La Nation Bénin...
La Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) est préoccupée par les grèves perlées dans le secteur de la santé. Réunie en session ordinaire plénière à Porto-Novo au titre de l’année pastorale 2017-2018, elle tire la sonnette d’alarme et lance un appel pressant au Gouvernement et aux partenaires sociaux pour que le dialogue soit renoué en vue d’une rapide sortie de crise.
La situation sociopolitique du Bénin avec en toile de fond le mouvement de débrayage des agents de santé, était au cœur de la première session ordinaire plénière au titre de l’année pastorale 2017-2018 de la Conférence épiscopale du Bénin qui s’est déroulée du 22 au 25 octobre à l’évêché de Porto-Novo.
Selon le communiqué final qui a sanctionné les travaux, lu par monseigneur Eugène Cyrille Houndékon, évêque du diocèse d’Abomey et vice-président de la Ceb et président des communications sociales, le clergé catholique se dit particulièrement touché par l’enlisement de cette grève et dont les conséquences sont dramatiques pour les malades. « En aucun cas, les malades ne doivent être totalement abandonnés à leur sort », observe Mgr Eugène Cyrille Houndékon. Selon lui, les évêques du Bénin vivant dans la population ressentent avec amertume les dégâts de ce mouvement. « L’Eglise a toujours prôné la vie, un signe de la bienveillance de Dieu. La vie est sacrée. Une vie perdue dans les conditions que nous connaissons est réellement une offense à Dieu », poursuit le vice-président de la Conférence épiscopale du Bénin. Le prélat invite les agents de santé grévistes à tout faire pour maintenir la vie, le souffle humain quelles que soient les revendications. Le clergé catholique appelle les deux parties autour d’une table de négociations pour qu’un consensus soit trouvé afin que soit levée cette motion de grève.
Le communiqué final renseigne par ailleurs que la Ceb a déploré, au cours de ces travaux, la précarité ambiante et la pauvreté qui frappent une large frange de la population. « Beaucoup de Béninoises et de Béninois vivent dans l’angoisse permanente de ne plus être en mesure d’assurer les besoins essentiels de leurs familles. Une telle situation n’est pas de nature à favoriser la cohésion sociale, gage de tout développement », relève Mgr Eugène Cyrille Houndékon. Dans ce cadre, les évêques ont accordé plusieurs audiences à des personnalités pour mieux comprendre certaines situations. Ils se sont entretenus entre autres avec : le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji ; une délégation du Gouvernement composée des ministres Aurélien Agbénonci, Joseph Djogbénou, Oswald Homéky et Marie-Odile Attanasso ; le préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy ; le maire de Porto-Novo, Emmanuel Zossou et le père Julien Efoé-Pénoukou, aumônier national des cadres et personnalités politiques. Une délégation de la commission technique chargée des réformes dans le secteur de la santé et celle du Comité technique du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) ont été aussi reçues.