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Inhalation des gaz d’échappement: Les vendeurs ambulants dans les feux tricolores en proie au danger

Société
Par   zounars, le 20 août 2015 à 23h44

Tout comme les chauffeurs des camions, les mécaniciens et les différents travailleurs dans les milieux où l’équipement diesel est utilisé, les vendeurs à la sauvette mettent en péril leur santé. Stationnés dans les feux tricolores des grandes villes du Bénin, ils sont exposés à des émissions dangereuses des gaz d’échappement. Ce qui provoque différentes maladies.

La toux, l’irritation des yeux, le cancer: telles sont les différentes maladies auxquelles sont exposés les vendeurs à la sauvette qui s’installent dans les feux tricolores. Insecticide à la main, Patrick, un vendeur ambulant âgé d’une vingtaine d’années mène un rude combat entre les motocyclistes et les automobilistes pour livrer ses produits. Tout comme lui, de nombreux enfants âgés de moins de 16 ans ainsi que des personnes adultes exercent ce commerce. Ils aspirent du matin au soir des gaz d’échappement nocifs à la santé. En effet, les gaz d’échappement provenant des moteurs peuvent avoir des risques sur la santé dont les effets varient de la toux à l’irritation de la gorge en passant par la respiration sifflante. C’est ce que confirme Martine Binou, infirmière à la clinique Saint Joseph d’Agla. Elle explique que «l’exposition aux gaz d’échappement entraîne la toux, de même qu’une sensation de démangeaison ou de brûlure des yeux». Des cas d’asthme chez les enfants, des maladies pulmonaires obstructives chroniques, des maladies coronariennes (maladies cardio-vasculaires) se développent également chez les vendeurs qui s’exposent à ces gaz. «L’inhalation des gaz d’échappement cause des inflammations douloureuses au niveau des poumons ou une réaction allergique pouvant causer l’aggravation d’une condition asthmatique persistante», a-t-elle poursuivi. Pire, renchérit-elle «Plusieurs années d’aspiration de gaz, peuvent augmenter le risque de cancer des poumons et potentiellement le cancer de la vessie».
Malgré les maladies que couve la vente à la sauvette, elle est toujours pratiquée pour des raisons différentes. Pour certains, la mévente dans les marchés explique leur présence dans les feux tricolores. C’est ce que confie Philomène, revendeuse de divers objets usuels en plastique, rencontrée dans les feux tricolores de Saint Michel à Cotonou. «Je gagne plus dans les feux tricolores. On ne vend pas au marché alors que je dois nourrir ma famille» se justifie-t-il. Au moment où Philomène crie à la mévente, Albertine Houégnon, quant à elle, évoque une autre raison. «Que je vende ou pas au marché, je payerai les tickets de droit de place, alors que dans les feux je n’ai pas besoin d’une autorisation légale», confie-t-elle.
Dans tous les cas, la vente à la sauvette au niveau des feux tricolores exposent ceux qui le font à de nombreux risques comme l’inhalation des gaz d’échappement, sources de maladies surtout celles respiratoires.