alors âgée de 10 ans au moment des faits en
juillet 2021, n’a pas permis à la cour de frapper fort. Tantôt elle dit que les
deux lui ont fait des attouchements, des jours différents, tantôt elle déclare
avoir été pénétré sexuellement. L’examen médical a révélé une défloration
partielle de l’hymen de la fillette.
Me Alexandrine Saïzonou
Bédié, avocate constituée pour défendre les intérêts de la victime ainsi que
ceux de l’Institut national de la Femme (Inf), tous deux parties civiles, a
déploré cette variation des propos de la victime. Toutefois, elle a invité la
cour à condamner sévèrement pour leurs actes les deux accusés qui sont des co
locataires dans la maison voisine à celle de la victime.
Le ministère public
représenté par Karamatou Sanni, 4e substitut du procureur spécial près la
Criet, a requis 10 ans de réclusion criminelle contre les deux inculpés. Et au
plan civil, trois millions F Cfa au titre des dommages-intérêts pour la victime
et le franc symbolique à l’Inf.
Me Maximin Pognon, commis
d’office pour défendre les accusés, a plaidé l’acquittement de ses clients.
Car, il y a un doute sérieux au regard de la variation des déclarations de la
fille.
Dans son verdict, la cour
disqualifie les faits de viol sur mineure de moins de 13 ans et les requalifie
en atteinte sexuelle. Elle condamne Victorin Bonou à 30 mois d’emprisonnement
ferme et à 500 mille F Cfa de dommages-intérêts au profit de la victime. Il
devra payer le franc symbolique à l’Inf pour toutes causes de préjudices
confondus subis. Incarcéré le 29 juillet 2021, Victorin Bonou rentre chez lui
pour avoir déjà passé ce temps de condamnation en détention provisoire. Quant à
Emmanuel Amèdomè, alias le Togolais, la cour l’a acquitté au bénéfice du doute.
Les faits
Courant juillet 2021, la
fillette X âgée de dix ans a fait savoir à ses camarades de classe que deux
personnes de son quartier ont abusé d’elle sexuellement. Cette information est
parvenue à sa maitresse puis à sa mère. Questionnée à propos par sa mère, la
fille a indiqué les nommés Victorin Bonou et Emmanuel Amèdomè. Le premier a
profité de l’absence de ses parents pour s’introduire dans leur chambre et
enfoncé son doigt dans le vagin de la fillette. Le second a fait pareil,
lorsqu’une voisine, couturière, a demandé à la fille d’aller lui remettre un
colis.