La Nation Bénin...
Du 10 au 19 octobre, se déroulera l’édition 2023 de
l’exercice multinational Grand African Nemo pour le renforcement de la sécurité
maritime au large des côtes africaines. En pleine phase de préparation, elle a
été officiellement lancée, ce jeudi 5 octobre à Cotonou.
Lancé hier à Cotonou, l’exercice Grand African Nemo (Gano)
2023 démarre mardi prochain. Après la phase de préparation et de mise en
condition entamée le 25 septembre dernier, les équipages s’entraîneront pendant
dix jours à répondre à une menace imminente de piraterie, de pollution
maritime, de pêche illégale non déclarée et non réglementée, de trafic de
drogue avec son corollaire de financement du terrorisme et des groupes
djihadistes.
« C’est une initiative qui réunit des nations de toute
la région et au-delà, pour travailler de concert, partager les connaissances et
des compétences, et renforcer la sûreté et la sécurité maritimes dans cette
zone stratégique », précise le capitaine de vaisseau major Maxime Fernand
Ahoyo, préfet maritime de la République du Bénin.
« L’exercice Grand African Nemo s’impose comme le
rendez-vous annuel majeur de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée,
réunissant pas moins de 26 pays provenant de trois continents : africain,
européen et américain », souligne Marc Vizy, ambassadeur de France près le
Bénin. Il offre l’occasion aux parties prenantes d’afficher leur cohésion, de
mieux se connaître, d’éprouver et d’améliorer les méthodes communes
d’éradication de l’ensemble des fléaux qui menacent les côtes africaines et
nuisent à l’économie bleue, et plus largement à toutes les populations du golfe
de Guinée, estime-t-il.
« Le Bénin, en tant que pays côtier de cette région
riche en ressources et en potentiel, est confronté à des défis
considérables », selon le colonel Abdoul-Baki Sanni Bachabi, directeur de
cabinet du ministre en charge de la Défense nationale. A l’en croire,
« Les actes de piraterie, les vols à main armée visant nos navires et les
activités maritimes illicites menacent non seulement notre sécurité, mais
également notre prospérité économique et notre bien-être social ».
Esprit de coopération
Face aux défis, la réponse efficace ne peut venir que par
« la coopération étroite et coordonnée entre tous les Etats »,
martèle le colonel Sanni Bachabi. Il se réjouit de l’adoption en juin 2013 du
Code de conduite de Yaoundé qui réaffirme l’engagement commun des pays à
travailler ensemble pour protéger les océans et garantir un environnement
maritime sûr et sécurisé. Au nom du gouvernement, il témoigne sa gratitude à
l’Union européenne, particulièrement à la France et au commandement en chef
pour l’Atlantique (Ceclant) pour leur « soutien indéfectible »
à la cause.
« Notre mobilisation commune est totale et ne tarira
jamais », réitère l’ambassadeur de France. De manière quasipermanente,
rappelle-t-il, des navires français déployés agissent en appui des marines du
golfe de Guinée, afin de lutter contre les différentes menaces de ce théâtre.
En trente-trois ans, l’opération Corymbe conduite depuis Brest par Ceclant,
préfet maritime pour l’Atlantique, a sensiblement évolué tendant vers un
partenariat toujours plus étroit avec les partenaires, apprécie M. Vizy.
Sous la direction du préfet maritime, assisté du chef de la
division des Opérations de l’état-major de la Marine nationale, Gano 23 aura
lieu aussi bien en mer que sur terre. Au niveau de l’espace maritime, les
scénarii se dérouleront le long de la côte béninoise, au large des zones de
Sèmè, Cotonou, Grand-Popo, Avlékété, Ouidah. Sur terre, l’exercice se déroulera
au Centre de commandement des opérations maritimes de l’état-major de la Marine
nationale pour la conduite tactique. Il implique la Police républicaine, la
Douane maritime, les Forces aériennes, le Centre maritime multinational de
coordination (Cmmc) Zone E, les ministères en charge de la Justice, des
Affaires étrangères et du Cadre de vie, le Port autonome de Cotonou, la Marine marchande,
l’Agence nationale de la protection civile, Interpol.
Une formation conduite par Interpol est prévue pour ce
vendredi 6 octobre. Cette édition de l’exercice sera marquée par un symposium
qui se tiendra, les 18 et 19 octobre, à Lomé au Togo.