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Les grossesses précoces en milieu scolaire constituent un frein à l'essor de la famille et de la communauté. Elles constituent un handicap majeur à la scolarisation des enfants, au développement de la nation et est un facteur d'abaissement du taux de réussite dans les établissements secondaires du Borgou. Pour inverser la tendance, la Fondation Regard d'Amour a échangé, samedi 26 janvier dernier à Bembèrèkè, avec les enseignants de la commune sur le thème; « Abandon scolaire des filles : rôles et responsabilités des enseignants».
La Fondation Regard d’Amour veille à la contribution de tous à la réduction de la déperdition scolaire des filles pour cause de grossesses précoces. A cet effet, elle a organisé, samedi 26 janvier dernier à Bembèrèkè, un atelier à l’intention des enseignants de la commune auxquels se sont ajoutés les responsables d’établissements et conseillers pédagogiques. C’est pour prendre les dispositions nécessaires afin de ralentir la progression du phénomène. Il s’agit également d’envisager les actions à mener pour éradiquer les violences sexuelles en milieu scolaire.
Le projet intitulé «Education des adolescents et jeunes sur la santé sexuelle et de reproduction en milieu scolaire » a été présenté par son assistante, docteur Wilisse Marlène Gandaho. Elle en a profité pour faire connaître davantage la Fondation Regard d'Amour. Avant elle, c’est le coordonnateur du projet, docteur Paul Ayémonna, qui a invité l'assistance à s’impliquer dans la bataille afin que cette rencontre d'échanges soit couronnée de succès.
Au cours de l’atelier, une communication a été présentée par le chef Division planification, suivi, évaluation et statistique à la Direction départementale des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (Ddestfp) du Borgou, Gédéon Lokonhoudé. C’est sur le thème « Abandon scolaire des filles : rôles et responsabilités des enseignants ». Passée la clarification de quelques concepts, il a présenté les causes des violences sexuelles en milieu scolaire et des abandons scolaires. Au nombre de ces causes, il a fustigé le manque de maîtrise de soi, surtout au niveau des jeunes enseignants, l'irresponsabilité, la méconnaissance des textes, l'impunité des auteurs du harcèlement sexuel, la complicité des autorités, etc. Pour les abandons, il a évoqué les échecs scolaires, la mauvaise orientation, le manque de soutien ainsi que les comportements sexuels. Il a aussi mis l’accent sur certains chiffres, lesquels interpellent la conscience de tous. A ce niveau, force est de constater que, tous les jours, une fille est victime du harcèlement sexuel dans la commune de Bembèrèkè, deux tombent enceintes dans le Borgou et 26 abandonnent les cours dans le même département. Il a aussi rappelé les sanctions encourues par les auteurs et complices de violences sexuelles que ce soit en milieu scolaire ou non. A cette occasion, quelques approches de solutions notamment la vulgarisation des textes en vigueur, la sensibilisation des enseignants, élèves et auteurs des violences sexuelles ont également été proposées.
A l'issue des travaux de groupes, plusieurs recommandations ont été formulées. Il s'agit, entre autres, de la mise en place d'un réseau d'enseignants comme des pairs éducateurs. C’est pour sensibiliser sur les causes, les conséquences et les sanctions prévues contre les auteurs et complices des violences sexuelles en milieu scolaire. Ils auront, en outre, à sensibiliser les membres des bureaux d'associations des parents d'élèves et les chefs d'établissement sur les risques qu’ils courent, en protégeant les auteurs de violences sexuelles en milieu scolaire.
Au terme de la séance, il existe des motifs de satisfaction. Désormais, les uns et les autres sont convaincus que, dans un futur très proche, l'abandon scolaire des filles relèvera du passé. Ce sera pour leur épanouissement et un taux de réussite plus conséquent.