La Nation Bénin...
La
ville de Parakou est confrontée, depuis mercredi 1er mai, à une pénurie de
l’essence de contrebande. Il s'ensuit
une flambée de son prix, au niveau des différents points de vente. Conséquence,
ce sont de longues files d’attente qui se constituent devant les rares
stations-service où le carburant est encore disponible.
En moins de 48 h, le prix de l’essence de contrebande communément appelée « kpayo » a connu une hausse spectaculaire dans la ville de Parakou et ses environs, passant de 625 à 750 F Cfa, puis entre 1100 et 1300 F Cfa, voire à 1500 F Cfa le litre à certains endroits. Un véritable casse-tête donc pour les propriétaires d’engins à deux ou trois roues et de véhicules qui ne savent plus où s’en procurer. Pour s’approvisionner, ils sont désormais obligés de se ruer dans les rares stations-service qui ont encore du carburant disponible, pour faire de longues queues, pendant des heures, dans l’espoir d’être servis.
En
effet, c’est au moment où certaines stations sont en rupture de stock et
attendent d’être approvisionnées, que cette situation est intervenue. Ainsi, il
n’est pas rare de voir des motocyclistes, surtout des conducteurs de taxi-moto,
traînant leurs engins sur de longues distances, à la recherche d’une station
ouverte. Sauf que à ce niveau également, en raison du flux de clients, le stock
ne tient pas pendant longtemps. Résignés, ils sont obligés de repartir vers
d’autres stations où le même scénario les attend.
Cette
pénurie n’est pas sans avoir des impacts sur les activités socio-économiques
des populations. Le tarif de la course au niveau des taxi-motos, comme on
pouvait s’y attendre, a rapidement augmenté. Il a pratiquement triplé. Dans les
administrations, les agents avouent ne pas savoir à quel saint se vouer, face à
la montée du prix du carburant. Sur les parkings de voyage à Albarika, Guéma et
à l’autogare du carrefour Hubert Maga, les conducteurs de transport interurbain
ont préféré garer leurs véhicules. Avec la morosité économique qui sévit
actuellement et l’inflation galopante, la hausse du prix de l’essence frelatée
est certainement venue en rajouter au calvaire des populations de Parakou et
ses environs.
Pour
le moment, personne ne sait jusqu’à quand cette situation va durer. Selon les
recoupements, la pénurie constatée serait liée à la difficulté que rencontrent
les grossistes pour s’approvisionner au Nigeria. Il y a également le cours du
naira qui ne cesse d’augmenter. A cela s’ajoute la malhonnêteté de certains
agents des stations-service. Ces derniers, profitant des circonstances, ont
parfois tendance à créer des pénuries artificielles. A ce niveau, la direction
départementale de l’Industrie et du Commerce du Borgou veille au grain. Son
directeur, Rufus Sarè a fait savoir aux populations que, sur instruction du
ministre de tutelle, des dispositions ont été prises dans ce sens. En effet,
trois équipes ont été constituées par sa direction, puis déployées sur le
terrain, pour s’assurer que tout se passe bien dans les stations ouvertes.
Seuls sont approvisionnés au niveau des pompes, les engins à deux, trois roues,
les véhicules et autres camions poids lourds. Il n’est plus possible de se
faire servir dans des bidons.
Rufus
Sarè ajoute que le ministère travaille déjà pour un retour à la normale le plus
tôt possible. Des camions-citernes d’essence ont été déployés pour
approvisionner les stations. D’autres sont également en route pour Parakou.