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Veiller à la mise en œuvre des politiques et stratégies du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance dans les différentes communes et s’occuper de la prévention et de la gestion des risques sociaux courus par les populations, particulièrement les groupes vulnérables.Telle sont les missions dévolues aux Centres de promotion sociale (Cps). Géneviève Arawo, directrice départementale des Affaires sociales et de la Microfinance du Littoral apporte ici plus d’éclaircissements sur les services rendus par ces centres et les actions que mène le gouvernement dans ce sens.
La Nation : En votre qualité de directrice départementale des Affaires sociales et de la Microfinance du Littoral, quels sont les services qu’offrent les Centres de promotion sociale ?
Géneviève Arawo : La direction départementale des Affaires sociales et de la Microfinance travaille avec ses structures que sont les centres de promotion sociale. Nous en avons 6 dans le département du Littoral avec 5 services sociaux spécialisés. Les centres de promotion sociale accompagnent les personnes vulnérables, les familles et tout citoyen qui se retrouvent dans un besoin précis.
Que font les Centres de promotion sociale pour traduire en actes les différentes réformes entreprises par le gouvernement ?
En ce qui concerne la mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement (Pag), notre secteur se situe au niveau du pilier 3 du Pag qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations et de l’axe stratégique 6 relatif à la protection sociale. Les Centres de promotion sociale accompagnent les populations dans leurs besoins quotidiens à savoir: conseils en orientation, en formation et en appui. Essentiellement, les bénéficiaires des prestations des centres de promotion sociale sont les personnes handicapées, les personnes du troisième âge, les enfants, les jeunes et les adolescents.On écoute les personnes, on fait des enquêtes et on élabore à leur profit un projet de vie.
Y a-t-il une synergie d’actions entre les Centres de promotion sociale et les Organisations non gouvernementales qui œuvrent dans le social ?
Les Centres de promotion sociale et les Ong entretiennent des relations de complémentarité parce que les Ong appuient l’Etat dans la protection sociale. Donc, les Cps sont les coordonnateurs des interventions au niveau communal et en tant que tels, les Ong qui interviennent dans la protection sociale sont des partenaires des Centres de promotion sociale. Ces deux partenaires travaillent en synergie d’actions au profit des couches vulnérables que nous accompagnons.
En outre, nous avons plusieurs lois qui protègent ces personnes telles que le Code de l’enfant, la loi 2017 portant promotion et protection des personnes handicapées en République du Bénin, le Code des personnes et de la famille, la loi sur les violences basées sur le genre. Nous avons tout un arsenal juridique en matière de protection sociale au Bénin et ce sont ces textes qui sont vulgarisés au niveau des centres de promotion sociale de même que les politiques et stratégies en matière de protection sociale.
Parlant du respect de ces textes de loi, nous travaillons à sensibiliser davantage les populations à leur contenu. Nous bénéficions également du soutien des acteurs de la justice.
Comme s’opère l’accompagnement des personnes vulnérables ?
Les procédures varient en fonction des cas. Quand nous devons accompagner les personnes indigentes, il y a des documents à fournir. L’agent du Cps doit procéder à l’enquête sociale. En clair, il y a des actes administratifs qui sont requis dans l’accompagnement des cibles en fonction de la personne. Dès que vous vous retrouvez dans un centre de promotion sociale, suivant la situation qui se présente, vous aurez des informations sur la procédure. La direction organise périodiquement des supervisions, des suivis pour voir comment les Cps mettent en œuvre la politique de l’Etat et accompagnent les cibles.
Quelles sont les difficultés que rencontrent les Cps dans l’accomplissement de leurs missions ?
Au niveau des Cps, les difficultés que nous rencontrons souvent sont liées au fait que les cibles que nous sommes appelés à accompagner parfois ne disposent pas de pièces. L’acte de naissance qui est une pièce maitresse n’est pas à la disposition de tous les citoyens. Ça pose de problème chaque fois que nous sommes appelés à accompagner une personne, et c’est en cela qu’il faut saluer les réformes engagées par le gouvernement et qui visent à permettre à chaque citoyen de disposer d’un acte de naissance qui prouve son identité à travers l’opération Ravip. Chaque fois qu’il y a une opération, il faut qu’on sensibilise les populations à aller se faire enregistrer parce que ça comporte toujours un avantage. Sans l’identité, on ne peut prévoir un plan d’accompagnement, que cela soit au niveau des Cps ou d’autres secteurs. Nous devons faire en sorte que les parents déclarent les enfants à leur naissance et aillent retirer leurs actes de naissance, sans oublier aussi les actes de décès. Quand nous sommes appelés à accompagner les veuves ou les veufs, il faut nécessairement au nombre des pièces demandées le certificat de décès mais nous n’avons pas cette culture. Lorsque les gens perdent leurs parents, ils ne savent pas qu’il faut faire la déclaration de décès, tout comme la déclaration de naissance. J'’invite les citoyens à systématiquement déclarer les décès, parce que c’est une pièce nécessaire dans les procédures d’accompagnement des personnes vulnérables.
Pourquoi y a-t-il toujours des enfants dans les rues malgré l’existence des Centres de promotion sociale ?
J’attire l’attention des uns et des autres sur le fait que les Centres de promotion sociale n’hébergent pas les enfants ou les personnes en situation difficile. Mais plutôt, ils les orientent vers un centre d’accueil, le temps qu’on retrouve leurs familles. Nous avons des centres d’accueil pour l’Etat et les centres d’accueil privés un peu partout dans le département. Les Cps dans leurs zones respectives font le suivi de ces centres d’accueil pour que la prise en charge à leur niveau soit conforme aux normes.
Quelles sont vos perspectives ?
L’accent sera davantage mis sur la communication afin que les populations soient informées des services disponibles au niveau des différentes structures de l’Etat. Ceci permettra aux uns et aux autres de pouvoir les solliciter en cas de besoin. Nous invitons les familles à mieux accompagner leurs enfants pour que nous ayons des enfants beaucoup plus responsables, surtout à l’ère des nouvelles technologies. Accompagner un enfant n’est pas une intervention ponctuelle mais sur le long terme. Le personnel du Cps est toujours disponible pour les préoccupations liées à l’éducation et à l’encadrement des enfants. Nous faisons en sorte que la relation parent-enfant soit une relation de confiance.Nous invitons de même les acteurs concernés à plus de synergie d’actions.