La Nation Bénin...
Il est possible pour
quiconque, vivant soit sur le territoire béninois ou à l’étranger, de demander
en un clic son acte d’état civil et de l’obtenir instantanément.
Malheureusement, ce développement s’accompagne de son revers qu’est la fraude.
C’est pour lutter contre le phénomène que des magistrats du ressort des cours
d’appel d’Abomey et de Parakou ainsi que des directeurs départementaux de la
police républicaine ont pris part, les vendredi 9 et samedi 10 février derniers
à Dassa, à un atelier de formation sur le mécanisme d’alerte et de lutte contre
la fraude à l’état civil.
La modernisation de l’état
civil est désormais une réalité au Bénin avec des textes de lois qui
l’encadrent. Et il faut reconnaitre que cette évolution ne va pas sans le
risque qu’est la fraude. Il est d’ailleurs reconnu que la fraude en matière
d’état civil est un phénomène en constante augmentation. Les tâches d’état
civil consistent à délivrer les actes de naissance, les cartes d’identité et
les actes de mariage… En un mot, l’état civil documente le statut personnel et
familial des individus. Il est désormais modernisé au Bénin grâce à la
dynamique de digitalisation.
En effet, dans le cadre de
la modernisation, de la simplification et de la gestion dématérialisée de
l’état civil au Bénin, plusieurs réformes ont conduit à une législation qui
encadre désormais les faits d’état civil et la délivrance des documents administratifs
qui en découlent. Cette facilité offerte aux citoyens pour se faire enregistrer
au Registre national des personnes physiques (Rnpp) et se faire délivrer leurs
actes d'état civil, mérite aussi une surveillance de chaque instant pour
sécuriser le système afin de déceler et régler promptement toutes les fraudes à
l’identification et à l'état civil. C’est ce qui justifie la tenue d’une
formation sur la mise en place d'un mécanisme d'alerte et de lutte contre la
fraude. Les types de fraudes courantes en matière d’état civil sont connus. Il
s’agit entre autres de la présentation de faux actes de toutes sortes, des
déclarations mensongères…
A l’ouverture des travaux
de cet atelier initié par l’Agence nationale d'identification des personnes
(Anip), Emmanuel Tonoukouin, directeur des Affaires juridiques et du
contentieux de l’Anip, et Pascal Nyamulinda, directeur général de l’Anip, ont
salué l’intérêt des acteurs de la chaine pénale pour la noble ambition qu’est
la réalisation de la politique nationale du système d’identification des
personnes et de la modernisation de l’état civil que le gouvernement a engagée
depuis 2017. Elle a pour défis majeurs l’exhaustivité de l’identification au
plan national, la fiabilité des données et la sécurisation du système de l’identification
et des actes d’état civil.
Pascal Nyamulinda,
directeur général de l’Anip, fait observer que la fraude documentaire et la
falsification des documents de l’état civil sont des défis permanents qui ne
peuvent être appréhendés avec efficacité dans les seules limites de l’Anip. Or
il importe de contrer toutes les velléités et les faits avérés de fraudes à
l’état civil. A cet effet, révèle-t-il, l’Anip a conçu et mis en œuvre une
plateforme de lancement et de traitement des alertes à la fraude à l’état civil
dont l’implémentation fait des acteurs judiciaires et de la police, des
vecteurs importants. Durant deux jours, il était question de s’approprier cet
outil (l’un mobile et l’autre web) de lutte contre la fraude documentaire.
Jacques Richard Codjo,
représentant le ministre de la Justice et de la Législation, va, au nom des
chefs de parquet, des représentants de la police judiciaire et autres acteurs
présents, exprimer sa reconnaissance à l’Anip pour « avoir montré le chemin afin
que nous puissions mettre à jour notre chaine pénale face à la fraude de l’état
civil ».
Jacques Richard Codjo
s’est aussi réjoui de ce que, « grâce à l’Anip, nous disposerons désormais
d’une base de données unique et fiable qui nous permettra de garder un œil bien
ouvert sur les concitoyens qui choisissent de s’écarter des règles qui régissent
notre vivre en commun ».
Il est à noter que le
vendredi prochain à Allada, ce sera au tour des acteurs de la chaine pénale du
ressort de la cour d’Appel de Cotonou y compris les Opj, de bénéficier du même
exercice qui va lancer la traque aux faussaires en matière d’état civil.