La Nation Bénin...
Face à la menace de disparition de la série C
dans les établissements d’enseignement secondaire de la commune de Banikoara,
la mairie n’est pas restée les bras croisés. Elle a opté pour une politique qui
oblige à orienter les meilleurs élèves vers la seule classe de seconde C
ouverte au Ceg 1 Banikoara. Mais, malgré l’originalité que présente cette
démarche, elle n’est pas sans connaître quelques difficultés.
Malgré les efforts du gouvernement, nombreux
sont les apprenants en fin de premier cycle qui continuent d’avoir une
désaffection pour la Série C. La
conséquence, ce sont les faibles effectifs enregistrés au niveau des classes de
seconde, première et terminale de la série, dans les collèges et lycées de
l’enseignement secondaire au Bénin. A Banikoara où les établissements doivent
encore faire face au problème de la pénurie surtout d'enseignants de
Mathématiques, la mairie a décidé de s’impliquer activement. C’est à travers
une politique d’orientation de leurs meilleurs élèves vers la seule classe de
seconde C, qu’elle a fait ouvrir au Ceg 1 Banikoara.
« C’est dans le but de valoriser le capital
humain, que la mairie de Banikoara s’est engagée à faire la promotion de la
série C », a expliqué le maire Bio Sarako Tamou. « Aujourd’hui, ce sont les
détenteurs du Bac C qui bénéficient des meilleures opportunités de formation et
d’emplois. C’est la raison pour laquelle la mairie a fait ouvrir une classe de
Seconde C au Ceg 1 Banikoara, pour accueillir les meilleurs élèves en fin de
premier cycle au niveau de tous les établissements de l’enseignement secondaire
présents sur le territoire de sa commune », clarifie-t-il. Il s’agit, selon
lui, des élèves qui, en classe, s’illustrent de façon très remarquable en
Mathématiques et Physique.
« Si la mairie continue de le faire avec tout
ce qu’il y a comme accompagnement, c’est afin de susciter l’engouement pour
cette série menacée de disparition », fait observer le maire.
Sur le terrain, la mairie n’a pas souvent eu la
tâche facile, malgré les accompagnements et les facilités qu’elle offre.
« Il y a toujours des réticences pour permettre
à cette initiative prise par la mairie de suivre normalement son cours. Elles
sont parfois dues à une incompréhension des parents des enfants et même, de
certains enseignants des établissements, puis à des préjugés. Sous prétexte que
cette série enregistre des échecs massifs au Bac, ils hésitent à envoyer les
enfants au Ceg 1 Banikoara », déplore le maire. Une autre situation, selon lui,
c’est que certains parents ne souhaitent pas se séparer de leurs enfants, les
voir changer d’établissement ou même quitter leur arrondissement.
De même, au niveau de leurs collèges, des
responsables d’établissements craignent de voir le départ de leurs meilleurs
élèves impacter négativement les résultats scolaires aux examens du Bac, 3 ans
après. Ils ont peur de perdre leur poste ou de voir leur honneur entamé, pour
insuffisance de résultats. « Mais, nous allons continuer à leur expliquer la
vision qui est celle de la mairie, en prenant une telle initiative », a promis
Bio Sarako Tamou.