La Nation Bénin...
Le bien-être économique des femmes au foyer est au cœur d’un forum qui s’est tenu les 3 et 4 avril derniers à Cotonou à l’initiative du chapitre Bénin de l’Africain women leaders network. Au terme des réflexions, des recommandations devront être faites pour améliorer les conditions de cette couche sociale afin qu’elle soit mieux valorisée et que sa contribution au développement soit reconnue.
A
la fois cuisinière, agent d’entretien, blanchisseuse, infirmière pour les
premiers soins de santé, principale éducatrice des enfants, chargée de
l’économie du ménage, mère, épouse et autres, la femme au foyer joue une
multitude de rôles pour l’harmonie dans le ménage et à une échelle plus grande,
la cohésion sociale. Elle contribue donc, à sa manière, et pour une marge
importante, à l’économie nationale. Seulement, cette partition invisible et non
palpable n’est pas reconnue à sa juste valeur.
C’est donc pour changer cette réalité que le chapitre Bénin d’African women leaders network (Awln) a organisé, les jeudi 3 et vendredi 4 avril derniers à Cotonou, un forum. Ces femmes leaders veulent faire évoluer ce fait social en faisant diriger de la meilleure manière l’attention des gouvernants sur ces femmes pour des actions probantes à leur endroit, notamment leur autonomisation.
«
Le bien-être de la femme au foyer est un pilier central pour atteindre une
véritable égalité entre les sexes et garantir l’autonomisation des femmes dans
toutes les sphères de la société. Le bien-être économique de la femme au foyer
n’est pas simplement une question d’indépendance financière. Il s’agit d’une
question de droit, d’égalité et d’autonomisation », a introduit Alimatou
Badarou, président du comité d’organisation du forum. Selon elle, la
vulnérabilité que connaît cette frange de la société depuis des lustres doit
céder la place au bonheur. Et cela dépendra des réflexions et décisions
actuelles.
«
Le travail domestique souvent invisible représente un pilier essentiel de nos
économies et de nos familles », a déclaré, pour sa part, Huguette Akplogan
Dossa, présidente du chapitre Bénin d’African women leaders network. Avec des
exemples pris dans certains pays comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, la Suède et
la France, elle appelle à l’action en favorisant un accès plus large de ces
femmes à des ressources financières dont les microcrédits. « Je vous encourage
toutes, femmes leaders, à être les porte-voix de ces femmes», a poursuivi la
présidente de l’Awln. Huguette Akplogan Dossa n’a pas manqué de saluer les
avancées notables constatées ces dernières années avec le vote de plusieurs
lois en faveur de la gent féminine pour sa protection et son épanouissement.
Ce
tableau de la situation des femmes en général et l’appel à l’engagement pour le
bien-être économique de la femme au foyer reçoivent l’adhésion totale de Alice
Gambari Adam, représentante de la ministre des Affaires sociales et de la
Microfinance. «Il est temps de reconnaître cette contribution des femmes au
foyer à sa juste valeur », a-t-elle fait savoir.
A
l'avant-garde de cette lutte, Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Institut
national de la femme (Inf) et marraine de l’événement, se réjouit particulièrement
du choix du thème du forum. En fait, il y a quelques mois, dans un débat
télévisé, elle évoquait la nécessité de payer un « salaire » aux femmes au
foyer. Ce qui a créé des polémiques et suscité des diatribes à son endroit.
Tout en reconnaissant l’inadéquation du terme « salaire», elle reste ferme et
plus que déterminée dans sa logique. Selon elle, il y a un lien direct entre la
dépendance accrue des femmes de leurs conjoints et les violences conjugales.
Elle propose que le travail de la femme au foyer soit inclus dans les
indicateurs de développement.
« Serrons-nous les reins pour contribuer aujourd’hui à changer la vie des femmes pour qu’elles soient occupées à d’autres combats demain », a lancé la présidente de l’Inf.
Africain women leaders network