La Nation Bénin...
Les groupes APM Terminals représentés par COMAN SA et Bolloré Ports représenté par Bénin Terminal se sont mis ensemble pour célébrer sur la plateforme portuaire la Journée internationale de la sécurité au travail. Sous le thème « La sécurité au travail pendant les opérations de nuit », les deux acteurs ont choisi le vendredi 28 avril, date retenue par l’Organisation des Nations unies, pour réfléchir sur la culture de la santé et de la sécurité au travail.
Devant les questions de sécurité, la concurrence s’éclipse. APM Terminals et Bolloré Ports, les deux géants de la manutention au port de Cotonou, ont choisi depuis trois ans de se donner la main pour faire de la sécurité un mode de vie. La Journée internationale de la sécurité au travail « Global Safety Day », le tandem l’a célébrée vendredi dernier avec faste, autour du thème « La sécurité au travail pendant les opérations de nuit ».
Pour Chérif Rachad, directeur de la Sécurité de COMAN SA, cette journée offre une occasion pour évaluer les progrès et prendre ensemble des engagements pour assurer un milieu sain et sûr pour tous. « Notre milieu de travail est reconnu comme étant un environnement à haut risque et nous ne devons pas permettre que notre personnel, nos clients et autres usagers qui accèdent à nos installations soient exposés à ces risques », souligne-t-il avant de préciser que l’ambition est d’obtenir l’adhésion et la coopération de tous les usagers des terminaux aux règles, dispositions et standards de sécurité. «Nous avons le devoir de prévenir tout incident ou accident susceptible d’y survenir», insiste-t-il.
Favoriser des prises de conscience
Le directeur général de COMAN SA, Koen De Backker trouve pour sa part que la célébration de la journée est le moment de mettre la lumière sur des points d’ombre et de favoriser des prises de conscience à travers les échanges sur la sécurité. Il rappelle que tout au long de l’année 2016, les deux groupes ont travaillé sur le thème : « La sécurité, c’est l’affaire de tous ». Il saisit alors l’opportunité pour féliciter ses collègues et tous les partenaires pour n’avoir pas enregistré des victimes d’accident au cours de ladite année sur les différentes installations.
Koen De Backker exprime également ses gratitudes aux responsables de la sécurité et leurs équipes respectives qui, au-delà d’être leurs représentants sur le terrain, font le suivi rigoureux du respect des normes et règles de sécurité. « Il devient encore plus dangereux quand on sait que nous opérons sans interruption, c’est-à-dire 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », affirme le directeur général de COMAN SA. Pour lui, si la lumière du jour gratifie d’une supervision aisée pendant la journée, son absence peut être la cause de beaucoup de risques pendant les opérations de nuit, malgré les efforts pour éclairer les lieux de travail. Les raisons, selon lui, pourraient être facilement décelées si cette célébration avait été prévue pour 20 h 30.
Le directeur général de COMAN SA a soulevé des interrogations dont les réponses pourraient servir de cheval de bataille pour rendre sûres les opérations pendant la nuit. « Si nous pouvons garantir un éclairage suffisant sur nos installations, comment pouvons-nous garantir que les gens ne somnolent pas ? », s’interroge-t-il. Il poursuit : « Sachant que la fatigue est un ennemi du travail de nuit, les collègues programmés pour la nuit ne doivent-ils pas bien se reposer en journée ? ». Il assure que beaucoup d’autres interrogations et mesures ont certainement besoin d’être analysées au cours de la journée de la sécurité.
En s’appuyant sur le thème de la journée, le directeur général de Bénin Terminal, Philippe Alexandre, souligne que quel que soit son degré de motivation, de professionnalisme, de formation ou de rémunération, une personne très fatiguée peut s’endormir à n’importe quel moment. Et ce, en dépit des risques liés aux métiers portuaires avec les conséquences éventuelles d’une inattention. « Nos entreprises se doivent de mutualiser leurs efforts et moyens en termes de sécurité sur nos terminaux, en l’occurrence la sécurité de nos personnels, prestataires et sous-traitants », explique-t-il.
Le secrétaire général du Port autonome de Cotonou, Augustin Tonan, représentant la directrice générale, estime qu’en choisissant ce thème pour la journée, COMAN SA et Bénin Terminal ont à cœur d’accompagner l’Autorité portuaire à faire fonctionner le port de Cotonou 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 en toute sécurité pour tous les intervenants et les parties prenantes. « Cette attention à l’intégrité physique des conducteurs de camions, des prestataires de service, du personnel de vos entités et tous les autres usagers appelés à travailler la nuit nous réconforte », se réjouit-il. Car, il s’agit bien, selon lui, de la manutention dans un port qui draine beaucoup de monde.
La sécurité en chiffres
Selon le directeur général de Bénin Terminal, le récent rapport du Bureau international du Travail (BIT) intitulé « La sécurité en chiffres », informe que 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident de travail ou à une maladie professionnelle, soit 5 000 personnes par jour.
Près de 15% des salariés travaillent en totalité ou en partie la nuit, en horaires décalés ou atypiques, à savoir, le personnel des transporteurs routiers, aériens ou personnel d’hôtellerie et de la restauration, de la santé, de la sécurité, etc.
Philippe Alexandre affirme que le personnel de manutention portuaire se retrouve confronté à cette réalité. Ce qui justifie pleinement la nécessité de célébrer la Journée internationale de la sécurité.
« Les managers que nous sommes se font un devoir d’inscrire la sécurité des personnes et des biens dans notre environnement de travail comme une priorité absolue au sein de nos différentes politiques de management », s’engage-t-il. Il soutient que les politiques de sécurité répondent à des objectifs-clés. Ces objectifs, explique Philippe Alexandre, concernent le respect des exigences légales applicables en matière d’hygiène ; de sécurité et de sûreté ; la promotion de la prévention des accidents et incidents comme base du management ; l’acquisition et l’utilisation des équipements conformes aux normes et règlements en vigueur pour ne citer que ceux-là.
Les risques liés aux travaux de nuit
La célébration de la Journée internationle de la sécurité au travail a été meublée par une communication introductive animée par Marc Djidogbe, directeur HSSE de Bénin Terminal. Le communicateur a mis l’accent sur les fondamentaux qui ont milité en faveur du choix du thème retenu. Il a mentionné, entre autres, que les travaux de nuit augmentent les risques d’accidents de travail et de trajet et présentent des risques avérés qui tiennent, non seulement des réalités de l’environnement de travail (éclairage, organisation physique en place…), mais du sommeil et des troubles métaboliques.
Marc Djidogbe a ajouté que le travail de nuit est souvent associé à une diminution de la durée du sommeil, ce qui aboutit à un déficit chronique de sommeil (réduction de 1 à 2 heures de sommeil par jour.) avec les troubles conséquents se traduisant entre autres par une somnolence, et une diminution de la vigilance pouvant être à l’origine d’accidents survenant la nuit.
C’est dire toute l’importance et les enjeux liés au thème choisi pour cette édition dans un environnement portuaire où les horaires de travail tournent en 3/8 et 24/24.
Les participants se sont ensuite répartis en deux ateliers. Le premier, animé par Fanick Atchia et Horacio Briz de COMAN SA est relatif à l’impact du sommeil et de la fatigue sur les shifts de nuit et mesures préventives. Le second atelier dont le thème a porté sur les risques inhérents aux shifts de nuit a été animé par Bob Ahossi et Cyrille Lemee de Bénin Terminal.
Des approches de solutions ont été proposées. Elles touchent essentiellement un meilleur éclairage du lieu de travail, une bonne gestion de la fatigue, le mode de restauration, le changement de shift, une meilleure supervision des opérations.