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Formation non violente en milieu d’apprentissage: Les maîtres artisans sensibilisés à Natitingou

Société
La Cma-Bénin outille les maîtres artisans sur la formation non violente  en milieu d’apprentissage La Cma-Bénin outille les maîtres artisans sur la formation non violente en milieu d’apprentissage

La Chambre des métiers de l’artisanat (Cma-Bénin) a lancé une formation à l’intention des maîtres artisans venus des communes de Toucountouna, Boukoumbé et Natitingou. Cette opportunité de renforcement de capacités et de sensibilisation a mobilisé, lundi 05 et mardi 6 février à Natitingou respectivement ces acteurs du secteur de l’artisanat et les filles apprenties des métiers dits d’hommes. Les premiers ont été entretenus sur la formation non violente en milieu d’apprentissage et les apprenties formées sur la santé sexuelle et reproductive en milieu d’apprentissage.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 08 févr. 2024 à 07h13 Durée 4 min.
#Formation non violente en milieu d’apprentissage
Ils sont au total vingt-cinq maîtres artisans venus des communes de Toucountouna, Boukoumbé et Natitingou à prendre part, lundi 5 février dernier, à la formation des patrons sur l’apprentissage par les filles des métiers dits d’hommes. Ils sont des soudeurs, maçons, peintres, matelassiers, tapissiers, spécialistes de coiffure hommes, et des photographes à participer à cette formation initiée par la Chambre des métiers de l’artisanat (Cma-Bénin). À l’occasion, ils ont été sensibilisés à la formation non violente de leurs apprenties.  
Selon Soufiyanou Imorou, président de la Chambre des métiers de l’artisanat (Cma-Bénin), cette formation vise à sensibiliser les bénéficiaires à ne pas faire du cadre d’apprentissage un enfer pour la jeune apprenante. Car, dira-t-il, quand le patron et le milieu d’apprentissage sont répugnants, même la plus résiliente des apprenantes finit par abandonner. Soufiyanou Imorou informe que la Cma-Bénin a un devoir, celui de créer toutes les conditions, de briser toutes les barrières et de lever tous les obstacles pour permettre aux filles du Bénin de se former aux métiers artisanaux de leur choix, surtout ceux dits d’hommes.  
« Les filles ont besoin d’accéder au savoir et à la connaissance sans restriction et sans discrimination aucune. La jeune fille est dotée de capacité et d’intelligence pour apprendre dans n’importe quel secteur de la vie professionnelle, y compris dans les métiers réputés les plus durs dont certains sont dits métiers d’hommes, révélant le caractère discriminant originel que nous devons nous efforcer à combattre », indique-t-il. 

Des espaces d’apprentissage rassurants

Josué Akondé, coordonnateur du Projet de renforcement des capacités de la chambre des métiers de l’artisanat du Bénin (Prc Cma-Bénin) rappelle à l’intention des maîtres artisans qu’en tant que détenteurs du savoir-faire artisanal, ils jouent un rôle essentiel dans la transmission des compétences et des valeurs au sein de leurs communautés. « La formation non violente ne se limite pas à l’absence de violence physique, elle englobe également la dimension psychologique et émotionnelle. Il est essentiel que vos ateliers soient des espaces d’apprentissage positifs où les apprenantes se sentent valorisées, respectées et encouragées. La bienveillance dans votre approche éducative contribue non seulement à la qualité de l’enseignement, mais également au bien-être général des apprenantes », a-t-il soutenu. Selon ses explications, chaque apprenante, indépendamment de sa provenance et de sa coutume, mérite d’évoluer dans un cadre qui encourage la confiance en soi, le respect mutuel et la croissance personnelle. 
Il est essentiel de prendre conscience de vos propres attitudes et de l’impact qu’elles peuvent avoir sur vos apprenantes, conseille Josué Akondé. L’initiative va ainsi permettre d’explorer des approches pédagogiques qui valorisent l’égalité, la diversité et encouragent les apprenantes à s’épanouir dans leur apprentissage. Ces dernières ont suivi dans la journée du mardi 6 février une formation sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes en milieu d’apprentissage. Trente-cinq participantes pour l'étape de 
Natitingou de cette formation ont suivi plusieurs communications. Les thématiques telles que le droit sexuel, comment éviter les grossesses non désirées, comment mieux gérer son hygiène menstruelle, la parentalité positive… ont été abordées.  Une occasion pour Lucie Katagna, deuxième vice-présidente de la Cma-Bénin, d’encourager les filles à finir sans anicroche leur formation pour avoir les compétences requises. « Cela dépendra de vous. Si vous écoutez nos conseils, si vous suivez bien tout ce qu’on vous enseigne aujourd’hui, ce sont des moyens qu’on vous donne de vous protéger et de vous défendre », souligne-t-elle. 
« Vous êtes sur le bon chemin, essayez de prendre conscience pour finir votre formation », conseille Soufiyanou Imorou. Il rappelle que le cri de cœur de la Cma-Bénin a été entendu par le gouvernement et le chef de l’État qui ne cessent d’accompagner et de soutenir le secteur de l’artisanat.