La Nation Bénin...
La journée internationale de la fille, édition 2023 a revêtu un cachet spécial dans l’Atacora, mercredi 11 octobre dernier. Plan international Bénin, l’Unfpa, l’Unicef et divers acteurs étaient mobilisés lors des manifestations qui ont eu lieu au Centre de promotion sociale de Toucountouna. Occasion pour ces institutions de réitérer leur engagement pour l’épanouissement des filles, de plus en plus vulnérables dans la société.
La célébration de la Journée internationale de la fille
édition 2023 a mobilisé divers acteurs de la protection des enfants à
Toucountouna dans le département de l’Atacora, mercredi 11 octobre dernier.
Parmi eux figurent Plan International Bénin, Unicef, l’Unfpa et des partenaires
dont Havre de paix, Educo... Ils étaient mobilisés autour de la célébration de
cette journée pour réitérer leur engagement pour l’épanouissement des filles,
devenues de plus en plus vulnérables. Le thème choisi s’intitule : « Investir
dans les droits des filles : notre leadership, notre bien-être ».
Au nom des partenaires, le docteur Pierre Togbé,
coordonnateur du bureau décentralisé de l’Unfpa pour le Nord, rappelle qu’il
est urgent d'accorder plus d'attention et de ressources aux domaines clés qui
permettent aux filles d'exercer leurs droits et de réaliser pleinement leur
potentiel. Il est important de savoir qu’une fille ne devrait pas être sacrifiée
pour le salut économique de sa famille. « Les filles ont des espoirs à
concrétiser, des rêves à réaliser. Alors que nous célébrons leur journée, nous
devons intensifier les investissements et les actions pour faire de leurs rêves
une réalité. Chacun d'entre nous peut s'engager à être ses alliés et ses
champions. Au lieu de mettre une fille à la touche, braquons les projecteurs
sur elle. Au lieu de la faire taire, donnons-lui un microphone. Écoutons ce
qu'elle a à dire. Donnons-lui la chance de tracer son destin et d’être une
force de changement positif », a expliqué le porte-parole des partenaires
techniques et financiers.
Selon Pierre Togbé, les adolescentes sont confrontées à de
nombreuses formes croisées de discrimination et d’exclusion liées à l’âge, au
sexe, à l’origine ethnique, à la langue, au statut Vih, au statut matrimonial
ou d’immigration, au handicap et à la pauvreté. C’est pourquoi, l’Assemblée
générale des Nations Unies a déclaré le 11 octobre Journée internationale de la
fille, afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers
auxquels elles se heurtent de par le monde.
Plaidoyers
La commune de Toucountouna est choisie pour une raison bien
définie. Selon Saoudath Salifou Zachari, directrice départementale des Affaires
sociales et de la Microfinance de l’Atacora, elle enregistre un taux inquiétant
de mariages et de grossesses. «Pour le compte des trois premiers trimestres de
l’année en cours, la commune affiche déjà 42 cas de grossesse sur mineures contre
25 cas l’année dernière », fait savoir la Ddasm, invitant à laisser les filles
tranquilles. L’espoir est encore heureusement permis au-delà de ce tableau
sombre, du fait de l’initiative du préfet appelée ‘’ZEGROMISSA’’.
Docteur Mohamed Bawa-Cissé, représentant le préfet de
l’Atacora, constate que la situation sécuritaire vient empirer un fléau déjà
persistant avec un taux record de mariages et de grossesses précoces notamment
à Toucountouna. « Ces enfants méritent en ce moment une attention accrue. C’est
dans ce contexte que Toucountouna a été choisie pour abriter les manifestations
marquant cette journée», informe-t-il insistant qu’il faut mutualiser les
réflexions afin de renforcer les stratégies de lutte pour une tolérance zéro à
ce fléau qui gangrène nos sociétés.
La marginalisation de la fille en Afrique, selon ses
propos, l’a reléguée au second plan, créant ainsi une discrimination qui, au
fil du temps, s’est révélée absurde. « De plus en plus, des voix s’élèvent pour
dénoncer les affres dont sont victimes les jeunes filles. Grâce à l’effort des
uns et des autres, la situation tend à être changée. C’est le lieu de remercier
les partenaires techniques et financiers qui ne ménagent aucun effort dans
cette lutte qui préoccupe le gouvernement du Bénin », a fait remarquer docteur
Mohamed Bawa-Cissé.
Par la voix de Séfora Adja, les enfants ont suggéré que les textes de loi en faveur de la fille, de l’égalité des sexes et de l’inclusion sociale soient largement vulgarisés. Elles plaident que les services sociaux de base soient renforcés avec des moyens essentiels et adéquats pour une meilleure lutte contre les violences basées sur le genre et une meilleure prise en charge des filles exposées ou victimes de violences. Leur souhait est que les lignes budgétaires des communes dédiées à la protection des enfants deviennent réalité ainsi que le projet ‘’Gbessoké’’ dans l’Atacora pour soulager les familles pauvres. Il faut préciser que la situation sociale des filles en particulier dans l’Atacora laisse à désirer. Au cours de 2023, 121 filles ont été victimes d’enlèvement et de séquestration, 141 filles victimes de mariages précoces et 541 filles victimes de grossesses précoces. Ces situations interpellent le conseil communal de Toucountouna, qui entend travailler pour remédier à ces fléaux, selon Michel Ponti, premier adjoint au maire de Toucountouna.