La Nation Bénin...

Gouvernance dans la sous-région: Le Hcpc Bénin et la Boad scellent une alliance contre la corruption

Société
Plus qu’un simple acte, cette convention entre le Hcpc et la Boad s’inscrit dans une dynamique commune de lutte contre la corruption Plus qu’un simple acte, cette convention entre le Hcpc et la Boad s’inscrit dans une dynamique commune de lutte contre la corruption

Pour intensifier la lutte contre la corruption dans le financement des projets au Bénin, à travers une coordination technique, institutionnelle et juridique, le Haut-commissariat à la prévention de la corruption (Hcpc) peut, entre autres compter sur le soutien de la Banque ouest-africaine de développement (Boad). Les deux institutions ont donné corps à leur partenariat, mardi 29 juillet à Cotonou, à travers la signature du protocole d'accord de coopération. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 juil. 2025 à 10h18 Durée 2 min.
#Hcpc Bénin

Le partenariat naissant entre le Haut-commissariat à la prévention de la corruption (Hcpc) et la Banque ouest-africaine de développement (Boad) se propose de promouvoir la coopération institutionnelle pour prévenir les conflits d'intérêts, assurer la transparence dans la gestion des ressources publiques et combattre efficacement l'impunité. Il vise entre autres à permettre une coordination efficace de la lutte contre la fraude, la corruption, le détournement de fonds publics, le blanchiment d'argent, le favoritisme, les conflits d'intérêts ou encore les flux financiers illicites et montages financiers suspects dans le cadre des projets financés par la Boad au Bénin. Conformément à la loi qui l’institue, le Hcpc intervient entre autres pour identifier au sein des structures publiques ou privées bénéficiaires des financements de la banque, les failles procédurales favorisant la corruption et les abus, émettre des recommandations de réformes ou de bonnes pratiques en matière de prévention et au besoin, collecter et transmettre aux autorités judiciaires compétentes des informations pertinentes pour la répression des infractions. Cette coopération incarne notre volonté commune d'agir en amont dans une logique de gouvernance préventive au service d'un développement durable fondé sur l'intégrité, la transparence et la redevabilité.

Les deux institutions se donnent donc la main pour agir ensemble et ouvrir sur la ligne de l’action de la banque sous régionale, une lucarne anti-corruption dont le haut-commissariat se veut le garant. Ledit protocole, à en croire Jacques Migan, institue un cadre formel de collaboration entre les deux institutions en vue de renforcer les synergies en matière de prévention, de détection et de répression de la corruption. L’accord s’appuie sur les engagements internationaux du Bénin, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union africaine de Maputo et le protocole de la Cedeao de 2001, rappelle-t-il aussi. Il n’a pas manqué de souligner la portée pratique de cette coopération qui permettra à son institution d’intervenir en amont, pour identifier les failles procédurales, recommander des réformes, ou encore transmettre des informations aux autorités judiciaires compétentes.

La corruption, de par sa nature insidieuse et systémique, constitue l'un des obstacles majeurs au développement durable de nos Etats. Elle fragilise les institutions publiques, érode la confiance des citoyens et freine les investissements nécessaires à la prospérité de nos économies. Dans un contexte de mondialisation et d'interconnexion croissante, ces fléaux ne connaissent pas de frontières. Les réseaux de corruption et les pratiques illicites s'organisent à l'échelle transnationale, exploitant les failles et les disparités de nos systèmes pour prospérer, déplore Braima Luis Soares Cassama. Le vice-président de la Boad est enthousiaste à l’idée de la signature de cette convention qui, pour lui, bien plus qu’un simple acte, se veut un engagement qui s’inscrit dans une dynamique commune de lutte contre la corruption. La signature de ce protocole s’inscrit dans une série de partenariats stratégiques menés par la Boad avec des institutions similaires dans la sous-région. Le Bénin devient ainsi le neuvième pays à formaliser une coopération avec la banque. « Ces réseaux, nous les voulons actifs et opérationnels. Capables d’échanger des informations, de coordonner des investigations transfrontalières et de mener des formations conjointes », a souligné Braima Cassama.