Internet, applications, plateformes digitales, réseaux sociaux…, fascinent et occupent de plus en plus de personnes, mais surtout les jeunes. Si la fréquentation des réseaux sociaux peut rendre accessible diverses opportunités, des jeunes s’en servent de façon abusée au point d’en être dépendants. Il n’est donc pas rare d’en rencontrer qui soient connectés à internet et présents sur les réseaux sociaux à longueur de journée. «Je passe pratiquement toute ma journée sur les réseaux sociaux. WhatsApp, Facebook, Tiktok sont les réseaux sur lesquels je suis tout le temps connectée. Sur ces plateformes, je fais un petit business, je publie mes articles et j’écris surtout avec des amis », confie Victoire Cocou, étudiante à la Faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Si pour certains, les réseaux sociaux sont utilisés à des fins de recherches et pour travailler, pour d’autres, les motivations sont ailleurs. Selon le sociologue Bruno Montcho, « Les réseaux sociaux sont de leur âge ; c’est leur quotidien. Mais de nos jours ils en abusent ». Il reconnait que c’est également un moyen pour certains de travailler et de gagner leur vie honnêtement. Cela ne vaut pas pour tous ! A l’en croire, les réseaux sociaux sont des facilitateurs nuisibles pour la jeunesse. Il évoque les risques qui y sont liés. « D’une part, cela agit directement sur le résultat scolaire, parce que l’enfant qui est tout le temps devant son smartphone avec une connexion illimitée, ne pourra pas se concentrer sur ses études. Aussi, les informations qui circulent sur les réseaux sociaux ne sont toujours pas des informations qui peuvent préparer le jeune à une vie active responsable ». Le sociologue affirme que les réseaux sociaux, de par leurs contenus, pourraient conduire à « une dépravation des mœurs et à une remise en cause de l’éducation reçue à la maison.». Il poursuit en faisant remarquer que les réseaux sociaux amènent les jeunes à s’isoler de la vie réelle au point d’encourager certains à se mettre dans des situations dangereuses pour leur vie.
De gros impacts
Selon certaines statistiques sur les réseaux sociaux en 2023, le réseau le plus utilisé est Facebook qui compte à ce jour plus de 3 milliards d’utilisateurs. «Facebook est le réseau social le plus utilisé justement à cause de la fonction ''free basic'' qui permet de communiquer sans unités dans son portable. Cela permet donc de pouvoir discuter des heures avec ses amis », confirme Cynthia Hêdji, gestionnaire des ressources humaines et community manager. Une analyse qui corrobore les propos de Manuella Ahanzo, étudiante en droit à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) : « J’ai reçu mon premier smartphone à l’âge de 8 ans et depuis, je me connecte aux réseaux sociaux, principalement à Facebook ».
Le fait d’être tout le temps en face de l’écran de son appareil n’est pas sans conséquences sur la santé des jeunes. Pour l’ophtalmologue Urbain Agblaka « l’exposition très longue aux écrans, surtout les écrans led, entraine plusieurs maladies oculaires. Cela endommage les yeux et plus précisément la vision. Les maladies les plus courantes sont les amétropies autrement dit la myopie ou l’hypermétropie ». A l’en croire, ceci pourrait être également à la base de la photophobie qui est une gêne qui se manifeste par la peur de la lumière, et de la sècheresse oculaire. « Tous les jours, je reçois des clients qui souffrent de ces maladies et, depuis peu maintenant, c’est surtout les jeunes adolescents », déplore-t-il.
Inverser la tendance
Le phénomène prend de l’ampleur et il faut s’y pencher. Face à ces impacts, il y a nécessité d’agir. Il faut impérativement trouver un moyen pour amener les jeunes qui sont sujets à cette addiction, à utiliser les réseaux sociaux à des fins plus nobles ou tout au moins à trouver une solution pour réduire l’impact de ce fait sur leur santé. « Ceux qui sont tout le temps devant leur smartphone ou tous autres appareils à écran Led, pour travailler ou se distraire, il leur faut obligatoirement des verres antireflet qui serviraient à réduire l’impact de la lumière sur les yeux et à limiter le risque de maladies oculaires», conseille l’ophtalmologue. A défaut de mettre des lunettes antireflet, Urbain Agblaka recommande d’apprendre à ne pas trop se rapprocher de l’écran, à s’en éloigner 30 minutes après utilisation ; et à se reposer quelque temps avant de se reconnecter, afin d’éviter une sècheresse ou une irritation de l’œil.
Sur le plan de l’éducation et de la santé morale, le sociologue exhorte les parents à redoubler d’effort afin que les jeunes reçoivent une meilleure éducation, basée sur des valeurs cardinales endogènes, afin de réduire l’impact que les réseaux sociaux ont sur eux.