La Nation Bénin...

Edito: La dîme !

Société
Par   Paul AMOUSSOU, le 01 févr. 2019 à 07h09

Si l’on en croit bien le cours des choses, au rythme des réformes et de la volonté inébranlable du président Patrice Talon à faire rompre d’avec les mauvaises habitudes et faire prendre un Nouveau départ aux Béninois, il faut croire que les chenapans de la République, pour ainsi dire, n’ont que de sales temps devant eux. En tout cas, les bidouilleurs des feuilles d’impôt n’ont plus de beaux jours devant eux, eux et leurs complices qui avaient la main malheureuse de se sucrer aux dépens des caisses de l’Etat, notamment ces agents frappés de cupidité aiguë, car ils prendraient leurs bagues aux morts, et qui, pour une peccadille à leur profit, se souciaient ainsi comme d’une guigne du mal qu’ils pouvaient faire au Trésor public.

Il va falloir en tout cas, désormais, montrer pattes blanches et noircir sa feuille d’impôt avec les vrais chiffres! Cela n’a rien de prosaïque, avec l’Identifiant fiscal unique qui fait de tout Béninois un contributeur digne de son pays, chacun dans la juste mesure de ce qui lui est imputable.
C’est du moins ce que recèlent les réformes diligentes menées au niveau des services des impôts ainsi que les nouvelles inclinations décidées par l’Exécutif béninois depuis 2016, amenant, voire contraignant tous les contribuables à abouler le pognon qu’ils doivent donner pour le service de la République. Toutes choses qui disposent les citoyens que nous sommes, plus que jamais, à sacrifier à nos devoirs civiques tel que recommandé par l’article 33 de la Constitution. Tous ceux qui ont pris l’habitude de tricher avec le fisc et de s’asseoir sur les Tva qu’ils sont censés reverser au Trésor public, les indélicats, savent à quoi s’en tenir désormais. Car, indélicats ils le sont du fait de leur comportement incivique. Etant entendu que l’on soit voleur ou spéculateur, ou même à voler des bisous aux filles, qu’on n’est pas moins dans le cambriolage.
Que l’on soit Arsène Lupin ou entrepreneur col blanc donc, vient le moment de se faire poisser si l’on a pris goût à ses vilaines habitudes. C’est le cas, de nos jours au Bénin où un vieil adage bien à propos dit : « Tous les jours pour le voleur, un jour pour la victime ». Il est par conséquent indiqué, conformément au leitmotiv d’un Nouveau départ, de filer droit d’avec les déclarations fiscales, pour être quitte avec le fisc, et aux commerçants de faire reddition des Tva par une traçabilité électronique avec laquelle il n’y a plus de possibilité d’organiser des évasions comme par le passé.
Dans la droite ligne de la discipline fiscale ainsi impulsée, il ne serait pas superflu que chacun justifie de ses biens et paye en conséquent la dîme nécessaire pour répondre aux attentes sociales, pour l’édification nationale, l’œuvre de développement. Une telle dynamique aura surtout le chic d’assagir ceux-là qui se persuadent de pouvoir faire fortune par la prévarication, en volant si nécessaire leur corde aux pendus, qu’ils ne pourront plus faire profit du bien mal acquis. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) étant, par ailleurs, une épée de Damoclès assez dissuasive, suffisamment pour convaincre même les indélicats les plus endurcis, ceux qui, le jour de leur enterrement, seront capables de voler les portefeuilles de la famille en deuil ! Il existe, en effet, une passerelle très étroite entre lutte contre crime économique et lutte contre terrorisme, en raison de ce que le premier est grand contributeur du deuxième et vice versa, avec son corollaire de blanchiment d’argent. Pour la sécurité des personnes et pour la sûreté économique, il n’est pas superflu pour les pouvoirs publics de savoir quelle est la nature des biens des uns et des autres et ce qui justifie leur consistance….