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Gestion menstruelle: Le Bénin pose les bases d’une justice sociale inclusive

Société

Fin, vendredi 19 décembre, à Cotonou, du Colloque national scientifique sur les enjeux publics de la gestion menstruelle, consacré à la santé,  la justice,  la dignité et l’égalité de genre. Ouvert  mardi 16 décembre, ce rendez-vous a réuni les acteurs autour d’un sujet longtemps tabou, mais désormais reconnu comme un véritable enjeu de politique publique.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 29 déc. 2025 à 09h47 Durée 3 min.
#justice sociale #Gestion menstruelle

Initiée par l’Ong Filles en Actions en collaboration avec l’Institut national de la femme (Inf), la première édition du Colloque national scientifique sur les enjeux publics de la gestion menstruelle, consacré à la santé,  la justice,  la dignité et  l’égalité de genre (Cosdim) a connu la présence de plusieurs autorités, dont la présidente de l’Inf, Huguette Bokpè Gnacadja.

Pendant quatre jours de travaux, chercheurs, acteurs institutionnels, organisations de la société civile et partenaires techniques, ont exploré la question de la justice menstruelle à travers des axes thématiques pluriels notamment santé, droit, éducation, économie, sociologie, environnement, culture et technologies. Cette approche transversale a permis de mettre en lumière la complexité de la problématique et ses implications profondes sur les droits fondamentaux et le développement humain.

Les échanges ont abouti à des recommandations majeures, appelées à structurer l’action publique dans les années à venir. Parmi celles-ci figurent la réalisation d’une étude nationale visant à évaluer les coûts directs et indirects liés à la menstruation, leur intégration dans les cadres de planification budgétaire, ainsi que l’accès subventionné, voire gratuit, aux produits menstruels. Le colloque a également insisté sur la prise en compte de l’impact de la menstruation sur la scolarité des filles et la productivité en milieu professionnel.

De même, les participants ont plaidé pour la reconnaissance de la dignité menstruelle comme un droit fondamental, susceptible de revendications et de protection juridique. La documentation systématique des violations de ce droit a été recommandée afin d’alimenter la réflexion normative et d’en faire un levier de transformation sociale. La promotion de la dignité menstruelle comme pilier des politiques publiques, fondée sur les principes de non-discrimination, d’intersectionnalité, de redevabilité et de respect des droits humains, a constitué l’un des points forts des conclusions.

Engagement

A la clôture des travaux, Huguette Bokpè Gnacadja a souligné le rôle déterminant des leaders communautaires et religieux, des organisations de base, des associations de femmes et de jeunes, ainsi que des éducateurs et agents de santé communautaire. Leur proximité avec les populations, a-t-elle rappelé, en fait des relais essentiels pour déconstruire les tabous et favoriser l’appropriation sociale des droits liés à la menstruation.

La secrétaire générale adjointe du ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, Sakinatou Gambari Imorou Adégoutè, a salué des travaux qui ont permis de « briser le silence » et de consolider les bases d’une justice menstruelle inclusive. Elle a rappelé l’engagement du ministère à travers le projet d’appui à la gestion de l’hygiène menstruelle, axé sur la communication, le renforcement des capacités, la promotion de kits hygiéniques réutilisables et le soutien ciblé aux filles vulnérables.