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Une grève de 120 heures par semaine paralyse depuis hier, lundi 10 décembre, la plupart des établissements de l’enseignement secondaire du Borgou. Tacitement reconductible, elle a été déclenchée par la section Borgou du Syndicat national des enseignants vacataires de l’enseignement secondaire du Bénin (Synaves). C’est pour réclamer le paiement immédiat de leurs primes de juin et de juillet 2018, puis des trois premiers mois de l’année scolaire en cours.
Mécontents de n'être pas entrés en possession de certaines de leurs primes de vacation, les enseignants honoraires du Borgou observent, depuis hier lundi 10 décembre, un mouvement de grève de 120 heures par semaine. Conséquence, les activités pédagogiques n’ont pas eu lieu dans les classes où ils interviennent. Aux heures où ces enseignants étaient censés être avec eux, à leur dispenser les cours, les élèves étaient abandonnés à eux-mêmes.
Que ce soit au Lycée Mathieu Bouké et dans les Ceg Titirou, Zongo, Albarika, Guéma et Komiguéa, le mouvement est très suivi. Il en est de même dans la plupart des autres établissements de l’enseignement secondaire du Borgou.
Regroupés au sein de la section départementale du Borgou du Syndicat national des enseignants vacataires de l’enseignement secondaire du Bénin (Synaves), les enseignants honoraires concernés justifient leur mouvement d'humeur par la non-satisfaction de leurs revendications. Ils réclament le paiement de leurs heures de vacation de juin et de juillet 2018, puis des trois premiers mois de l’année scolaire en cours.
Evoquant les motifs de leur mouvement de débrayage, le secrétaire général du Synaves Bénin, section du Borgou, Roger Yarigo, indique que le premier point de leurs revendications est relatif à la signature et à la publication sans délai de l’arrêté interministériel portant règlementation de la vacation dans les établissements publics des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Le deuxième point, c’est le paiement immédiat des primes de vacation des cinq mois qui leur sont dues. Quant au troisième point, il porte sur la prise en compte des enseignants vacataires par rapport aux primes de rentrée, de formation et d’animation, puis leur recrutement dans la fonction publique.
Les grévistes reconnaissent être désormais payés. Seulement, ils s’inquiètent de ne pas être entrés en possession de ce qui leur reste encore dû. « Cela ne nous rassure pas. C’est seulement dans le Borgou que nous avons ces imperfections », laisse entendre Roger Yarigo.
Pour le secrétaire général du Syndicat des enseignants honoraires du Ceg Guéma, Missibaou Balogoun, l’autorité a déjà pris connaissance de leur plateforme revendicative. Il espère la voir leur donner satisfaction, afin qu'ils puissent à surseoir à leur mouvement. « Nous travaillons à la tâche et n’avons aucun intérêt à rester à la maison », explique-t-il.
Professeur des Svt au Ceg Albarika, Clément M’Po est un de ces enseignants vacataires. « De nombreux collègues sont laissés sur le carreau. Ils ne sont pas encore entrés en possession de ces primes de vacation. Nous sommes obligés d’entrer en mouvement pour exiger ces droits», se plaint-il. « C’est pitoyable, ce que ces enseignants vivent comme difficultés. Il y en a qui sont contraints d’aller se réfugier chez leurs parents, parce qu’ils n’arrivent plus à payer le loyer et leurs propriétaires les ont vidés des lieux. Pour certains, l’humiliation a tellement atteint son comble qu’ils ont honte de rencontrer leurs pompistes. Ils leur doivent tellement et prennent par des détours pour les éviter », poursuit-il.
Les enseignants vacataires du Borgou souhaitent donc le règlement de leurs émoluments sans délai. Ils invitent, par ailleurs, les autorités à revoir leur mode de paiement.