La question relative à l’évolution de la société est plus que jamais d’actualité au Bénin. Le pays remet au goût du jour cette préoccupation avec la tenue en septembre prochain des assises nationales sur la croissance démographique et la population. Le contexte se prête à l’exercice, selon Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat, chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale, dans la foulée de la Journée mondiale de la Population dont l’édition 2023 est célébrée ce mardi 11 juillet.
« Ces assises sont très importantes pour le Bénin. Le gouvernement a décidé d’associer à cette réflexion l’ensemble des couches de la population afin que tout le monde prenne conscience de notre croissance démographique », justifie-t-il.
Il donne un aperçu de l’évolution démographique du Bénin et indique le sens de l’anticipation qui doit guider les actions pour le bonheur des populations. « En 1980, le Bénin était autour de trois millions d’habitants, aujourd’hui, nous sommes douze millions d’habitants. Cette population va s’accroître dans les prochaines années. Cela nécessite des réflexions sur la question des services et des infrastructures disponibles. Les Béninois dans leur ensemble discuteront de cette problématique, ses implications et des actions à mener au cours des prochaines assises ».
La croissance démographique rime avec l’accroissement des besoins de la population. Le Bénin doit se projeter dans le temps pour répondre aux attentes de sa population. « D’ici 2030, il nous faudra un peu plus de douze mille médecins pour soigner la population béninoise, plus d’enseignants pour éduquer nos enfants. Il nous faudra un peu plus d’infrastructures, d’eau, d’électricité. Le gouvernement envisage la fourniture de l’eau à toutes les populations d’ici 2024. Si la population augmente, ça mettra plus de pression sur lui », explique-t-il.
L’intérêt pour le Bénin de prendre soin de sa population tient au fait que celle-ci est jeune. C’est un atout à saisir pour mieux bâtir l’avenir. Autrement, le pays en ramassera les pots cassés. « Plus de 70 % des Béninois ont moins de 40 ans. C’est un atout. Ça peut être une grosse faiblesse si nous n’en tenons pas compte, si la population n’est pas formée, si elle n’est pas bien soignée », prévient le ministre d’Etat.
Quid de la limitation des naissances au Bénin ?
La question de la planification des naissances a suscité des commentaires au sein de l’opinion publique. Occasion pour Abdoulaye Bio Tchané de profiter de la Jmp pour lever l’équivoque. « Je veux le dire de la façon la plus nette et la plus solennelle. Il n’est pas question de limiter les naissances. Le gouvernement a toujours prôné jusqu’ici la parenté responsable. Chacun sera toujours libre de faire autant d’enfants qu’il désire. Les enfants sont des atouts pour les parents et le pays. Par conséquent, s’ils (ndlr : les parents) savent qu’ils doivent assurer à leurs enfants un certain nombre de besoins, il faut qu’ils en prennent conscience. C’est ce dont le gouvernement va discuter avec les populations afin de leur assurer aussi le minimum social commun, à savoir la santé, l’éducation et les perspectives d’avenir ».
L’édition de cette année est placée sous le thème : « Libérer le pouvoir de l’égalité entre les hommes et les femmes ; faire entendre la voix des femmes et des filles pour libérer les possibilités infinies de notre monde ».
Relativement à ce thème, il est aisé de constater que le gouvernement fait de l’autonomisation des femmes et de leur épanouissement au sein de la société un préalable à tout développement. Aujourd’hui, mieux que par le passé, il s’emploie à bâtir un Bénin solide pour les filles et les femmes de toutes les contrées du pays.
Pour parvenir à l’idéal souhaité par les Nations Unies à la lumière du thème de la Jmp 2023, il faudra également que la gent féminine travaille à dépasser les préjugés afin d’imposer sa marque sur le plan professionnel et intégrer également les sphères décisionnelles à tous les niveaux.