Centre de promotion sociale des aveugles de Sègbèya: Un modèle d’inclusion éducative

Le Centre de promotion sociale des aveugles de Sègbèya a donné le coup d'envoi des activités scolaires de l'année 2024-2025, au même titre que les autres écoles du territoire national. Jouant un rôle essentiel dans l'éducation des personnes aveugles et malvoyantes, le centre met en place des programmes adaptés pour ces élèves, leur permettant de bénéficier d'une formation de qualité et d'intégrer le système éducatif national. « Le Centre de promotion sociale des aveugles de Sègbèya est une école spécialisée pour déficients visuels, notamment les non-voyants ou encore les malvoyants, ceux-là qui ont une acuité visuelle entre 1 et 4 sur 10... C'est donc une structure qui a pour mission d'assurer l'éducation et la réadaptation des personnes déficientes visuelles », décrit Jocelyne Sévi, chef du centre. Elle précise les différentes étapes d’apprentissage de ces élèves aveugles et malvoyants du centre, qui passent par la réadaptation et l'apprentissage du braille. «Un volet de la réadaptation, c'est l'apprentissage du braille. Parce que pour les déficients visuels, le code utilisé est le braille. C'est un système de poinçonnage. Donc en réadaptation, ce travail se fait avec les apprenants, qu'ils soient jeunes ou qu'ils soient âgés », explique Jocelyne Sévi. Le centre abrite une classe spéciale où les apprenants, quel que soit leur âge, bénéficient de cette formation adaptée selon leur capacité et leur potentialité. En plus de la maternelle et du primaire disponibles au sein du centre, les élèves qui obtiennent le Certificat d’études primaires (Cep) sont intégrés au Collège d’enseignement général de Sègbèya. « Dès qu'ils ont le Cep, ils sont intégrés au Collège. Et là, c'est tout un dispositif qui est mis en place, avec une équipe du centre, qui assure la transcription des épreuves et des évaluations en braille pour nos apprenants, car les enseignants des cours ordinaires ne maîtrisent pas ce code », précise-t-elle.

Prise en charge optimale

Pour être admis dans ce centre, plusieurs critères doivent être remplis, dont une certification médicale confirmant l'irréversibilité de la déficience visuelle. « Il faut absolument que nous ayons la certification que l'apprenant est confronté à une déficience irréversible et que sa situation ne peut plus s'améliorer avec des aides techniques et autres », souligne la responsable du centre. Ainsi, une contribution de 13 500 F Cfa par apprenant est demandée, bien que le coût global du matériel didactique nécessaire soit estimé à environ 120 000 F Cfa. Cette contribution vise à encourager les parents à s'investir dans l'éducation de leurs enfants. La grande partie est subventionnée par l’État dans sa volonté de permettre aux personnes porteuses de handicap de bénéficier des mêmes droits que tous. Dans ce sens, le gouvernement a récemment renforcé son engagement envers les personnes handicapées, y compris dans le domaine de l'éducation. « Le gouvernement du Bénin a pris l'engagement d'améliorer de façon substantielle les conditions de vie des personnes handicapées, et des mesures spécifiques ont été prises pour renforcer davantage le facteur inclusion... Aujourd'hui, il faut dire que l'intérêt pour l'éducation des personnes handicapées est devenu plus grand, parce que l'éducation, c'est d'abord une question de droit», fait savoir Boubacal Bani Yero, directeur de l’Inclusion sociale au ministère des Affaires sociales et de la Microfinance. Il a également souligné l'importance d'adapter les épreuves scolaires et les concours aux élèves handicapés, afin de garantir leur accès équitable à l'éducation. « Des aménagements sont en cours pour s'assurer que les épreuves vont être adaptées... Cela permettra de donner plus de chances aux personnes handicapées et de les encourager à vraiment s'intégrer», a-t-il indiqué. Malgré les défis financiers et matériels auxquels il est confronté, le centre reste un pilier de l'inclusion des personnes handicapées visuelles au Bénin. À travers ses programmes spécialisés et le soutien des autorités, il garantit une éducation de qualité et offre à ses élèves des perspectives d’avenir, tout en renforçant leur autonomie