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Etat d’application de la convention collective de la presse privée:L’UPMB préoccupée par les conditions salariales des journalistes

Société
Par   zounars, le 03 avr. 2015 à 06h50

Le traitement salarial du personnel de la presse préoccupe l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB). Ensemble avec le Conseil national du patronnat de la presse et de l’audiovisuel (CNPA), elle a commandité un rapport sur l’état d’application de la convention collective applicable au personnel de la presse. Hier jeudi 2 avril à la Maison des médias «Thomas Mégnassan», il a été procédé à la validation du rapport provisoire.

La convention collective est un accord ayant pour objet de régler les rapports professionnels entre les employeurs et les travailleurs, soit d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises, soit d’une ou plusieurs branches d’activités. Le rapport sur celle applicable dans la presse privée au Bénin et signée le 20 mars 2008, réalisé par l’administrateur de travail et expert en législation sociale Adrien Massessi et le journaliste Jacques da Matha, montre que bon nombre d’acteurs ne connaissent pas la convention collective applicable au personnel de la presse. Il a porté sur 51 organes de presse à Cotonou et 20 organes à l’intérieur du pays. Sur un total de 284 personnes enquêtées, soit 213 professionnels des médias et 71 directeurs d’organes de presse, 63,51% ont une connaissance de la convention, 64,03% des employés ont reconnu ne pas avoir de bulletin de paye, 62,33% ne sont pas déclarés à la CNSS et pour ceux qui le sont, 89,93% ne bénéficient pas de prestations familiales tout simplement parce que les responsables de presse n’honorent pas leurs engagements. Au niveau des conditions salariales, le présentateur du rapport Adrien Massessi a fait une comparaison avec la convention collective applicable au personnel de l’ORTB. Il en ressort que si le plus bas salaire à l’ORTB est de 48 000 FCFA et le plus élevé 249 000 FCFA, au niveau de la presse privée, le plus bas salaire est de 28 000 FCFA et le plus élevé 40 000 FCFA. Il en déduit que même le salaire le plus élevé au niveau de la presse privée est en dessous du salaire le plus bas à l’ORTB, bien que la convention collective de cet organe de service public date déjà de plusieurs années et est en train d’être dénoncée.

Les débats

Après l’exposé du rapport, les participants ont fait des remarques qui vont de la problématique de l’exigence des délégués du personnel et de leur formation à la méconnaissance par les employés de leurs droits. Selon le juge Gilbert Togbonon, le Code de l’information trouvera son répondant dans la convention collective parce qu’il n’y aura plus de rédaction «dans un sac». Il a souligné que le droit de travail protège presque toujours l’employé et de ce fait, il a suggéré aux responsables d’organe de presse d’avoir des conseils. Pour Maître Brice Houssou, le problème subsiste au niveau de la presse écrite. Selon lui, tant que le patron, au bout de cinq ans, change de véhicule, construit une maison alors que l’employé n’a même pas 40 000 FCFA de salaire par mois, on assistera toujours à la multiplication des organes de presse et cela dans une atmosphère générale de précarité.
Quant au président de l’UPMB Franck Kpochémè, il avoue s’être retrouvé dans l’étude puisque n’ayant jamais été déclaré, et n’ayant jamais bénéficié de congés durant toute sa carrière bien qu’il ait travaillé dans des organes de renom.