La Nation Bénin...
En visite à Cotonou du 17 au 20 janvier dans le
cadre du programme Eglise Verte, le cardinal Michael Czerny, préfet du
Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, a officié une
célébration eucharistique vendredi 19 janvier dernier, sur la paroisse Saint
Michel de Cotonou.
« J’ai la joie de vivre la communion de foi
avec vous au cours de cette célébration qui nous réunit en tant que membres de
l’Église, Corps du Christ », a déclaré à l’entame de son homélie, le cardinal
Michael Czerny, préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain
Intégral de la Curie romaine, en visite au Bénin. Dans cette église de la
paroisse St Michel bondée de monde, il révèle son attachement à l’allégorie de
la jarre trouée, symbole du roi Guézo. Pour le Cardinal Czerny, le symbole de la
jarre trouée met en lumière les défis de « notre monde et de l’Église» ainsi
que la solidarité inhérente aux réponses envisageables. La jarre trouée indique
un monde qui n’est pas parfait mais qui est appelé à tendre vers la perfection.
« La jarre trouée nous révèle que notre monde, notre société rencontre des
défis. De même que les trous empêchent la jarre de jouer adéquatement son rôle,
de conserver l’eau qui assure la vie à l’être humain, les difficultés de notre
monde nous empêchent de répondre convenablement à notre vocation humaine, celle
du bonheur auquel les béatitudes nous convient », explique le Prélat. Il
souligne qu’ainsi, le bonheur apporté par la venue du Fils de Dieu, est souvent
mis en veilleuse par les difficultés et les rivalités de nos milieux de vie,
comme c’est le cas dans la première lecture de la liturgie du jour, entre le
roi Saül et David (1 S 24, 3-21).
Selon le cardinal Michael Czerny, ces rivalités
n’épargnent pas l’Église où la gestion des communautés ecclésiales est parfois
marquée par l’autoritarisme, l’égoïsme et l’exclusion. « Les charismes dont
Dieu nous comble sont parfois utilisés pour exercer une domination sur les autres. Contre cette tendance, le Christ dans
l’évangile de ce jour nous indique des valeurs de collaboration, d’inclusion et
de solidarité », a-t-il indiqué. L’évangile montrait Jésus qui choisit ses
apôtres pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser
les démons. « Jésus, tout en ayant la capacité, la force et le privilège de
porter, seul, sa mission, n’a pas jugé opportun de prendre cette option. Il a
associé à sa mission des personnes qu’il a choisies. Il les a associées à son combat
contre le mal », fait savoir Son Eminence. « A travers Jésus, Dieu a voulu
avoir des collaborateurs. Il a fait des êtres humains que nous sommes, ses
collaborateurs. Les noms des apôtres qui ont été mentionnés montrent la
diversité de leurs origines et de leurs professions. Cette diversité nous
apprend que chacun d’entre nous peut être à leur place », a insisté le Cardinal
Czerny qui a prié au cours de cette célébration eucharistique pour la mise en
œuvre du programme Eglise Verte et pour le Bénin. Il va conclure en relevant que la réponse de
David face à l’adversité de Saül peut nourrir dans un monde marqué de
rivalités. David se refuse d’entrer dans la logique de l’élimination: « Je ne
porterai pas la main sur mon seigneur, le roi qui a reçu l’onction du Seigneur
». A en croire le Prélat, la leçon du respect de l’onction de Dieu que David
donne est une invitation au respect de la vie qui est sacrée parce que voulue
par Dieu et accordée à tout être humain. Un respect qui ne se limite pas au
refus de porter la main sur l’autre mais qui invite aussi à mettre en œuvre
tout ce qui promeut cette vie. Le programme Eglise Verte qui vise la protection
et la sauvegarde de l’environnement s’inscrit justement dans le respect de la
création.